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«Un crime contre l'humanité»
Malika El Corso, enseignante au département d'histoire à l'université d'Alger :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 16 - 10 - 2009

Quelles sont les répercussions des événements de 17 octobre 1961 à Paris sur la guerre d'Algérie ?
Quand on évoque le 17 octobre 1961, il faut parler de massacres et de crimes contre l'humanité et quand on évoque la Guerre d'Algérie, il faut parler de la guerre de Libération nationale ou de Révolution algérienne. Les manifestations de 17 octobre 1961 ont été une date majeure dans le cours de notre guerre de Libération nationale.
Le 28 juillet 1961, les négociations entre le GPRA et le gouvernement français ont buté sur la question du Sahara. Puisque la France ne voulait absolument pas lâcher le Sahara. Deux jours après ce massacre, les 19 et 20 octobre 1961, il y a eu des contacts secrets à Bâle, en Suisse, entre le représentant du GPRA et le gouvernement français, représentés respectivement par Rédha Malek, Mohamed Seddik Benyahia et Claude Chailley. Ces négociations ont continué jusqu'aux accords d'Evian, le 19 mars 1962.
Ainsi, ces manifestations ont été certainement un aboutissement pour la guerre de Libération nationale et pour la victoire de notre guerre de libération. Sur le plan politique, ces manifestations furent un succès. C'est ce qu'on a appelé la bataille de Paris. Pourquoi la bataille de Paris ? C'est par rapport à la bataille d'Alger de 1957. Parce que la Fédération de France a transporté la guerre sur le territoire même de la capitale des droits de l'homme.
Ce qui a permis d'internationaliser la lutte que le peuple algérien menait pour son indépendance. Il est bon également de rappeler qu'il y a 48 années, à l'appel de la Fédération de France du FLN, le mardi 17 octobre, 30 000 Algériens - comme on les appelait à l'époque les Français musulmans d'Algérie - sont sortis avec femmes et enfants manifester pacifiquement dans les rues de la capitale française contre le couvre-feu raciste et anticonstitutionnel qui leur avait été imposé, le 5 octobre 1961, par le préfet de police Maurice Papon.
Une répression d'une sauvagerie effroyable s'est abattu sur eux. En effet, 15 000 manifestants sont arrêtés, affamés, torturés ou encore jetés dans la Seine. Certains renvoyés dans leur douar d'origine. Les estimations sérieuses font état de 300 morts et de dizaines de disparus du côté des manifestants mais aucune victime du côté des forces de l'ordre. Le 17 octobre ne se résume pas à une seule journée ou soirée. C'est une tragédie sanglante. Ce jour de la honte a été le point culminant de la maltraitance qui a commencé bien avant le 17 octobre et qui se poursuivra même après cette date.
La Fédération de France du FLN était-elle réellement une 7e wilaya pour la guerre de Libération nationale ?
La Fédération de France a été un pôle important. Elle a joué un rôle prépondérant dans la lutte pour la libération sur le plan politique. Mais aussi sur le plan financier. Nous avons tendance à oublier que la Fédération de France a été le poumon financier du GPRA grâce aux cotisations des émigrés. 80% des finances du GPRA provenaient des cotisations de l'émigration.
Comment qualifiez-vous le procès de Maurice Papon ?
De 1956 à 1958, Maurice Papon était l'Igame (inspecteur général de l'administration en mission extraordinaire) à Constantine. Il était connu pour sa politique répressive, ses tortures, ses enfermements. Son procès, qui s'est déroulé à Bordeaux, n'était pas à cause des massacres de 17 octobre 1961. Mais c'était son attitude vis-à-vis des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Il était responsable de l'ostracisme des juifs de Bordeaux qui étaient déportés dans des camps de concentration en Allemagne.
Lors du procès qui a eu lieu en novembre 1997, Papon a été condamné à 10 de réclusion criminelle pour complicité de crime contre l'humanité à cause de déportation des juifs. C'est au cours de ce procès que le mot massacre a été associé aux crimes de 17 octobre 1961.
Maurice Papon avait intenté un procès pour diffamation à l'encontre de l'auteur Jean-Luc Einaudi, historien journaliste, à la suite de son livre La Bataille de Paris qui a été édité en 1991. Ce journaliste a dit que le responsable du massacre du 17 octobre 1961 est Maurice Papon. La première audience s'est déroulée le 14 février 1999. Ce procès, qui était voulu par Maurice Papon, avait constitué une tribune pour que la vérité éclate sur les massacres de 17 octobre 1961.
A l'époque, à juste titre, la presse avait dit que c'était un procès dans le procès. Et c'est pendant ce procès que pour la première fois on ne parle plus des «événements» du 17 octobre 1961 mais de massacres du 17 octobre 1961. C'est pour la première fois que le juge représentant de l'Etat français reconnaissait ces crimes. Donc ce procès de diffamation intenté par Maurice Papon s'est retourné contre lui.
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