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La mémoire «algérienne» du «lieutenant Chirac»
En attendant la sortie du second tome de ses Mémoires
Publié dans Le Temps d'Algérie le 08 - 12 - 2009

En congé définitif de la politique institutionnelle, Jacques Chirac s'est décidé à parler. Le plus réservé et le moins médiatique des présidents de la Ve République s'est résolu, enfin, à sacrifier à l'exercice mémoriel.
En librairie depuis un mois, le premier tome de ses mémoires «Chaque pas doit être un but» (1) revisite les soixante-trois premières années de sa vie au rétroviseur de l'Histoire. L'Algérie s'y décline à travers le vécu du «lieutenant Chirac» dans le djebel. Pour la relation bilatérale, il faudra patienter jusqu'à la sortie du deuxième tome. Les chemins de l'ancien maire de Paris ont souvent croisé ceux de l'Algérie.
Du milieu des années cinquante à son second septennat à l'épreuve de l'Elysée, Jacques Chirac a eu des rencontres répétées et souvent marquantes avec l'Algérie. Député, ministre, Premier ministre, maire ou président de la République, il s'est livré, à maintes occasions, sur son rapport à l'Algérie.
Mais ses confessions ne sont jamais allées au-delà du souvenir de circonstance ou de la parole diplomatique convenue. D'où l'intérêt suscité par ses Mémoires. Le premier tome s'arrêtant à son élection à la tête de l'Elysée en mai 1995, Chirac se contente d'y rappeler ses souvenirs de soldat du contingent à la frontière algéro-marocaine. Il faudra attendre la sortie – non encore datée – du second tome pour lire ses commentaires et ses conclusions a posteriori de la relation franco-algérienne.
«Patron» de la politique étrangère en vertu de la sacro-sainte règle du «domaine réservé» chère à la Ve République, Jacques Chirac a présidé – de concert avec le Quai d'Orsay – aux destinées de la diplomatie française dans ses multiples dimensions. Dont, à l'évidence, la singulière relation franco-algérienne. Une relation qui, au gré de la conjoncture et des saignements de la mémoire douloureuse de la «Guerre d'Algérie», oscille entre enthousiasme et coup de froid, entre coopération prometteuse et panne.
Quand Chirac hérite d'une relation en panne
Dès son installation en mai 1995 au Palais de l'Elysée, Chirac hérite du socialiste François Mitterrand d'un dossier algéro-français frappé du sceau de la rupture. Les réactions de l'exécutif socialiste au départ forcé de Chadli Bendjedid et à l'arrêt du processus électoral ont lourdement pesé sur les rapports entre Paris et Alger.
Une déclaration de Mitterrand au Conseil européen de Berlin plaidant pour une initiative européenne sur la crise algérienne a vite fait de sonner le glas d'une lune de miel spectaculaire, vieille d'une dizaine d'années. Sur fond de séquences tragiques – détournement de l'airbus d'Air France et assassinats de ressortissants français –, le dialogue bilatéral s'interrompt brutalement.
Illustration de cette évolution chaotique, l'ambassadeur Sid-Ahmed Ghozali, successeur de Smaïl Hamdani à l'été 1992, a dû attendre de longs mois avant de remettre ses lettres de créances à François Mitterrand. Un délai d'attente plutôt rare dans les annales de l'histoire diplomatique.
Hasard du calendrier de l'Histoire, Jacques Chirac revêt son costume de président au plus fort de la crise franco-algérienne. Pour tout dialogue, la relation est réduite à quelques rares contacts de circonstance en marge d'opportunités multilatérales.
Il faudra attendre juillet 1999 et la visite du ministre (socialiste) des Affaires étrangères Hubert Vedrine à Alger pour que les rapports gagnent en réchauffement. C'est le temps de «la refondation de la relation algéro-française», une formule qui, jusqu'à février 2005, meublera systématiquement la chronique diplomatique bilatérale.
Pour peu qu'il daigne «faire parler» sa mémoire et ses notes, Jacques Chirac aura bien des souvenirs algériens à raconter sur ses «Années de l'Elysée». Premier président français à s'être rendu en Algérie en visite d'Etat, il est également le premier des chefs de la Ve République à avoir déroulé le tapis rouge à un homologue algérien dans le cadre d'un voyage similaire.
Qu'il s'agisse de sa tournée dans un quartier de Bab-El-Oued encore endeuillé par les inondations de 2001, de sa visite chez Bouteflika au lendemain de la présidentielle de 2004 ou de ses multiples rencontres avec Bouteflika en marge des forums internationaux, Chirac a hérité – pour ses archives – d'un agenda présidentiel jalonné de références à l'Algérie.
Quid du report sine die du traité d'amitié ?
Au moment de s'attaquer à la suite de ses Mémoires, avec le concours de l'historien Jean-Luc Barré, – un spécialiste des thématiques du gaullisme –, Jacques Chirac aura bien du pain sur la planche.
Entre sa visite mouvementée à Jérusalem, son «non» courageux à l'expédition de soldats français en Irak, la relation franco-algérienne, la disparition de son «ami» le roi Hassan II du Maroc, les enjeux européens, la relation transatlantique, les travers de la Françafrique, son rêve non accompli de «Sommet de la Méditerranée» à Marseille, les souvenirs sont assurément intarissables.
Une fois n'est pas coutume, Jacques Chirac saura-t-il venir à bout de sa «réserve» et de son (très mesuré) langage diplomatique habituels quand il s'agit de parler de la difficile relation franco-algérienne ? Ira-t-il, pour les besoins de l'Histoire, jusqu'à narrer, par le menu détail, la manière dont il a vécu son «agenda algérien» ?
Chroniqueurs de la relation bilatérale, Algériens et Français sevrés de détails sur le «malentendu» franco-algérien ou amateurs d'histoire contemporaine en quête d'éclairage de zones d'ombre ou confuses, tous attendent des réponses exhaustives à une somme de questions.
Au rang desquelles celles-ci : quid de l'avortement du traité d'amitié co-revendiqué par lui et Bouteflika ? Quid de l'article 5 de triste mémoire consigné dans la loi du 23 février 2005 sur le «rôle positif de la colonisation» ?
Et qu'en est-il des exigences algériennes d'excuses et/ou de repentance ? Et le comment de la diatribe de l'ex-ambassadeur de France à Alger, Hubert Colin de Verdière, en février 2005 à Sétif, contre la répression du 8 mai 1945 ? Quid de la rencontre annulée Zeroual-Chirac à l'automne 1995 à New-York ? Et que dire de l'immigration dont un pan entier plonge ses racines en Algérie ?
(1) Jacques Chirac : «Chaque pas doit être un but». Mémoires. En collaboration avec Jean-Luc Barré. Nil Editions. Paris 2009


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