Un hommage sera rendu demain au chanteur Hsissen Saâdi, lors d'une soirée à la salle El Mouggar à Alger, par le chanteur lui-même, sa fille Malia et Anouar Tsabast. Hsissen Saâdi, qui est un des plus anciens élèves du pionnier du chaâbi, Hadj M'hamed El Anka, a commencé par imiter son maître avant de trouver sa voix et sa voie. C'est ainsi qu'au début des années 1980, il avait eu un grand succès en enregistrant plusieurs chansons, notamment Selbetni Ya Khey, Enoui El Hlal et El Fennanine Tleymou. Hsissen Saâdi nous rappelle qu'en Algérie, il y a certains chanteurs qui ont vraiment plusieurs cordes à leur violon puisqu'il est également artiste peintre et il y réussit et ses expositions sont nombreuses. D'ailleurs, il a édité un livre où l'on retrouvre des vers du patrimoine chaâbi illustrés par de très beaux tableaux de cet artiste. Effectivement, Saâdi n'est pas le seul chanteur à s'adonner à la peinture. Rabah Driassa, qui, à notre connaissance, n'a jamais exposé ses œuvres, est parmi nos meilleurs miniaturistes et un de ses tableaux représentant le drapeau algérien sur un fond de carte géographique du Maghreb a été la première œuvre artistique vendue aux enchères en Algérie au lendemain du cessez-le-feu en 1962. Le chanteur Mahieddine Bentir est également un excellent artiste peintre et sculpteur. D'ailleurs, c'est lui qui a dessiné (avec Brahim Azzouz) le premier logo de la RTA (Radio télévision algérienne) après le départ des Français. Le peintre Mohamed Laraba est lui aussi un bon musicien. Il joue pratiquement à tous les instruments à cordes et même à l'accordéon mais préfère se consacrer uniquement à la peinture. Et si tous les chanteurs doués pour les arts plastiques décidaient d'organiser une exposition collective ? Ce sera une belle exposition en musique.