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Le chaudron nigérian
Violences liées au pétrole
Publié dans Le Temps d'Algérie le 26 - 08 - 2009

Au nord les islamistes, au sud les indépendantistes du delta du Niger. Le chef de l'État nigérian Umaru Yar'Adua se bat sur plusieurs fronts qui mettent en péril l'unité du pays. Le Nigeria n'est pas le seul pays pétrolier où cette manne providentielle, qui aurait dû être une bénédiction pour le peuple nigérian, devient source de tension, de conflit armé avec leur lot de morts et de deuil du fait surtout, des interventions étrangères en quête de profit.
Cette manne aurait dû être utilisée par les dirigeants pour faire sortir les populations pauvres de leur dénuement. Or, point de cela.
Ce qui se passe au Nigeria, ce grand pays d'Afrique, par la superficie et le nombre d'habitants, inquiète non seulement les populations locales mais aussi les voisins et amis proches du peuple nigérian.
Ancienne colonie britannique, ce grand pays s'est affranchi du colonialisme tardivement, par rapport à ses voisins duGolfe de Guinée, soit en 1960, comme il avait été le dernier à subir l'occupation étrangère. C'est en 1885 que les Britanniques entamèrent la colonisation par la violence du Golfe de Guinée.
Ils arrivèrent au Nigeria d'aujourd'hui, en 1901 et en dépit de la résistance des peuples de cette région, ils occupèrent leurs riches terres en 1914. Le pétrole est découvert ici, en 1958, durant l'occupation. Le pays dispose également de réserves de gaz naturel.
Les consistantes réserves pétrolifères dont dispose le Nigeria sont localisées pour plus de 90% dans le riche Delta du Niger, au sud du pays, où vit la communauté des Ogoni, seul peuple à avoir échappé à la traite des noirs durant la période sombre de l'esclavagisme. Alors que la région regorge de pétrole, les populations de certains Etats du sud, comme celui du Rivers, n'ont pas tiré profit de cette ressource.
La région est considérée comme la plus pauvre et la plus enclavée de cette République fédérale qui compte 36 Etats. Il faut dire aussi que la région désertique du nord du pays, à majorité musulmane, est également pauvre en infrastructures.
La guerre du pétrole
Toutefois, ce sont les habitants du sud, qui entrent en rébellion pacifique contre l'Etat central en 1990, mais aussi contre les compagnies pétrolières étrangères, au motif qu'ils ne profitent pas des ressources financières générées par l'exploitation des gisements pétrolifères.
Le Nigeria est le premier producteur de pétrole en Afrique et le 8e au monde. La violence armée a commencé à faire entendre parler d'elle dans ce delta du Niger, en 2006. Le Nigeria est ce géant industriel de 140 millions d'habitants, classé aujourd'hui, 3e puissance continentale après l'Afrique du sud et l'Algérie.
Si le pays dispose d'une infrastructure assez étoffée dans les grandes villes notamment Lagos et l'actuelle capitale économique Abuja, les régions isolées souffrent d'enclavement. Et c'est cette réalité qui encourage des seigneurs de guerre à prendre les armes dans ce qu'ils ont appelé «la guerre du pétrole».
Ces groupes armés ont créé leur mouvement, le MEND ou mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger, qui rassemblerait quelque 10 000 hommes. Officiellement, le MEND dit qu'il se bat pour la répartition équitable des richesses de la région.
Il s'en prend surtout aux compagnies étrangères accusées de piller les ressources locales et de plus de n'avoir aucun égard pour l'environnement. C'est surtout le groupe pétrolier anglo-néerlandais, Shell, et le groupe français Total, qui font les frais de cette rébellion armée.
La rébellion est encouragée en douce par les potentats politiques locaux et voit s'infiltrer en son sein des chefs mafieux qui courent uniquement derrière l'argent.
Les nombreuses prises d'otages d'ingénieurs et autres travailleurs étrangers ont dû rapporter des rançons juteuses aux chefs de guerre qui déstabilisent le Delta.
On pense également que certains pays fort intéressés par l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz mettent de l'huile sur le feu dans le but d'accaparer des parts de marché très rentables. Il n'y a pas que des compagnies européennes qui exploitent le pétrole du Delta.
La puissante compagnie américaine Chevron est aussi présente dans la région et depuis que la Chine a pointé le bout de son nez dans cette zone, les tensions se sont exacerbées. La Chine s'est engagée dans l'exploitation des hydrocarbures dès 2000 au large du Nigeria, en partenariat et non pas comme les autres compagnies occidentales qui font cavalier seul.
Qui allume le feu ?
Il n'est pas difficile d'imaginer l'identité de ceux qui allument le feu. Toutes les campagnes militaires menées par l'armée et la police régulières n'ont pu avoir raison des groupes armés bien équipés en armes et en logistique et l'on se demande d'où leur vient tout cet arsenal de guerre.
Il faut dire que là où les anciens dirigeants du pays ont échoué, tous des militaires, l'actuel homme fort, le président Umaru Yar'Adua, premier civil à être élu en avril 2007, semble rompre avec les pratiques militaristes de ses prédécesseurs en nouant le dialogue avec les insurgés. C'est qu'il avait compris que la solution militaire, qu'il avait du reste essayée en vain, n'avait aucune chance de l'emporter.
Il vient en effet de proposer aux rebelles une amnistie de 60 jours au cours desquels ils sont invités à déposer les armes et à rejoindre les rangs de leurs sociétés pour contribuer au développement de leur région. Il faut dire que les affrontements armés et les multiples arrêts de la production pétrolière qu'ils ont causés ont occasionné des pertes pour le pays se chiffrant en dizaines de milliards de dollars.
Et c'est de bonne guerre que le chef de l'Etat nigérian recourt à cette stratégie. Il a en effet proclamé un programme d'amnistie qui devrait s'étaler jusqu'à octobre prochain.
Ce programme prévoit le renoncement par les groupes armés à la violence qui a fait des milliers de victimes des deux côtés. Ils percevront l'équivalent de 95 euros par mois et près de 2 euros nairas par jour pour vivre durant leur séjour dans un centre de réinsertion.
«Pour jouir de l'amnistie, ces personnes doivent se rendre au centre de contrôle le plus proche, y déposer leurs armes, s'inscrire, faire le serment de renonciation et recevoir l'amnistie et le pardon inconditionnel du président.
Ensuite, elles doivent s'inscrire pour les programmes de réintégration», proclamait le comité d'amnistie dans une déclaration. Le pouvoir a également promis de libérer le principal chef du MEND, Henry Okah, incarcéré depuis près de deux ans. Et il l'a fait.
Cette offre inédite a trouvé des oreilles attentives. En effet, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger a proclamé à partir du 15 juillet dernier, un cessez-le-feu de 60 jours. Un membre influent du mouvement, Victor Ben Ebikabowe, affirmait lors de la cérémonie marquant le début de l'amnistie que
«le gouvernement a fait un pas en avant en offrant l'amnistie et en libérant Henry Okah». La confiance s'est donc installée.
«Nous déclarons ici accepter de déposer nos armes pour que cette administration mette en œuvre immédiatement sa partie de l'accord, a dit alors le chef rebelle mandaté par ses pairs. Les médias ont rapporté que plusieurs commandants et un millier de combattants du MEND ont déposé les armes le 22 août pour bénéficier de l'amnistie. C'est ainsi que Ebikabowei Victor Ben, commandant de l'Etat de Bayelsa, et 25 de ses sous-commandants et leurs hommes ont rendu leurs armes lors d'une cérémonie organisée à Yenagoa, la capitale de l'Etat.
Les irréductibles
Or, cet acquis pour le Nigeria ne semble pas plaire à des groupes d'intérêt étrangers et leurs démembrements locaux qui ont accusé les ex-rebelles de courir pour l'argent. D'où une reprise des sabotages d'installations pétrolières par des irréductibles qui ont annoncé rompre le cessez-le-feu prochainement, le qualifiant de «tromperie». Ce sont ceux-là mêmes, semble-t-il, qui ont exigé qu'on verse aux rebelles qui se rendent «300 000 dollars américains pour chaque fusil AK-47 remis».
Le gouvernement fédéral a réagi à cette ruade dans le brancard des irréductibles manipulés par des forces extérieures. Il a appelé les ex-rebelles à «se méfier de ceux qui disent que l'amnistie ne doit pas être acceptée avant que le Delta du Niger ne soit développé», estimant que «sans la paix, il ne peut pas y avoir de développement». Du reste, l'annonce par une partie des rebelles de la reprise des combats a été largement amplifiée par les médias occidentaux comme s'ils se satisfont de l'instabilité dans le pays.
Ce sont ces mêmes médias qui ont déploré la riposte sanglante, il est vrai, de l'armée nigériane d'il y a un mois contre des terroristes islamistes liés à la nébuleuse Al Qaïda, qui ont attaqué dans l'Etat de Bauchi des commissariats de police pour prendre les armes en vue de déstabiliser le pays.
Il a fallu une semaine aux forces régulières pour mater cette subversion armée faisant quelque 600 morts parmi les islamistes pro-talibans. Ces derniers ont cru qu'avec les attaques des rebelles au sud, ils pourraient parvenir à leur fin au nord du pays.
En tout état de cause, le Nigeria reste une puissance malgré les tentatives par ci par là de déstabilisation, à commencer par ces ONG de défense des droits de l'homme qui ont accusé les forces gouvernementales d'avoir tiré sur des civils dans la riposte contre les membres de la secte islamiste.


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