L'Algérie consacre beaucoup d'argent et d'efforts pour développer l'agriculture. Mais différents facteurs constituent souvent un obstacle pour le développement de ce secteur. Le président de l'Association des exportateurs algériens, Anexal, Ali Bey Nasri, a déclaré hier à Alger, lors de la conférence de presse tenue dans le cadre de la présentation du Forum fruits et légumes maraîchage arboriculture (Siafil), que «le gouvernement n'a pas une vision stratégique pour le secteur agricole et manque de volonté pour appliquer les décisions d'exploitation». Bey Nasri a appelé les autorités à faire une étude sur les potentialités de l'Algérie et les besoins des marchés de proximité. «Cette étude va aider l'Algérie à orienter ses grandes lignes d'exploitation.» Ajoutant que cette année, il a été enregistré environ 8,5 millions d'hectares de terres agricoles inexploitées. Pour lui, «le gouvernement doit ouvrir les portes aux investisseurs algériens et étrangers pour exploiter ces terres abandonnées et installer la technologie nécessaire». «J'insiste sur l'organisation du secteur et ses marchés», a-t-il plaidé. L'interlocuteur a ajouté que la politique d'exportation doit changer. «En 2015, on a enregistré plus de 47 milliards de dollars d'importations contre 27 millions de dollars d'exportation. Jusqu'au mois d'août 2016, le pays a exporté pour 17 milliards usd et importé pour 37 milliards usd.» L'informel, un frein De son côté, le secrétaire général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), Hocine Boutina, a indiqué à la même occasion que «concernant les produits agricoles, l'Algérie exporte seulement 250 millions de dollars contre 3 milliards de dollars d'importation». «Le marché international nécessite une stabilité des prix, l'exportateur algérien ne peut pas assurer cette condition avec la force du secteur informel qui impose sa loi, l'informel est un frein pour l'exportation», a-t-il ajouté. S'agissant des résultats du plan d'action du gouvernement 2015-2016, l'expert en produits agricoles des filières stratégiques, Mohamed Hadj Henni, a indiqué que les ministères de l'Agriculture et des Ressources en eau sont en train de fixer les grandes lignes de ce plan, en attendant l'application. Ajoutant que l'Algérie qui assure une suffisance en matière de produits frais «manque de matières dures, comme le sucre, le soja, les céréales». Le même interlocuteur a appelé l'Etat à investir dans les ressources humaines et la formation. «Le secteur a besoin de main-d'œuvre et de compétences pour la gestion du secteur», a-t-il estimé. En effet, le forum Siafil aura lieu le 6 octobre, en marge du Salon de l'élevage et de l'agroéquipement, prévu du 4 au 7 octobre 2016, au Palais des expositions à Alger, avec la participation de plus de 600 opérateurs algériens et étrangers.