C'était moins cinq. Partie pour faire bonne figure lors de cette 31e CAN, l'équipe d'Algérie a bien failli rater son entrée dans la compétition. Elle n'a pas perdu mais on ne peut pas dire que ce match nul entrait dans ses objectifs. Dans ce groupe B, l'équipe du Zimbabwe était présentée comme la plus faible, donc celle devant laquelle la victoire était promise. On a vu que les pronostiqueurs avaient tout faux, puisque les Verts d'Algérie ont dû puiser dans leurs ultimes ressources physiques pour arracher le partage des points, qui leur permet de garder la tête hors de l'eau. A la fin de match, certains joueurs algériens ont parlé de déception avec ce résultat, mais après avoir revu leur prestation sur le petit écran, ils ont dû revoir leur opinion et accepter avec sportivité ce match nul que les Zimbabwéens méritaient largement, au vu de leur très bonne première mi-temps et le nombre d'occasions nettes qui plaide en leur faveur. Les joueurs algériens devraient se dire, surtout, qu'ils s'en sortent bien avec ce résultat quand ils se rappelleront que leur gardien, Raïs Mbolhi, a été le héros du match en sauvant par deux fois son camp sur des actions où l'on voyait le ballon terminer sa course dans ses propres filets. Le drame est que l'on continue à enterrer trop vite les équipes supposées plus faibles. Cette sélection du Zimbabwe n'a, peut-être, rien gagné sur le plan international, elle n'en demeure pas moins une équipe hautement respectable. Avant la CAN, elle a vécu une période très mouvementée, ses joueurs se mettant en grève pour une histoire de primes qu'ils jugeaient dévalorisées. Malgré cela, ils ont repris le chemin du terrain d'entraînement et ont préparé la compétition continentale au Cameroun où, quelques jours avant d'affronter les Algériens, ils avaient réussi à tenir en échec les Lions indomptables camerounais. Ce résultat aurait dû suffire pour mettre en garde ceux qui voyaient les Verts passer comme un rouleau compresseur sur leurs adversaires, lors du match d'ouverture de la CAN. N'oublions pas que ces Camerounais étaient venus, il n'y a pas très longtemps, en Algérie, obtenir le match nul face aux Verts dans le cadre de la qualification au Mondial 2018. En somme, l'équipe du Zimbabwe n'a fait, dans ce match d'ouverture du groupe B de la CAN, que confirmer la bonne image qu'elle avait laissée au Cameroun. Durant la première mi-temps, elle a, non seulement, eu le mérite de ne pas perdre espoir après avoir concédé l'ouverture du score par Mahrez mais, en plus, elle a su faire montre d'un niveau de jeu supérieur à celui de son adversaire. Disons le tout net, lors de la première mi-temps, il n'y avait pas photo : la prestation des Zimbabwéens était bien meilleure que celle qui était proposée par des Algériens au jeu collectif effiloché. Ajoutons que le coach des Verts, Georges Leekens, s'était égaré sur la piste d'un Belkhiter comme défenseur latéral droit, un joueur sur le côté duquel sont venus les deux buts du Zimbabwe. Son remplacement par Meftah était la logique qui s'imposait tant le sociétaire du Club Africain était hors du coup. Dans la deuxième partie du match, on a assisté à un renversement de la situation avec une équipe d'Algérie décidée à ne pas entamer la compétition sur une défaite. On dira qu'elle a dominé, que l'arbitre lui a refusé un penalty gros comme ça pour une faute du gardien zimbabwéen sur Mahrez, on notera que les deux plus belles occasions de la deuxième période ont été en faveur du Zimbabwe, deux occasions sur lesquelles Raïs Mbolhi a sorti le grand jeu pour empêcher le ballon de finir sa course dans sa cage. Il y a, donc, eu cette égalisation, devenue presque inespérée au fil des minutes, de Riyad Mahrez qui permet à l'équipe d'Algérie de rester dans la course à la qualification pour les quarts de finale. Il s'agira, cependant, pour elle d'affronter deux redoutables adversaires que sont la Tunisie et le Sénégal. Ce n'est pas perdu pour les Verts mais pour s'en sortir, ils devront montrer un visage plus convaincant que face au Zimbabwe et, surtout, avec un jeu collectif mieux élaboré. Tout reste à jouer pour eux, encore faut-il qu'ils mettent assez de détermination et de volonté.