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La campagne médiatique égyptienne contre l'Algérie s'essouffle
De la surenchère à l'apaisement
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 12 - 2009

On l'aura remarqué, la campagne de dénigrement orchestrée par les médias égyptiens contre l'Algérie a baissé d'intensité ces derniers jours. Les chaînes de télévision ont repris la diffusion de leurs émissions phare que les deux matches entre les Pharaons et les Fennecs ont complètement éclipsées, la plupart s'intéressant aux questions qui font l'actualité en Egypte et ailleurs.
Certainement, la volonté du Raïs égyptien de mettre un bémol à l'hystérie des «fadaiyate» a été satisfaite, notamment dans les médias publics et les organes indépendants qui ne font plus de l'Algérie leurs choux gras. Toutefois, si dans leur majorité les chaînes satellitaires et les journaux se sont apaisés,
il n'en est pas de même pour certains médias qui continuent de remuer le couteau dans la plaie, conscients que les «événements de Khartoum», même imaginaires, sont un filon à exploiter jusqu'à l'usure totale. Les propos sont moins virulents certes, le matraquage moins systématique, mais les non-dits et les allusions des commentateurs et de leurs invités sont on ne peut plus révoltants :
l'Algérie reste, selon les assertions, responsable de la détérioration de ses relations avec l'Egypte. Et cela, les intervenants tentent de l'accréditer en faisant force appels dans leur argumentaire à toutes les subtilités de la langue arabe et aux mensonges les plus grossiers, c'est-à-dire ceux qui ont le plus de chances de passer dans l'opinion.
Il est inutile de rappeler les inepties débitées par des présentateurs apparemment bien briefés par les officines qui les emploient et leurs invités, pour la plupart rompus à la rhétorique et aux techniques de la diversion et de la manipulation, qui se recrutent généralement dans la périphérie du pouvoir, ne méritent aucun commentaire, quand bien même serions-nous tentés de le faire, au risque de tomber dans le grossier piège qui consiste à répondre à l'insulte par l'invective et à l'outrage par l'offense.
L'important, et la majorité des Algériens commencent à le comprendre, après qu'une grande partie d'entre eux a été entraîné dans cette grossière manipulation, en s'attaquant à quelques symboles égyptiens, dont l'enseigne d'un opérateur de téléphonie et celle d'une compagnie aérienne, c'est que la campagne déclenchée en Egypte n'a finalement comme seule et unique finalité qu'une gigantesque opération de diversion politique :
éluder les questions majeures qui préoccupent la société égyptienne, questions auxquelles le régime est incapable pour l'instant de trouver des réponses appropriées, et détourner l'attention de la population en présentant l'Algérie, d'habitude si conciliante à l'égard de sa «grande sœur», comme un dangereux ennemi à abattre, du moins verbalement.
Un rapport accablant sur la torture
Une preuve de la déliquescence égyptienne ? Elle nous est fournie d'Egypte même. Dans un récent rapport sur les droits de l'homme dans le monde arabe, l'Institut du Caire pour l'étude des droits de l'Homme indique que l'Egypte est en tête de la liste des pays (arabes) «où la torture est pratiquée de manière systématique et routinière».
Le rapport souligne que des minorités religieuses dans ce pays souffrent de discriminations. Autre indice, le rapport annuel sur le développement humain qui place l'Egypte au bas de l'échelle, eu égard aux problèmes inextricables dans lesquels sont plongées de larges couches de sa population. Face à une situation sociale des plus explosives, les médias ont préféré s'adonner à un exercice moins risqué, celui de déverser la haine du peuple égyptien sur l'Algérie, sachant d'avance que l'Algérie n'est pas du genre à se prêter à ce jeu malsain.
La stratégie n'a pas fonctionné car les autorités algériennes ont préféré s'abstenir de commentaires ou de répliques réciproques qu'elles savent, a priori, vaines et inutiles, et en tout cas loin de leurs préoccupations. Pareille attitude risque tout au plus d'envenimer les relations – globalement satisfaisantes – entre les deux pays africains, arabes et musulmans, sinon d'entraîner l'Algérie dans un combat dont elle ne voit pas l'intérêt.
Une défaite «victorieuse»
Du côté de la presse à grand tirage, les commentaires vont bon train mais tous suggèrent que la responsabilité première de la crise entre les deux pays revient en premier à l'Algérie et ses médias.
El Djoumhoria a barré sa Une d'une manchette qui en dit long sur ce que ses concepteurs pensent vraiment de l'Algérie. L«Algérie exprime son regret», titre le quotidien, indiquant que «le conseiller de Bouteflika, Mohamed Kamel Bara, a regretté tout ce qui s'est passé entre l'Egypte et l'Algérie et a appelé à dépasser ce contentieux créé de part et d'autre par les organes de presse».
La même information est donnée par le vénérable El Ahram qui rapporte que «le conseiller de Bouteflika a appelé à surmonter la crise» qu'il attribue à la presse des deux pays. Dans la rubrique «Opinion», Al Ahram livre cependant un long article écrit par Hassan Abou Taleb qui s'interroge si vraiment il y a haine ou trouble passager entre les deux pays. L'auteur explique que, dans un cas comme dans l'autre,
«l'Egypte devrait en comprendre les raisons et se poser une question fondamentale : n'est-ce pas de sa faute si d'autres peuples arabes la détestent et pourquoi détesterait-elle ces peuples ?» Et de conclure qu'il n'est pas important de savoir si ce genre de sentiments existe ou non, «l'important est savoir que nos étudiants n'ont aucune idée de ce qu'est la nation arabe, de ce que signifient les intérêts de la nation arabe, de ce que veut dire un destin commun arabe». C'est là, selon lui, qu'il faut chercher les raisons de cet inexplicable déferlement de haine entre les deux pays.
L'éditorialiste du quotidien Al Chaâb, d'obédience islamiste, s'est voulu plus pertinent sur la question, affirmant que la crise entre l'Algérie et l'Egypte est le fait d'officines secrètes travaillant pour les intérêts d'Israël. La preuve ?
«Au moment où le rapport Goldstone est adopté à la majorité des voix à l'ONU, des plumes et des voix se sont subitement manifestées pour gonfler un événement sportif». Pour Khaled Youcef, des matches de football, on en joue tous les jours en Egypte, on se passionne certes, mais jamais on n'a assisté à une hystérie semblable à celle observée après la rencontre entre les équipes algérienne et égyptienne.
L'auteur s'interroge sur la simultanéité des attaques médiatiques et sur le net dont se sont rendus coupables les journalistes et les internautes des deux pays, attribuant la campagne à des mains invisibles travaillant pour le compte d'Israël. Et d'affirmer que les hostilités entre l'Egypte et l'Algérie surviennent dans des circonstances on ne peut plus graves pour la nation arabe dont «les populations vivent en dessous du seuil de pauvreté, subissent les affres du chômage et ne jouissent ni de leur liberté ni de leurs droits humains».


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