Alors que des sources proches du dossier affirmaient que le procès des 4 personnes sur lesquelles pèsent des charges évidentes d'espionnage pour le compte de la France devait se tenir hier, le tribunal d'El Tarf aurait exigé un prolongement de l'instruction judiciaire. Ce report serait justifié, selon nos sources, par le fait que d'autres personnes résidant à Annaba et Alger, qui ont été entendues entre-temps par des services de sécurité spécialisés, sont appelées à se présenter à leur tour au parquet d'El Tarf d'ici la fin de la semaine. Cette révélation, si elle s'avérait fondée, donnerait une dimension autrement plus importante à cette affaire d'atteinte aux intérêts nationaux qui n'a pas révélé tous ses secrets. Elle coïncide avec la dernière sortie médiatique du procureur général de Annaba, lequel a déclaré samedi au quotidien El khabar que le dossier des quatre prévenus, dont trois sont actuellement écroués et le dernier placé sous contrôle judiciaire, contient des preuves irréfutables de haute trahison au profit d'une puissance étrangère. Le procureur général de Annaba, qui abordait officiellement pour la première fois ce dossier, a indiqué que l'instruction qui se poursuit au niveau du tribunal d'El Tarf vient ainsi contredire le consul général de Annaba et le porte-parole du ministère des affaires étrangères français qui avaient tour à tour démenti la semaine passée toute implication de la représentation consulaire dans l'affaire des espions invoquée par la presse algérienne. Rappelons que les quatre suspects, âgés entre 25 et 35 ans, dont une femme et un ex-militaire victime du terrorisme, ont formellement reconnu avoir agi contre les intérêts algériens en remettant à un adjoint du consul général de France à Annaba des photos numériques d'infrastructures militaires et pétrochimiques. Ces documents qui sont accompagnés de correspondances écrites échangées par les prévenus avec le consul adjoint de Annaba remonteraient aux années 2006 et 2007. On s'attend à d'autres rebondissements dans les jours à venir avec le déverrouillage annoncé du parquet général qui a accepté de toute évidence, en se livrant à El khabar, en début de semaine, d'adopter une nouvelle politique de communication avec le public.