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Les Egyptiens plus enclins à la dérive
Une passion jamais démentie
Publié dans Le Temps d'Algérie le 28 - 01 - 2010

Entre Algériens et Egyptiens l'histoire a été un éternel recommencement sur le plan sportif. Des duels entre les équipes de ces deux pays que ce soit dans des salles omnisports ou dans ou sur des terrains de jeu, il y en a eu et ils ont toujours été marqués par une très grande rivalité entre les joueurs des deux camps pour asseoir leur suprématie.
A vrai dire, cette tension algéro-égyptienne dans et autour des sites de sport est née vers la fin des années 80 avec un certain match de football Egypte-Algérie de 1989 comptant pour la qualification à la Coupe du monde de 1990. Les précédentes confrontations entre les sélections de ces deux pays passaient, il faut le dire, pour de simples rendez-vous, même quand une qualification pour une compétition internationale était en jeu. On se souvient, à juste titre, d'une double confrontation en 1982, après la Coupe du monde, qui était revenue aux Egyptiens. Elle se jouait pour le compte de la qualification aux Jeux olympiques de 1984 et l'équipe algérienne, pourtant auréolée de sa prestation plus qu'honorable en Espagne pour le compte de la Coupe du monde, n'avait pu aller plus loin et avait accepté la qualification des Egyptiens pour le tour suivant. Il reste que ces derniers, après avoir fait 1-1 à Alger au match aller, ne s'étaient point gênés d'exercer une pression terrible sur leurs adversaires à l'occasion du match retour.
Pour dire que dans cette espèce de rivalité égypto-algérienne qui tourne mal, ce sont les Egyptiens qui sont toujours impliqués en premier. Même quand les Algériens ne sont pas partie prenante de leurs déboires, les Egyptiens cherchent à les y enfoncer. Ainsi, en 1978, avaient-ils tentés, ces Egyptiens, de saborder les Jeux africains organisés par l'Algérie à la suite d'un match où l'équipe nationale de ce pays n'était pas engagée. En effet, lors d'un match de football du premier tour de ces Jeux, Libye-Egypte, une bagarre générale s'était produite entre les joueurs des deux camps et même entre leurs accompagnateurs.
Que pouvait faire la police algérienne sinon que d'intervenir pour les séparer ? Une intervention qui n'avait pas du tout plu aux Egyptiens qui auraient peut-être voulu que les policiers se mettent de leur côté et à tabasser les Libyens. Toujours est-il que le lendemain, sur ordre de son ministre de la Jeunesse et des Sports, toute la délégation égyptienne, tous sports confondus, s'était retirée des Jeux africains. Un coup de poignard dans le dos de l'Algérie de la part d'un pays qui se prétendait frère.
Un acte de sabotage des Jeux pour lesquels l'Algérie avait consacré un énorme budget. Il n'y a pas si longtemps, en 2007, nous étions en Egypte pour couvrir les Jeux sportifs arabes qui se sont déroulés au Caire. Inutile de dire que les confrontations, dans n'importe quel sport, où étaient engagés des Egyptiens et des Algériens avaient donné lieu à des manifestations d'une extrême hostilité tant de la part des athlètes égyptiens que de leur public. A certains moments, on pouvait assimiler cela à de l'hystérie. Pourtant, jamais, au grand jamais, les Algériens n'avaient envisagé de quitter les Jeux. Ils avaient participé sans mot dire pour ne pas envenimer les choses.
Le précédent de 1989
Si passion il y avait dans des confrontations sportives durant les années 60, 70 et 80, c'était surtout entre Algériens et Tunisiens. Cependant, s'il y a eu rivalité marquée entre les deux camps, à aucun moment elle n'a dépassé les règles de la bienséance. En tout cas, nous n'avons jamais entendu parler d'une chasse à l'Algérien en Tunisie, comme cela a été récemment le cas pour les Algériens vivant en Egypte. Ce sont les ressortissants de ce pays qui ont de nouveau allumé la mèche vers la fin des années 80.
L'équipe d'Algérie de football était alors auréolée d'une qualification aux Mondiaux de 1982 et de 1986 et visait une troisième qualification de suite pour l'édition de 1990. Au dernier tour de la phase de qualification, les Verts étaient tombés sur les Egyptiens, avec match aller en Algérie, à Constantine précisément. Une première manche qui avait vu les Pharaons obtenir le match nul (0-0) dans une confrontation qui n'avait donné lieu à aucun débordement de la foule. Les Egyptiens avaient joué et étaient rentrés chez eux le plus normalement du monde. Ce qui ne les avait pas empêchés de préparer une «drôle» de réception aux Algériens lors de la manche retour au Caire dans un Cairo Stadium archicomble d'un public conditionné et chauffé à blanc par des jours et des jours de commentaires de presse, de radios et de télévision présentant ce match comme celui «où il faudra vaincre ou mourir».
Les Algériens avaient ainsi vécu des moments extrêmement pénibles tant avant, pendant ou après le match. Même les envoyés spéciaux de la presse algérienne avaient été intimidés dans leur tribune. Au lieu de se suffire de la victoire de leur équipe pour la fêter comme elle le mérite, les Egyptiens avaient débordé sur des domaines qui n'avaient rien à voir avec le sport. Ainsi avaient-ils comparé le succès de leur équipe nationale à la victoire de leurs troupes armées contre celles d'Israël lors de la guerre de 1973, oubliant en cela toute l'aide qu'ils avaient justement reçue de la part de l'Algérie lors de ce conflit. Cette hystérie égyptienne s'était alors transformée en haine anti-algérienne, comme si en dehors des Egyptiens, il ne saurait y avoir de sportifs ou d'équipes dans le monde arabe.
L'épisode de 1989 s'était produit à quelques mois de la phase finale de la CAN 1990 qui devait se dérouler en Algérie. S'étant aperçus qu'ils avaient commis trop d'erreurs vis-à-vis des Algériens, les Egyptiens avaient fait jouer leur crainte d'être tabassés en Algérie si jamais ils allaient jouer là-bas. Ils avaient donc envisagé de déclarer forfait pour la CAN, histoire de saborder cette compétition organisée par l'Algérie, comme ils l'avaient fait en 1978 pour les Jeux africains. Mais la CAF avait réagi, et sous la menace d'une exclusion des prochaines CAN, ils avaient accepté de se déplacer en Algérie mais avec une équipe réserve. Evidemment, le public algérien en avait eu marre de toutes ces gamineries égyptiennes, et lors du match opposant les deux équipes au stade 5 Juillet, les Pharaons avaient eu droit à un bombardement de toutes sortes de projectiles à partir des tribunes. Mais aucun d'eux n'avait été touché car ils étaient tous protégés par les boucliers des brigades anti-émeute algériennes puis par la bâche du tunnel menant vers leur vestiaire. Il n'en demeure pas moins que cette réaction algérienne n'était qu'une goutte d'eau par rapport à toutes les attaques dont avait été victime leur équipe lorsqu'elle se produisait en Egypte.
Des insultes envers l'Algérie et ses symboles
La dernière en date des hystéries égyptiennes a eu lieu en novembre dernier à l'occasion du match retour entre les deux équipes, au Caire, pour le compte de la qualification au Mondial 2010. Alors que quelques mois plus tôt le match aller entre les deux équipes, à Blida, s'était joué dans un parfait fair-play, tant sur le terrain que dans les tribunes, les Egyptiens n'avaient pas hésité, à l'occasion du match retour, de faire usage de tout ce que la morale sportive réprouve.
Des attaques en règle de tout ce qui était algérien, bien avant le match, avec un président de la Fédération égyptienne de football qui en appelle aux supporters égyptiens à aller perturber le repos des joueurs algériens dans leur hôtel puis la fameuse attaque du bus de ces mêmes joueurs le jour de leur arrivée dans la capitale égyptienne par des groupes de supporters des Pharaons. Les Egyptiens se conduisaient comme si leur survie dépendait du résultat de ce match, comme si une éventuelle élimination de leur équipe nationale de la Coupe du monde allait sonner le déclin de leur pays. Pour eux, il était impossible que leur équipe laisse échapper la qualification au Mondial. Et ils avaient tellement prévu la fête qu'un feu d'artifices avait été monté aux alentours du Cairo Stadium.
Or, tout ce que leur équipe avait réussi à obtenir, c'est le droit de disputer un match d'appui au Soudan. Un match d'appui qui avait été le match de trop pour les joueurs égyptiens qui n'avaient pas su tenir la distance face à un onze algérien qui en voulait. Une fois de plus, la passion a pris le dessus mais une passion où certaines limites ont été dépassées par les Egyptiens qui s'étaient mis à s'attaquer à l'Algérie et à ses symboles. Même les chouhada de ce pays, même son drapeau, même sa guerre de libération nationale ont été bafoués par des Egyptiens. Ces Egyptiens ont atteint un seuil inacceptable dans l'injure et l'invective, tout cela à cause d'un match de football qu'ils ont voulu transformer en une guerre qu'ils n'ont jamais gagnée, même dans le sens propre.
Ce sont eux qui exacerbent les tensions alors que même si du côté algérien tout n'est pas parfait, il n'a jamais été question de brûler le drapeau d'un pays ou de salir son histoire parce que son équipe nationale a perdu un match de football. Aujourd'hui, les Egyptiens en appellent au calme et à la retenue se souvenant subitement que les Algériens sont des Arabes alors qu'ils leur contestaient, il n'y a pas si longtemps, cette arabité. On veut bien les croire mais la sournoiserie est tellement bien ancrée en eux qu'on se méfie de ces signes d'apaisement.


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