L'entrepreneuriat en Algérie n'est pas chose aisée. Que ce soit les entraves bureaucratiques ou bancaires, les porteurs de projet se trouvent face à un long parcours du combattant pour réaliser leur startup. Les médias ne leur facilitent pas la tâche. Il n'y a pratiquement aucun programme dans les chaînes TV privées ou publiques pour sensibiliser ou encourager les jeunes d'aller vers la création d'entreprise. Pourquoi ? Une question à la quelle a tenté d'y répondre la plus part des intervenant, hier, lors d'une rencontre-débat, organisée par GEN-Algérie (Global Entrepreneurship Network) en vue de promouvoir l'entrepreneuriat dans le pays. Selon le journaliste et enseignant à l'université, Kaci Djerbib, le problème réside dans le manque de formation et surtout de spécialisation des journalistes. «La plupart des journalistes couvrent les mêmes événements et traitent les même communiqués. Il n'y a pas d'initiative de se spécialiser dans l'économie ou le numérique en vue de promouvoir l'entreprenariat dans notre pays», a-t-il regretté. Cette situation est due, selon lui, au fait que la plupart des organes de presse sont prisonniers des rentes de la publicité. Du coup, ils ont moins de liberté dans la diffusion des informations aux lecteurs. Il y a aussi un problème de conception de l'entreprenariat et un manque d'engouement de la part des jeunes. «Les médias diffusent, en général, ce qui intéresse le lecteur ou le téléspectateur. Mais, aujourd'hui, l'entreprenariat ne figure plus dans les centres d'intérêt de nos jeunes», De son coté, Saïd Benmerad, DG du site d'information électronique Maghreb émergeant et d'interface médias, une agence de communication digitale, a mis en avant les difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes porteurs de projet dans le domaine digital. Il cite le contexte juridique, qui n'est pas favorable à la création d'entreprise dans ce domaine. «Nos décideurs ne croient pas au numérique, alors que le monde entier s'est orienté vers les nouvelles TIC. Nos collectes d'informations ont changé ces dernières années. Nous ne lisons plus les journaux comme avant, plutôt nous avons tendance à favoriser l'accès à l'information rapide sur le net», a-t-il dit. Mr Benmerad a mis l'accent sur la nécessité d'optimiser et d'uniformiser «nos moyens d'aide à la création d'entreprise». «Il faut sortir de la bureaucratie et libérer les initiatives dans le domaine digital, qui est une vraie mine d'or pour l'économie nationale» a-t-il exhorté. Pour sa part, Mohamed Rachid Kechairi, cadre chez l'opérateur téléphonique Ooredoo, s'est montré optimiste quant à l'avenir de l'entrepreneuriat en Algérie. Plusieurs initiatives ont vu le jour, ces dernières années, pour booster la création d'entreprise. Il cite les décisions prises par son entreprise, celles visant à promouvoir l'esprit entrepreneurial auprès des jeunes et à leur permettre de développer de nouveaux projets, d'intégrer les réseaux internationaux et de concrétiser leurs idées innovantes, à travers divers programmes tels que «tStart», «iStart» et «Oobarmijoo». «Des concours sont organisés, chaque année, à travers ces programmes et les lauréats sont récompensés par une somme d'argent, leur permettant de lancer leur projets», a expliqué le même responsable. Enfin, pour clôturer la rencontre-débat, les différents intervenants, se sont accordés, unanimement, à déduire que «promouvoir l'entreprenariat est l'affaire de tous : Médias, opérateur économique, institutions publiques…»