La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, estime que la dernière attaque au Pakistan témoigne de la menace croissante des talibans envers l'Etat pakistanais. C'est ce qu'elle a souligné, hier, à Londres, soulignant qu'elle fait confiance à Islamabad quant au contrôle des armes nucléaires. Hillary Clinton a par ailleurs lancé une nouvelle mise en garde à Téhéran : la communauté internationale n'attendra pas indéfiniment que l'Iran remplisse ses obligations concernant son programme nucléaire controversé, a-t-elle affirmé après des entretiens avec son homologue britannique David Miliband à Londres, deuxième étape de sa tournée européenne. L'attaque de militants islamistes ce week-end contre le quartier-général de l'armée pakistanaise à Rawalpindi, près d'Islamabad, est un nouveau rappel que les extrémistes menacent de façon croissante l'autorité de l'Etat, selon elle. Mme Hillary ne voit pas de preuve que «les militants islamistes» vont prendre le pouvoir. L'attaque suivie d'une prise d'otages lancée samedi par les talibans sur le quartier général de l'armée pakistanaise, a pris fin hier avec un bilan très lourd : huit militaires, trois otages et huit assaillants ont été tués. Il s'agit de la troisième attaque importante subie par le Pakistan en moins d'une semaine, après que les talibans ont juré de venger la mort de leur chef Baïtullah Mehsud. Après avoir évoqué à Londres le dossier nucléaire iranien, la secrétaire d'Etat américaine a adressé un ferme avertissement à l'Iran. «Les paroles ne suffisent pas, nous parlons d'une seule voix pour adresser à l'Iran un message clair : la communauté internationale n'attendra pas indéfiniment que l'Iran montre qu'il est prêt à honorer ses obligations internationales.» La réunion des pays, à savoir la Chine, la Russie, la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, ndlr) à Genève, «a été un début constructif» mais elle doit «être suivie par des actes», a-t-elle ajouté.