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Course contre la montre à Madrid
Comment faire cesser la grève de la faim de Aminatou Haider
Publié dans Le Temps d'Algérie le 15 - 12 - 2009

Aminatou Haider entame, aujourd'hui, sont 31e jour de grève de la faim à l'aéroport de Lanzarote pour exiger son droit de retourner chez elle, à Al Ayoun, d'où les autorités marocaines l'ont expulsée, le 14 novembre, pour avoir refusé de se reconnaître comme marocaine.
Les médecins qui l'ont examinée craignent quelle ne tombe dans le coma, au plus tard dans une dizaine de jours, déjà qu'elle a perdu plus de 6 kg avec diverses complications au niveau digestif. C'est le pire – son décès – que les autorités espagnoles veulent éviter avant les fêtes de fin d'année qui pourrait donner une autre dimension a ce drame qui se précise de jour en jour.
Faire cesser la grève de la faim à tout prix
Madrid qui avait pris quelque peu à la légère l'expulsion illégale de l'indépendantiste sahraouie pour l'avoir traitée au mieux de ses intérêts avec son voisin du sud, s'aperçoit, tardivement, qu'elle n'avait pas la capacité de pouvoir rattraper cette grave erreur dont la dimension politique est venue se greffer sur la dimension humanitaire.
Sa diplomatie a échoué dans sa tentative de la convaincre d'accepter l'asile politique en Espagne ou d'accepter la nationalité espagnole. Une proposition en apparence naïve qui cachait mal en fait le peu de volonté politique du gouvernement socialiste espagnol de se brouiller avec son voisin qu'il continue de ménager sans lui imposer de réadmettre une ressortissante étrangère illégalement entrée en territoire espagnol. Cet argument est aujourd'hui, au 31e jour de la grève de Mme Haider, largement dépassé.
Le souci urgent et prioritaire du gouvernement socialiste, isolé au plan interne et esseulé à l'étranger, c'est que Mme Haider mette fin à son action et «poursuive sa lutte pour sa cause par d'autres moyens». Pour cela, il reste encore un argument pour les autorités espagnoles : l'accord d'un juge pour alimenter de force l'activiste sahraouie, vraisemblablement, une fois qu'elle commencera à entrer dans le coma. L'Espagne n'a plus de solutions entre ses mains, ni la volonté de faire pression elle-même sur le Maroc ni de confier cette tâche ingrate à d'autres parties.
Le secrétaire générale des Nations unies continuait, dimanche, à appeler les deux parties, le Maroc et l'Espagne, à chercher une solution à ce problème. L'Union européenne a tout juste, par la voix de sa présidence tournante, exprimé ses «préoccupations» pour l'état de santé de Mme Haider alors que Bernard Kouchner s'est limité à déclarer que la France, le plus apte à faire pression sur le régime marocain, «suivait l'affaire».
Obama trop occupé par l'Afghanistan
Il restait une dernière carte aux mains du gouvernement espagnol et il vient de la jouer, sans succès, lundi à Washington où le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, est allé plaider plus de «pression sur Rabat». Nouvel échec pour le chef de la diplomatie espagnole. Au cours de la conférence de presse conjointe avec M. Moratinos, la secrétaire d'Etat américaine n'a fait aucune allusion à ce problème.
Elle aurait même laissé entendre au cours de ses entretiens avec son interlocuteur espagnol qu'il s'agit d'un «problème bilatéral entre Rabat et Madrid». Mme Clinton pouvait-elle d'ailleurs dire le contraire de ce qu'avait avancé, à ce sujet, vendredi, le porte-parole du département d'Etat Ian Kelly ?
Ce dernier avait déjà clairement signifié au cours d'une conférence de presse que «les Etats-Unis considèrent que ce problème concerne le Maroc et l'Espagne». Pour ne pas donner l'impression de n'avoir rien à dire de nouveau aux journalistes, M. Moratinos s'est limité à rappeler que le «plus urgent est que Mme Haider cesse sa grève de la faim pour continuer à défende sa cause avec la même force afin que nous puissions tous trouver une solution».
Les gesticulations diplomatiques du gouvernement socialiste ne font qu'augmenter le pessimisme de la classe politique et des médias sur les chances de la diplomatie espagnole de pouvoir impliquer d'autres parties dans la recherche d'une solution à ce problème. En dépêchant son ministre des Affaires étrangères à Washington, Zapatero se faisait encore des illusions sur l'attitude du président Obama avec lequel il est parvenu à établir de cordiales relations, après l'ère inféconde de Bush.
Le constat de ce nouvel échec, le quotidien El Pais l'explique ainsi : «Les Etats-Unis sont trop occupés, en ce moment, par le renforcement de leurs alliances en Afghanistan pour être tentés de provoquer des tensions avec un pays arabe important comme le Maroc». En plus, «le problème de Mme Haider ne capte pas l'attention de l'opinion publique américaine», conclut-il. En revanche, au sein de certaines organisations civiles comme la Fondation Kennedy et le Parti démocrate, la préoccupation pour le sort de Mme Haider est réelle.
Le sénateur démocrate John Kerry, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre basse et ancien candidat à la Maison-Blanche face à Bush, a paru, dès le départ, très sensible au problème de l'indépendantiste sahraouie, au point d'avoir appelé par téléphone l'ambassadeur du Maroc à Washington, Aziz Mekouar, pour demander d'agir pour que l'indépendantiste sahraouie puisse retourner chez elle.
La lettre de Aminatou Haider à ses enfants
Esseulé au plan international dans une affaire qu'il a mal négociée dès le départ, le gouvernement socialiste est isolé au plan interne où il est l'objet des critiques les plus virulentes. Des initiatives, tous azimuts, sont vainement tentées par des parlementaires qui mesurent le manque de volonté de Zapatero à user de pression sur le Maroc.
L'initiative la plus remarquée fut celle de la députée Rosa Diez, présidente du parti Union pour le progrès et la démocratie (UP y D), connue pour son soutien actif à la cause sahraouie, ce week-end à Al Ayoun, porteuse d'une lettre de Mme Haider à ses enfants. La présence de cette dissidente du Parti socialiste (PSOE au pouvoir) dans la capitale du Sahara occidental, malgré l'hostilité des autorités marocaines à son égard, avait été perçue comme «un début de fléchissement de la position marocaine».
Erreur d'appréciation des médias qui se rendront vite à l'évidence de l'intransigeance de Rabat qui refuse de céder sur le fond, parce que conscient de la portée limitée des pressions internationales. Mme Rosa Diez est expulsée illico de Al Ayoun pour s'être rendue à la maison de Mme Djimi Ghalia, autre activiste sahraouie de premier plan qui a disparu pendant 4 ans dans les prisons marocaines, en même temps que Mme Haider.
Le chantage marocain
Rabat fait dans le «chantage» à peine voilé envers l'Espagne qu'il menace, à travers certaines déclarations de membres du gouvernement marocain, de cesser toute collaboration avec elle dans le domaine de la lutte antiterroriste, du trafic de drogue et de l'immigration clandestine.
Dans ce climat défavorable, le Parti socialiste, en chute dans les sondages, cherche à limiter les dégâts politiques. Le parti au pouvoir ne désespère pas de faire adopter par le Congrès des députés son projet de motion en vue d'une position commune de la classe politique sur la situation née de la grève de la faim de Mme Haider.
Une position commune pour quoi faire ? Une simple magouille politicienne de plus dans la mesure où l'objectif du parti de Zapatero était de présenter un projet de motion «humanitaire» qui donnerait, c'est selon, bonne ou mauvaise conscience à tous les partis politiques. Le piège, le Parti nationaliste basque et ses alliés de la gauche ont su l'éviter. Si motion il y aurait, elle serait aussi «politique» avec une claire affirmation «du soutien de l'Espagne au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui».


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