Mohamed Tahar Laraba est parmi les peintres algériens les plus discrets, pourtant il est parmi les plus talentueux. Ses œuvres sont rarement exposées, ce qui ne veut pas du tout dire qu'elles ne sont pas vendues. Ce véritable artiste qui, d'habitude se déplace au sud algérien, notamment à Tamanrasset pour exposer ses œuvres, accepte parfois d'exposer à Alger individuellement ou en collectif. Cette fois, ses tableaux sont accrochés sur les cimaises de la galerie Bouffée d'art, au niveau de la cité Sahraoui, près de Ben Aknoun à Alger. On retrouve ses œuvres aux côtés de ceux d'autres peintres tels que Youcef Hafid, Djanet Dahel, Mimi El Mokhfi et Hscicen Saâdi, l'autre grand peintre et chanteur. D'ailleurs, cela nous rappelle que Mohamed Laraba est aussi un bon musicien à ses heures libres. C'est lui qui a décoré le mandole du virtuose Mohamed Rouane. Il faut noter que si ce n'était son choix de rester pendant des années en retrait, Laraba aurait pu être (ce n'est jamais trop tard) un peintre de renommée mondiale, comme c'est le cas pour Hocine Ziani dont les tableaux sont exposés dans un musée au Japon. Laraba est l'un des rares peintres algériens qui refusent de se cacher derrière l'abstrait. A une certaine époque, il prenait du plaisir à réaliser des tableaux dans le style de Van Gogh ou Raphael. Cet élève direct de Issiakhem qui est passé par l'école supérieur des Beaux-arts d'Alger est parmi ces artistes qui ne sont pas pressés pour montrer leur savoir-faire. On aimerait bien le voir exposer en individuel dans une grande salle d'exposition telle que celle du palais de la culture Moufdi-Zakaria.