Filiale du groupe Arcofina, la chaîne Ardis, qui a manifesté le vœu de s'installer dans la wilaya de Béjaïa, est en voie d'implanter un hypermarché dans la commune de Seddouk. Ardis qui prévoit de réaliser également sur les lieux un parc de loisirs, un hôtel de 230 lits haut standing, un restaurant avec espace vert et un entrepôt et des chambres froides pour stockage des produits alimentaires, a obtenu, en effet, des pouvoirs publics un terrain de dix hectares dans la zone d'activités de Seddouk. Les autorités municipales se sont félicitées de «la concrétisation de ce projet qui va certainement accélérer le développement local par un apport en fiscalité au bénéfice de la commune», comme nous l'a rappelé le président de l'APC, Djamel Tigrine. L'opinion seddoukoise reste cependant sceptique quant à l'intérêt de ce projet. Certains se sont même demandés comment peut-on attribuer un tiers de la zone d'activités au profit d'un seul investisseur. «Seddouk n'a pas besoin d'un hypermarché, mais plutôt de petites entreprises afin de doper l'essor économique de la région», estiment quelques citoyens rencontrés sur place. Pendant que pour d'autres, ce sont tous les petits commerces de détail qui se verront contraints de fermer avec l'ouverture de cette grande surface, et la mise au chômage de centaines de jeunes qui va accompagner la fin d'activité de ces détaillants. Quoiqu'il en soit, le maire qui revendique la paternité de ce projet, balaie d'un revers de la main ces accusations et souligne que cet important centre commercial offrira de réelles opportunités de développement et d'emploi. «L'hypermarché Ardis va créer des centaines d'emplois et je ne pense pas sincèrement que ce projet puisse nuire au commerce de détail de la commune, en ce sens qu'il se situe en dehors des zones d'habitat», soutient Djamel Tigrine. S'agissant du fait qu'une grande partie de la ZAC soit destinée à cette grande surface commerciale, notre interlocuteur aborde la question de manière assez modérée. Pour lui, la concrétisation de ce projet est d'abord le fruit d'une bataille qui l'avait opposé depuis très longtemps aux autorités de wilaya qui avaient accordé, selon lui, la totalité de la zone d'activités de Seddouk à un seul investisseur. «Aujourd'hui que je suis parvenu à retirer des griffes de cet opérateur cette zone pour en donner un tiers à un autre investisseur dont le projet ne souffre d'aucune ambigüité, on crie au scandale. C'est pour le moins insensé», réplique Djamel Tigrine.