A Constantine, c'est le retour à la normale après la fête qui a duré plus de trois jours suite à la victoire des Verts. C'est la fête de l'Aïd qui accapare actuellement les discussions et si les Constantinois ne s'y sont pas pris tôt cette année, les prospections ont déjà commencé. «Cette année, le mouton est plus cher», atteste un citoyen, «les vendeurs n'ont pas l'intention de nous faire une faveur après la victoire de l'EN», rétorque ironiquement un autre. Cette cherté est dû, selon un boucher, à une pluviométrie importante et les éleveurs n'ont plus de souci. Pourtant, ils font état d'un excédent qui avoisine trois millions d'ovins, selon la direction de l'agriculture de la wilaya. Les prix jusqu'à présent s'envolent et celui de l'antenais, qui frôlait la barre de 27 000 DA, a enregistré une hausse de plus de 60% par rapport aux mois derniers, selon l'estimation d'un éleveur de la région de Constantine. Comme d'habitude, le marché continue à subir le dictat des maquignons qui achètent au plus bas prix. Ces derniers ne mettent pas la totalité de leurs troupeaux en vente lorsque la saison s'annonce pluvieuse et c'est le cas cette année. En plus, le problème de la chaîne d'intermédiaires et des spéculateurs souvent mise à l'index perdure sans toutefois que la direction du contrôle des prix ou le ministère du Commerce n'interviennent. Au niveau du souk de l'abattoir, les maquignons de Constantine et d'autres venus des régions comme Khenchela, Batna, Aïn M'lila... sont déjà au rendez-vous mais pas les acheteurs. Il faut dire que le coût du mouton, qui se situe entre 30 000 et 45 000 DA, en a refroidi plus d'un. «Comment un simple salarié pourrait-il se permettre ?», reconnaissent les vendeurs même. «Ce n'est pas pour moi que je voudrais acheter le mouton, c'est pour mes enfants qui me pressent, mais les prix sont encore au-dessus de mes moyens», clama un citoyen. Par ailleurs, pour les familles qui ont décidé de ne pas acheter le mouton, ils doivent se rendre dès maintenant chez les bouchers avant qu'il ne soit trop tard, sachant que certains de ces commerçants ont déjà bouclé la liste des «réservations» pour l'acquisition d'abats entiers.