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Béjaïa le seconde capitale des Beni Hammad
Cités de l'islam
Publié dans Le Temps d'Algérie le 24 - 08 - 2009

Béjaïa est l'une des plus anciennes villes d'Algérie, une ville millénaire qui a porté autrefois les noms de Vaga (libyco-berbère) et Saldae (romain) Devenue capitale des Hammadites vers le milieu du 11e siècle, Béjaïa a joué un très grand rôle politique dans cette dynastie berbère qui était en conflit avec celle des Almoravides.
La dynastie berbère des Hammadites née en 1007, dans le Hodna, dans un milieu quasiment désertique, allait faire naître une brillante mais éphémère civilisation, qui allait rayonner sur tout le Maghreb. Mais soixante années après sa naissance, les souverains de ce royaume prospère durent transférer leur capitale des Hauts Plateaux du Hodna vers les montagnes kabyles de Béjaïa, fuyant devant les essaims dévastateurs des Beni Hilal.
Du djebel Mâadhid jusqu'au mont Gouraya, c'est une longue route parsemée de caravansérails et de forteresses que durent emprunter les émirs et leurs populations pour une formidable migration, qui a duré des dizaines d'années, créant au passage une autoroute médiévale baptisée Triq Essoltane.
Dans leur migration, les Hammadites utilisaient l'ancienne voie romaine qui reliait les Hauts Plateaux sétifiens à Saldae (Béjaïa) par Bordj Bou Arréridj, Medjanna, Bordj Boni, Ighil Ali, Tablast, actuellement Allaghane, avant de longer la vallée de la Soummam jusqu'à la mer.
Huit émirs se sont succédé à la qalâa depuis sa fondation par Hammad Ben Ziri. Il s'agit, dans l'ordre, d'El Qaïd, de Mohcen Ben El Qaïd de Bologhine, de Nacer Ben Alennas, le fondateur de Béjaïa, de Mansour le fondateur de Mansoura à Tlemcen, de Badis Ben Mansour, d'El Aziz Ben Mansour, puis de Yahia, le dernier prince hammadite qui a quitté la qalâa en 1152 après la défaite contre les Almohades.
Moulay Ennacer, le fondateur de Béjaïa
Moulay Ennacer, le fondateur de Béjaïa, a installé des populations sur toutes les montagnes qui entourent son royaume, ainsi que des postes de vigie sur les points culminants. Ces vigiles communiquaient entre eux à l'aide d'un système de miroirs le jour et de feux la nuit, pour se transmettre des messages. Beaucoup de ces villages, que l'on voit aujourd'hui sur la rive sud du Djurdjura, les flancs des Bibans et des Babors, ont été créés à l'initiative d'Ennacer et d'El Mansour.
C'est l'une des raisons pour lesquelles on retrouve aujourd'hui la majorité des villages kabyles occupant des crêtes et des sommets inexpugnables. En 1152, la qalâa est prise par les Almohades. A cette époque, heure de son apogée, la forteresse était peuplée de plusieurs dizaines de milliers de personnes, essentiellement des Kabyles et des Andalous. Après les Almohades et les Almoravides conduits par Ibn Tachfin, Ibn Tumert, Abdel Moumen, ce fut au tour des Hafcides d'ouvrir les portes de Bgayet.
L'émir Abou Zakarya (1228-1249) élargit les frontières de son Etat, dont la capitale se trouvait en Tunisie. Son successeur, le calife Abou Abdallah Al Mountaçir (1249-1277), signa des traités commerciaux et diplomatiques avec les pays européens. Il s'ensuivit ainsi l'ouverture des consulats catalans, dès 1257. A la mort du calife, son frère Abou Ishaq le remplaça.
Il se fit proclamer sultan à Bgayet et rentra régner sur son territoire à partir de la Tunisie. Il désigna des gouverneurs et envoya son fils Abou Farès à Bgayet, avec comme chambellan Mohamed Ibn Khaldoun, le grand père de l'historien sociologue Ibn Khaldoun.
En 1308, Bgayet et Majorque se brouillèrent. Barcelone profita de l'opportunité pour multiplier ses relations commerciales et diplomatiques avec Bgayet. Un traité de paix fut signé entre l'Aragon et Bgayet, avec une annexe commerciale au protocole.
Les Aragonais n'ont pas hésité à louer au souverain une dizaine de galères en échange de l'utilisation de fondouks dans le port de Bgayet. Environ deux siècles plus tard, le 5 janvier 1510, Bgayet fut occupée par les Espagnols et ce pour une durée de 45 ans
L'occupation espagnole
Une nouvelle brouille, des actes de pillage de part et d'autre et plus de quinze navires commandés par Pedro de Navarro accostèrent les quais du port de Bgayet. Les Espagnols prirent d'abord place à Sidi Sebouki, un endroit habité par les Andalous ayant fui Grenade en 1492. La totalité de la population évacua les faubourgs de la ville, parmi eux cheikh Nacer Al Merin, auteur originaire des Aït Yala (Idjissan), qui eut l'insigne honneur de relater ces faits rapportés par Charles Féraud en 1864, à partir d'un manuscrit de Si Saïd Ben Ali, un citadin de Bgayet.
La population fut accueillie dans les villages de la vallée de la Soummam, de Bouira-Tuviret et de Constantine. Après les escarmouches qui firent d'innombrables morts et blessés, Don Garcia de Tolède, gouverneur de la ville, invita la population d'y revenir, mais cette dernière s'abstint d'y retourner.
Les Espagnols ne quittèrent Bgayet que grâce à l'accord conclu entre Abou Bakr et les deux frères Barberousse, Arroudj et Kheirredine, qui, aidés par l'émir Moufok et Ahmed Belkadi du royaume de Koukou (Achalam) dans le Djurdjura, lancèrent un assaut sur la ville. Charles Quint conçut le projet de prendre la ville d'Alger en débarquant d'abord à Bgayet, le 2 novembre 1541, après de longs mois d'errance due au mauvais temps.
Les deux frères Arroudj et Kheireddine moururent successivement après avoir défendu Bgayet contre les Espagnols. Le premier mourut pendant l'expédition dirigée par le marquis de Comores, gouverneur espagnol d'Oran, le second à Constantinople, après avoir pris poste d'ambassadeur à Marseille sous le règne de François 1er. Hassan fils de Kheireddine régna un temps, avant de se voir rappelé à Istanbul en 1552 et remplacé par Salah Raïs Ben Djaafar.
Ce dernier débarqua avec 30 000 hommes sur les bords de la Soummam pour apporter son aide au gouverneur de Bgayet. Avant de mourir de la peste, il confia le gouvernement de la ville à un agha qui le garda jusqu'en 1567, date à laquelle Bgayet fut définitivement rattachée au beylik de l'Est.
La Casbah de Bgayet, poumon de la ville
Le fort Abdelkader est le seul édifice qui existait à Bgayet lors du débarquement des Espagnols. On dit qu'il fut bâti sur des ruines romaines dispersées dans les environs. Sa construction irrégulière est différente de celle de la Casbah et du fort Moussa ; ses murs en maçonnerie grossière, faits de pierre de taille de dimensions diverses, baignent dans la mer. La Casbah, quant à elle, est construite en briques rougeâtres, sur les assises de l'ouvrage fortifié qui devait protéger le fort des Romains.
Elle est flanquée de bastions et de trois tours massives très hautes, garnies de meurtrières. La ville s'étend sur plusieurs quartiers, les uns agrippés aux collines, d'autres logés dans le creux des vallons. On trouve Bab Al Bahar (de la marine), Aguelmim se trouvant autour de l'hôtel de la mairie, Bgayet à l'emplacement des casernes des oliviers, Sidi Bou Ali, au-dessus du cimetière chrétien, Acherchour au quartier des fontaines, Al Kenitra, autour de la zaouïa de Sidi Touati,
Sidi Abdelhadi, aux environs de Fort Moussa, Bab Ellouz aux environs de la porte du grand ravin, Bab Al Bakchi, près des grandes citernes romaines, Karaman, près de l'église transformée en mosquée, Kaâ Zenka, rue Trézel, Houmet Ech Chikh, Sidi Abdelhak, jardins sous la ville, entre la porte Fouka et la Casbah, Dar Senâa ou Si Sedik, au bord de la mer, chantier des bateaux, Aïn Illès, Aïn Bou Khelil, Sidi Haïmi, à côté des cinq fontaines, Ben Derraâ, entre Aïn Illès et Aïn Amsiouen, Tighilt, entre Fort Moussa et le quartier des Cinq Fontaines.
La ville de Bgayet comptait à l'époque 2000 habitants et 265 maisons avec 150 janissaires. Un grand nombre de ces quartiers existe jusqu'à nos jours, malgré la démolition de certains pour l'extension de la ville. C'est à l'intérieur de cette Casbah que Mustapha Pacha a édifié une mosquée en 1797
Mellala et ses notables
Mellala, un petit village au bord de la Soummam, est entré dans l'histoire vers le XIIe siècle, grâce à Ibn Toumert et Abdelmoumen qui signèrent un pacte pour créer leur empire almohade. Ibn Toumert, fondateur de la dynastie almohade, naquit dans la région de Sousse en 1078. Il effectua un voyage d'études en Orient, se fit remarquer comme prédicateur et censeur des mœurs.
Il se rendit ensuite à Bgayet en 1117, s'installant à la mosquée de Myrte et dispensa des cours de sciences religieuses aux étudiants de la région, provoquant des troubles au sein de la population. Il dut quitter la ville sous l'ordre du souverain. Les membres d'une puissante tribu sanhadja (Izngan), les Aït Uriyagul, le prirent sous leur protection, le logeant à Mellala.
Les fils du prince Al Aziz y rencontrèrent Ibn Toumert et lui bâtirent une mosquée. Quant à Abdelmoumen, il est né entre 1094-1106 à Nédroma, dans le petit village de Tadjra. Plusieurs versions existent sur son passage à Bgayet. Selon la dernière version et peut-être la plus sûre, celle d'Ibn Al Qitan, les étudiants de la ville de Tlemcen, après la mort de leur professeur Abdessalem Al Tunsi, se mirent d'accord pour le remplacer par Ibn Toumert en ordonnant à Abdelmoumen de se rendre auprès de lui.
Le hasard fit qu'ils se rencontrèrent dans ce petit village de la Soummam. Après des semaines d'entretiens et d'échanges d'idées, Abdelmoumen céda devant le savoir d'Ibn Toumert. Les deux hommes se lièrent d'amitié, reprirent la route de l'ouest pour atteindre le village d'Igilliz puis Tinmel, où Ibn Toumert se proclama Mahdi en 1124.
Abdelmoumen, investi du commandement militaire en 1133, soit trois ans après la mort du Mahdi (mort tenue secrète durant deux ans) devint le successeur d'Ibn Toumert en tant que calife. Il se rendit à Salé en 1151 et se lança à la conquête du royaume hammadite, qui avait alors à sa tête Yahya Ibn Aziz. Il occupa successivement Miliana, Alger (Mazghana), Bgayet, la qalâa des Banu Hammad et Constantine.


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