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«Plus proche sentimentalement de mes camarades de l'Algérie française»
Verbatim
Publié dans Le Temps d'Algérie le 08 - 12 - 2009

Mars 1956. Admis fraîchement au concours de l'Ecole nationale d'administration, le jeune Chirac met momentanément entre parenthèses ses études et prend le chemin de l'Algérie. «Je dois m'acquitter de mes obligations militaires» sur fond de déclenchement d'«une guerre qui n'ose pas dire son nom».
Officier du contingent au sein du 11e régiment de chasseurs d'Afrique (RCA, basé à Lachen en Allemagne fédérale), il est rattrapé par la «guerre sans nom». Familier de la langue russe, il est destiné à servir comme interprète pour les besoins de l'état-major français positionné à Berlin. L'énarque Chirac ne l'entend pas de cette oreille.
A l'image de la moitié du 11e RCA, il veut opérer en Algérie. «C'est là, et nulle part ailleurs, que je peux être utile à mon pays.» Arrivé à Oran le 13 avril 1956, le lieutenant Chirac est désigné à la tête d'un peloton de trente-deux hommes du 3e escadron des chasseurs d'Afrique, placé sous le commandement d'un ancien d'Indochine. Zone d'affectation : Souk el-Arba, une contrée montagneuse à la frontière algéro-marocaine, quadrillée par les groupes de fellaghas».
De ses années de djebel, le soldat Chirac a conservé le Journal des marches et opérations du 6e RCA, un registre dans lequel ont été consignées, dans les détails, les opérations quotidiennes à partir du mois de juillet 1956. «Patrouilles de nuit aux abords du cantonnement, protection de moissons, ouverture de routes, escortes de ravitaillement, fouille des grottes, contrôle des populations… Les arrestations de suspects sont fréquentes. Elles ne cesseront de s'intensifier au fil des mois.»
A cinquante-trois ans de distance, Chirac – auquel douze personnalités françaises avaient demandé en 2000 de reconnaître officiellement l'usage de la torture par l'armée française – met à contribution sa mémoire. «La plupart de ces maquisards présumés sont transférés, pour interrogatoire, au cantonnement de notre régiment, à Montagnac.
Certains sont-ils torturés, comme on l'affirme de plus en plus ouvertement en métropole ?» Et l'ex-lieutenant de répondre : «La seule chose que je puisse dire avec certitude c'est que je n'ai été à aucun moment témoin d'actes de ce genre dans le secteur, il est vrai très limité, où je me trouvais.
Ce qui ne veut pas dire que de telles pratiques n'y aient pas existé. Si j'ignore tout, à ce moment-là, du sort réservé aux prisonniers envoyés en hélicoptère à notre PC de Montagnac, je veille strictement, en ce qui me concerne, au respect des populations algériennes. C'est à mes yeux une question de principe, un devoir que j'impose à tous sans exception au sein de mon escadron.» Jacques Chirac assure ne s'être jamais livré à des actes de torture ou à des forfaits répréhensibles aux yeux du droit de guerre et des conflits.
Il met à profit l'opportunité de ses Mémoires pour rappeler à l'appui de ses dires les témoignages d'Algériens. «Les chefs du maquis local m'ont rendu publiquement hommage à cet égard, par la voix du président Bouteflika, lors du voyage officiel que j'ai effectué en Algérie en mars 2003.
Le chef de l'Etat algérien me cita les extraits suivants d'un livre écrit par un ancien chef de la wilaya d'Oranie : «Il y avait dans la wilaya une unité qui était commandée par un dénommé Chirac et je tiens à faire l'éloge de cet officier français… parce qu'il a toujours été d'une totale correction à l'égard des gens…»
A contre-courant de la politique du Général
Long de 500 pages, le premier tome des Mémoires de Jacques Chirac en consacre une quinzaine au «dilemme algérien». Un titre générique qui résume quatorze mois de vie de l'ancien président français. «Particulièrement sensible au problème algérien pour m'être battu dans les djebels», le lieutenant-énarque devenu chef de l'Etat assume, sans ambages, ses prises de position de l'époque.
«Les gouvernements de la IVe République ne savaient peut-être pas où ils venaient en venir à propos de l'Algérie, mais les ordres que nous recevions sur place étaient précis. Nous les avions exécutés sans état d'âme, et mon escadron s'est bien comporté. Nous ne méritions pas d'être vaincus.
D'ailleurs, nous ne l'avons pas été. Pour beaucoup d'entre nous, le plus grave est que nous avons engagé notre parole et notre honneur, en même temps que la parole et l'honneur de la France, en affirmant aux populations ralliées à notre cause que nous ne les abandonnerions jamais.» A l'avènement de la Ve République gaulliste et du changement de cap algérien, Jacques Chirac s'en tient à sa posture initiale.
«Même si la raison me conduisait à approuver l'action du général de Gaulle, je me reconnaissais plus proche sentimentalement de mes camarades qui se réclamaient de l'«Algérie française». Je ne tenterai pas aujourd'hui de m'en excuser, en prétextant ma jeunesse ou mon inexpérience politique, car, placé dans des circonstances similaires, je crois que je ressentirais le même dilemme et le même déchirement.»


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