La ville touristique de Staouéli est en passe de devenir un pôle, voire un havre de détente et de délectation culinaire bien que les aires de stationnement viennent à manquer cruellement. Des familles de l'est, de l'ouest ou de l'intérieur du pays s'y rendent, occasionnellement, pour profiter de l'ambiance festive qui prévaut au sein de cette ville. De par son attractivité et les moments de plaisir qu'elle offre, les citoyens lui collent le surnom de petit Sharm El Sheikh. Zéralda, située à mi-chemin menant vers l'avenante bourgade de Douaouda où se sont implantés de semblables commerces, semble être frappée de léthargie bien que dotée d'infrastructures touristiques. Le complexe «figé» situé en mitoyenneté du complexe Mazafran en est un exemple édifiant. Il est 19h00 lorsque nous investissons les lieux de la commune côtière de Staouéli. Les commerçants bordant la rue Gasmi s'adonnent au grand lessivage en vue de recevoir les familles en quête de plaisir et de détente. Il est 20h lorsque les forces de police, comme tous les soirs, ferment tous les accès menant à cette rue qui, jusqu'à une heure tardive, devient piétonne. En quelques instants, une multitude de vendeurs de jouets, de crêpes, de bibelots et autres articles prennent place sur les trottoirs au bonheur des innombrables visiteurs et chérubins en leurs compagnies. Dès 20h30, nous assistons à une véritable ruée. «J'ai l'impression d'être dans un autre monde, et j'éprouve un grand plaisir de venir déguster des glaces en compagnie de mes enfants», lance un père de famille venu de Bordj El Kiffan. La consommation de glace est prédominante en ces lieux. Le Névé Glace, située au centre de la rue, est littéralement pris d'assaut pour l'excellent service qu'il offre. C'est du moins ce que nous révèle ce jeune couple qui avoue être des habitués. Les enfants sont subjugués par la multitude de jouets qui sont achalandés sur les trottoirs alors que d'autres marivaudent avec insouciance. «Il m'est impossible de refuser quoi que ce soit à mes enfants, et ce, en dépit de la cherté des produits» indique un père. Les prix des jouets sont, pour les uns, abordables et totalement inabordables pour d'autres. En effet, si le yoyo coûte 200 DA, les prix des nouvelles voitures télécommandées varient entre 2000 et 4000 DA. Pour amuser les enfants, des clowns s'offrent gratuitement en spectacle tandis que certains jeunes proposent des ballons de différentes formes et couleurs. «Depuis la création de cette rue piétonne, beaucoup de jeunes ont échappé à l'oisiveté et certains qui avaient des idées néfastes se sont rangés», a déclaré un des revendeurs de ballons qui ajoute : «Depuis 2002 et grâce aux services de police qui assurent le bon déroulement du Plan azur de l'APC et des commerçants, beaucoup de jeunes gagnent honnêtement leur vie et contribuent, d'une certaine manière, à l'instauration de la sécurité et de la quiétude.» En effet, aucun larcin n'est possible de la part de quelques délinquants, vu que tous le monde concourt à la préservation de la sécurité sur les lieux. Quelques mètres plus loin, des enfants chahutent. Ils se disputent devant des poneys proposés à 100 DA le tour. Les salles de dégustation de glaces sont bondées de familles qui, visiblement, se délectent de glaces ou autres pizzas. A un certain moment de la soirée, nous assistons à une incursion peu commune. Caméra et micros en main, une équipe de télévision française (M6) investit les lieux pour la réalisation d'un reportage. Si certaines familles se rendent sur les lieux pour déguster des glaces, d'autres, plus aisées, préfèrent s'offrir des dîners à la terrasse des restaurants ou simplement dans les salles. Le restaurant Cristal, dont l'enceinte lumineuse surplombe la rue, est sans conteste un lieu de prédilection pour bon nombre de personnalités à l'image du ministre des Travaux publics et autres personnalités de son acabit. Le stationnement, un vrai casse-tête «La foule qui envahit les lieux pourrait être bien plus importante, si le problème du stationnement ne se posait pas avec autant d'acuité», révèlent unanimement les commerçants. En effet, toutes les rues adjacentes sont, à un certain moment, saturées par les véhicules. «Si les autorités locales construisent un parking en étage ou réquisitionnent un terrain, comme celui en jachère en face de la banque BDL, cela permettra aux commerces situés dans les rues en question de se mettre dans le bain en offrant d'autres prestations supplémentaires.» «Un des commerçants s'est même proposé de prendre en charge la réalisation de ce parking en étages, mais a buté contre le silence assourdissant des autorités», susurre un des commerçants. Il va sans dire qu'une telle œuvre conduira à l'extension des lieux et pourrait constituer une excellente source de revenus (directs et indirects) pour l'APC et permettra l'absorption du chômage par l'octroi de postes de travail. Se souciant du bien-être des citoyens, les autorités de même que les services de police ont mobilisé un médecin de garde et des ambulances prêts à intervenir en cas de besoin. Il nous est très agréable de décrire l'ambiance festive qui règne à Staouéli du fait des multiples activités. C'est dire que les lumières irisées émises, à la fois, par les revendeurs de jouets et par les spots des commerçants ainsi que la musique diffusée donne à la rue un aspect de kermès. Nous quittons les lieux vers 23h00 pour nous rendre à la petite bourgade de Douaouda où à peu près la même ambiance règne. Au passage, nous sommes désagréablement surpris par l'ambiance morose dans laquelle est plongée la commune de Zéralda. Seuls quelques autochtones réunis sur la placette papotent. «Et dire que Zéralda, qui était autrefois une ville de complaisance pour les touristes et les artistes de renom tels que Manu Dibango, est devenue une ville morte», et d'ajouter avec amertume enrobée d'une pointe d'ironie : «Le tube de Dibango qui a fait le tour du monde (Zéralda by night) est, pour l'heure, incompatible avec l'ambiance mortuaire qui règne dans la commune.» Douaouda, bien que traversée par la route nationale menant à Bousmaïl, est très active. Les centaines de commerces qui bordent la route capturent les automobilistes qui finissent par marquer un temps d'arrêt pour siroter des limonades ou déguster des glaces. L'APC s'implique et ambitionne d'étendre les activités Rencontré lors de notre virée, le vice-président de l'APC de Staouéli a tenu à démentir les propos sans fondement émis par des commerçants à propos des parkings. Sans ambages, Belhiter Abbas, nous informe : «Trois assiettes de terrain ont été retenues pour la réalisation de parkings à étages», ajoutant : «Le choix des terrains a été effectué en présence d'une commission de la wilaya d'Alger.» A ce sujet, il indique : «L'APC ambitionne de doter la commune de ces parkings afin d'étendre les activités aux autres rues adjacentes» arguant que «de cette manière la ville touristique pourra contenir un nombre croissant de visiteurs». A dessein de quantifier les visites, il indique que «durant l'année écoulée, pas moins de 3 millions de visiteurs ont effectué une virée à travers la commune». «En clair, dira-t-il, la proposition que nous avons faites à la daïra est réalisable, mais elle demeure tributaire de la décision de la wilaya d'Alger car, les fonds de la commune sont insuffisants pour financer ces projets», précisant dans ce sens que «le coût de réalisation de tels projets et qui est de l'ordre de quelques milliards de dinars exige un montage financier». «Pour l'heure, affirme-t-il, l'APC prête attention aux préoccupations des commerçants mais également à celles des riverains.» Aâmi Rabah, l'homme de toutes les circonstances Il est une certitude que la sécurité est un des facteurs à l'origine du grand flux des visiteurs à Staouéli. Une stabilité qui a pris forme dès le début des années 2000 grâce à un consensus établi entre, d'une part, les autorités locales qui ont délivré les autorisations nécessaires, les services de police, les commerçants ainsi que les jeunes revendeurs. Aâmi Rabah, quinquagénaire de son vrai nom Aberkane, est officier de police et assure l'application du Plan azur. Dit autrement, il est chargé de la sécurité des lieux. Son sens aigu de la répartie et sa rigueur lui ont valu le respect de la part de tous : les commerçants, les jeunes de la commune. Dans une optique de police de proximité, il est à l'écoute de toutes les préoccupations et sollicitudes de quelque nature ou personne que ce soit. Très actif, il est partout et veille inlassablement au maintien de l'ordre. Pour parer à toute forme d'incursion d'individus malintentionnés ou de personnes voulant jouer les trouble-fête, il veille à la mise en place d'un dispositif de sécurité très discret. Hormis les éléments en civils qui patrouillent dans les rues adjacentes ou parallèles, les hommes en bleu en faction dans la rue Gasmi se fondent dans la foule et prêtent assistance aux citoyens. Les témoignages des commerçants et des habitués des lieux nous l'ont aisément confirmé. «Aâmi Rabah est la coqueluche des lieux, c'est un peu la copie de Aâmi Ahmed dans les stades», affirment les commerçants à l'unanimité. «Parfois lorsqu'une altercation éclate entre deux ou plusieurs personnes, il désamorce la situation avec un tact inouï», révèle des jeunes vendeurs de crêpes. Invité à donner leur avis sur cet homme à la veille de sa retraite, le chef de sûreté de daïra et le chef de sûreté urbaine ont exprimé leur satisfaction. Ces derniers n'omettent pas d'exprimer leur satisfaction vis-à-vis de tous les éléments pour leur travail de proximité.