Le scénario de la destitution de l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, se répétera-t-il à l'occasion de la réunion du Comité central du FLN, les 22 et 23 octobre prochain ? C'est une session ordinaire ouverte à toutes les possibilités que vient de convoquer Djamel Ould Abbès, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN). Le Bureau politique du parti a confirmé, hier, les dates annoncées à l'ouverture de sa réunion de mardi, précisant que cette «session ordinaire se tiendra conformément à l'article 34 des statuts», soit une année après celle de 2016 qui a vu Ould Abbès plébiscité au poste de SG en remplacement de Amar Saâdani. Cependant, l'homme confronté désormais à une fronde qui veut le destituer et dont les meneurs demandent depuis des semaines la tenue d'une session extraordinaire de cette instance suprême entre deux congrès joue son destin. Et pour cause, ses opposants ne cessent d'affirmer à travers les médias qu'ils disposent bien des signatures nécessaires pour le déloger et qu'ils n'attendent que le feu vert du président Abdelaziz Bouteflika. Face à eux, le patron du FLN dit, lui aussi, détenir le soutien qu'il lui faut pour rester en poste. «Si on parle de signatures, j'en ai moi aussi. J'ai 360 signatures (noms et prénoms) de soutien à la direction et au secrétaire général», a-t-il déclaré mardi. C'est dire que l'on se dirige droit vers la réédition du scénario de janvier 2013, lorsque l'ancien secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, s'était aventuré à jouer la carte de l'urne à la réunion du CC. 160 membres avaient alors voté pour le retrait de confiance à Belkhadem, contre 156 voix pour son maintien. Djamel Ould Abbès, lui, saura-t-il gagner cette bataille ? S'il arrive à passer ce test, ce sera la preuve de sa légitimité. Le secrétaire général sera alors élu démocratiquement et non plébiscité, ce qui lui donnera plus de poids et de pouvoir. D'ici là, pourtant, les rapports de force peuvent basculer, surtout que le camp des opposants ne cesse de s'élargir. Le dernier poids à rejoindre la fronde est Moussa Benhamadi. Désormais ex-chargé à la communication et à l'information, après avoir présenté sa démission - même si Ould Abbès affirme l'avoir remercié - Benhamadi a immédiatement demandé la tenue d'un CC extraordinaire, pour, a-t-il dit, «faire une évaluation». En tout cas, dans ses rapports de force, le BP du FLN s'est publiquement positionné, exprimant son soutien à Djamel Ould Abbès. Il a d'ailleurs exprimé sa «reconnaissance» quant à «l'apport du SG dans la mobilisation des militants, des militantes, des amis et des fondateurs du parti en faveur du programme du président de la République et de son application sur le terrain». La réunion du BP a, en outre, été l'occasion pour le parti de la majorité parlementaire de réaffirmer son engagement avec le nouveau gouvernement. Tout en félicitant Abdelmadjid Tebboune pour «la confiance que le chef de l'Etat a placée en sa personne», le FLN a salué aussi «la confiance des membres des deux chambres du Parlement, l'Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation qui ont adopté son programme d'action». Toujours sur ce programme, le BP de l'ex-parti unique a «salué les décisions de l'Exécutif visant la préservation du pouvoir d'achat des citoyens».