Le torchon brûle entre la direction de Carravic SPA, entreprise spécialisée dans la production avicole, sise dans la commune d'El Esnam, et la section syndicale affiliée à l'Ugta. Depuis quelques mois, le courant ne semble pas passer entre les deux protagonistes. Hier encore, les employés de cette entreprise ont entamé un mouvement de protestation de deux heures par jour durant quatre journées, affirme Zane Abdellah, représentant syndical. Les employés réclament leur droit à la quote-part, le versement de la prime de rendement collectif (PRC) et la confirmation des employés contractuels, dont plusieurs ont fait objet de licenciement, selon les membres du syndicat. «Nous avons fait une demande pour nous verser la quote-part depuis quelques mois mais rien n'a été encore fait à ce jour. La direction nous signifie que la situation financière de l'entreprise ne le permet pas, tandis qu'ils ont payé récemment les fournisseurs pour un montant de près de deux milliards de centimes. Il y a aussi la location du siège de l'entreprise au chef-lieu de wilaya pour 20 millions de centimes par mois. Cela s'appelle du gaspillage», a déclaré un membre du syndicat. Pour ce qui est de la prime de rendement collectif (PRC), le représentant syndical souligne qu'elle n'a pas été versée depuis un an et demi environ. Pour les employés contractuels dont les contrats ont été résiliés par la direction, les protestataires demandent à ce qu'ils soient non seulement réintégrés mais confirmés dans leurs postes. Les représentants syndicaux dénoncent les pressions exercées par les responsables de l'entreprise à leur encontre. «Quand on fait un débrayage, le premier responsable de Carravic Bouira instruit le directeur d'unité pour faire des retenues sur salaires. Ils ne nous considèrent pas comme un partenaire social. Ils ne veulent pas que nous nous réunissions pour débattre des problèmes des travailleurs, ils préfèrent répondre par écrit. À chaque fois que nous les interpellons sur la suite donnée à notre plate-forme de revendications, ils nous répondent que les choses vont se régler et qu'ils ont saisi la direction générale, mais nous n'avons encore rien vu de concret», a souligné M. Zane. En réponse aux propos des représentants de la section syndicale, le directeur de l'unité et le directeur des ressources humaines de Carravic Bouira ont tenu à préciser plusieurs points. Pour ce qui est de la PRC, les responsables de Carravic soulignent que cette prime sera versée aux travailleurs. «Le travail de calcul des paramètres techniques est en cours de réalisation pour être transmis au comité central de productivité au niveau de l'unité qui le transmettra à son tour à la direction générale pour approbation», affirment-ils. En ce qui concerne la quote-part, les responsables de Carravic rassurent les employés et affirment qu'elle sera débloquée au moment où la situation financière de l'entreprise s'améliorera. Ainsi, les représentants de Carravic soulignent que les employés vacataires de l'abattoir de Bouira dont les contrats ont été résiliés seront réintégrés dans leurs postes une fois les travaux de modernisation de l'abattoir terminés. «La location de siège de l'entreprise au chef-lieu de wilaya a été décidée par résolution de l'assemblée générale au niveau d'Alger. Ce n'est pas le directeur général qui l'a décidé. De plus, à aucun moment l'entreprise n'a payé un loyer à 20 millions de centimes par mois ni une avance de trois années», a démenti le DRH qui ajoute que le DG de Carravic Bouira a toujours ouvert les portes du dialogue devant le syndicat.