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Jusqu'à quand ?
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

La violence se banalise dangereusement dans ce pays. Elle se décline sous toutes les formes, nous surprend sans cesse par la variation de ses modes opératoires qui vont de la sophistication aux méthodes moyenâgeuses. Il serait criminel de ne pas prendre conscience de cette épidémie qui ronge le corps social en Algérie.
Les horribles images de policiers aux visages ensanglantés dans un stade de foot à Béjaïa interpellent fortement. C'est un autre signal de détresse lancé par ceux que l'on envoie au charbon ardent d'une société plus que jamais inflammable. Cela fait longtemps que les stades de foot sont déconseillés aux âmes sensibles chez nous. Les footballeurs, tout comme les véreux dirigeants et les supporters surexcités, évoluent dans une jungle dont ils sont les seuls à maîtriser les codes de «fonctionnement». L'Etat, lui, est absent, ou laisse faire une jeunesse shootée aux psychotropes, pour qui les arènes de foot sont devenues les exutoires d'un insoutenable mal-être social. Et puisqu'on adore ressasser que l'Algérie «exporte la paix et la stabilité», il va falloir se préparer à assumer, sans gloire, l'exportation de la violence au-delà de nos frontières. Le duel musclé entre l'entraîneur du Mouloudia et son joueur devant les forces de sécurité au Ghana est une première «cargaison» de ce produit toxique qui écorne terriblement l'image du pays. Et ce n'est pas le laconique communiqué du MJS qui va requinquer le tableau, pas plus que la grand-messe du ministère du tourisme, au Sheraton, ne pourra vendre la destination Algérie. Il faut urgemment réfléchir à cette violence diffuse qui s'exprime quasiment partout, y compris dans la cellule familiale. Il est vrai qu'elle est, quelque part, une excroissance de la décennie noire avec son lot de larmes et de sang. Il y a tout lieu de craindre que nos capacités de résilience qui sont tellement mises à l'épreuve ne finissent par lâcher. Le traumatisme est encore là. Les blessures ne sont pas tout à fait cicatrisées. Ce déchaînement de violence, qui ne suscite pas trop d'inquiétudes, du moins pas au niveau écarlate des alertes, doit pourtant interpeller au plus haut point. L'Algérie n'est pas à l'abri d'une rechute. Mal guérie, la société est en train de secréter des germes cliniquement mortifères pour la cohésion nationale. Dans les stades, au sein des familles, dans les assemblées, dans la rue, en voiture, et même sur les réseaux sociaux, l'algérien est en stress permanent. Un volcan en éruption. Il faut dire que l'environnement social en général est terriblement anxiogène. On observe tellement de choses moches, on entend tellement de discours oiseux, et on constate tellement de comportements agressifs… A moins de vivre dans une résidence d'Etat ou s'offrir des week-ends prolongés avec femme et enfants à Paris ou à Genève, il est difficile de ne pas capter ces stimuli nocifs qui s'offrent à vous. La violence est omniprésente dans l'espace public. Le citoyen est comme vacciné contre le bonheur… On a instillé dans son esprit la fatalité que ce pays est condamné à vivre en sursis et qu'il doit se contenter du peu. A bien y réfléchir, on se dit qu'on est inhibé par une espèce de déterminisme psychologique qui nous fait croire que la situation est irrémédiablement compromise. Ce n'est évidemment pas vrai. Tout est jouable, y compris dans les stades, pour peu que les pouvoirs publics changent de politique et d'approche. Mais, surtout, se convainquent que la capacité de résistance des algériens a des limites, et que la digue peut rompre à tout moment. Et les leçons sur la «déradicalisation» et autres «expertises» que nous dispensons ailleurs n'y pourront rien. On ne naît pas violent, on le devient.

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