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Gatlatou vivait à Tizi Ouzou
Publié dans Horizons le 24 - 03 - 2013


Pour les amateurs de films hindous ou égyptiens, une seule adresse alors, l'Algéria. C'était à deux pas du tribunal de la ville. Les plus passionnés venaient parfois de loin et se munissaient de magnétophones pour enregistrer les voix suaves, les airs langoureux qui, le soir venu, transportent au pays du rêve gratuit. Omar Gatlatou avait ses frères et ses semblables dans la ville des Genêts comme partout ailleurs. Je ne sais pourquoi, « Errayah » de Dahmane El Harrachi retentissait dès que jaillissait la lumière annonçant l'entracte. Que signifie encore ce mot ? C'était un intermède qui permettait au vendeur d'épuiser son couffin de cacahuètes et aux spectateurs de prendre un peu d'air, de goûter à une boisson ou à un esquimau. Le spectacle n'était pas seulement sur l'écran. Dans l'orchestre ou au balcon, de mauvais garçons chuchotaient, ne se gênaient nullement pour s'interpeller à voix haute. Ils sermonnaient tantôt parfois un acteur, avertissaient parfois un autre d'un danger imminent. Heureusement qu'il n'y avait pas d'ouvreuses ! Le Djurdjura n'était pas loin. Comme l'Algeria, il est fermé depuis des années. Là on ne pouvait pas voir Shashi Kapoor ni Farid El Atrache ou Fahd Bellane. Pour s'extasier devant le déhanchement d'une starlette de Calcutta ou des rives du Nil, inutile de s'attarder. La salle propre et spacieuse était le royaume des films américains ou français. L'entrée fut emmurée des années durant et personne ne sait ce qui s'y passe. Une rénovation peut-elle durer autant ? Combien de fois, comme l'entrée d'un stade, pour Delon ou Henri Fonda elle fut prise d'assaut ? Qu'importe ! Qu'on puisse s'étouffer dans la cohue, de se faire chiper son portefeuille ou se faire voler son argent. En sueur, on exhibait le ticket comme un trophée. Dans le hall tapissé de portraits d'acteurs en couleurs, on affichait alors les films en première vision et on annonçait à l'avance ceux qui seront projetés. C'était une salle qui abritait des galas des chanteurs de passage dans les années 70. Le Mondial, devenu une salle de la cinémathèque, avait la même vocation. Je me rappelle de la projection « Docteur justice' » dont les aventures faisaient le succès de Pif, lecture obligée dés le collège, du « sixième continent » qui avait rameuté le public des étudiants et des lycées. A ses dernières, on consentait des réductions pour la séance du lundi. Il n'y avait pas cette coupure entre l'école et le cinéma. Quand Cyrano de Bergerac était au programme, les films de cape et d'épée n'avaient plus de secret. On n'abordait pas une planète méconnue. Et puis, y avait le Studio. Ceux qui passent devant ses grilles fermées peinent à croire que des hommes ont découvert ici des films. Longtemps, elle a servi de salle d'exposition pour produits artisanaux. La salle de la maison de la culture, réduite à une programmation d'abord intermittente puis inexistante, inspire le même sentiment de gâchis. Aujourd'hui, la ville accueille un festival alors que les DVD et la télévision ont porté depuis lurette le coup de grâce au septième art. Rien n'interdit bien sûr de rêver, d'entrevoir des jours meilleurs et de vouloir réconcilier les gens avec le grand écran. Mieux, la mort du cinéma peut inspirer un créateur pour capter, faire passer cette nostalgie et cette émotion. Avis aux prochains prétendants à l'Olivier d'Or.

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