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Mohamed Abou Al Izz : «L'Algérie a plus de chance que l'Egypte»
Publié dans Le Buteur le 11 - 11 - 2009

«La guerre médiatique que nous vivons montre que nous sommes des arriérés»
Mohamed Abou Al Izz connaît l'Algérie à double titre : en tant que joueur et en tant qu'entraîneur puisqu'il a été l'adjoint de Mahmoud Al Gohary lors de la double confrontation entre l'Egypte et l'Algérie en 2001. C'est avec cette double casquette qu'il a accepté d'évoquer ses souvenirs du football algérien, le match de 2001 et la confrontation décisive du 14 novembre prochain.
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Quels sont vos souvenirs avec le football algérien ?
Avant tout, je tiens à affirmer que le football algérien a de tout temps fait honneur au football arabe depuis les années 60, en passant par la génération dorée des années 80 incarnée notamment par Rabah Madjer et Lakhdar Belloumi. J'ai des souvenirs en tant que joueur et en tant qu'entraîneur. En ma qualité de joueur, j'ai affronté l'Algérie en 1969. Nous avions gagné au Caire 1-0 et avions obtenu le nul à Alger 1-1. Nous avions eu l'honneur, en cette occasion, de rencontrer le défunt président algérien Houari Boumediène. En tant qu'entraîneur, j'ai affronté la sélection d'Algérie en 2001 en éliminatoires de la Coupe du monde 2002. Nous avions gagné au Caire 5-2 et avions fait match nul à Annaba 1-1, mais ni l'Egypte ni l'Algérie n'ont pu se qualifier pour le Mondial. A cette époque-là, l'Algérie vivait une période de transition et n'était pas du tout de l'envergure de la génération dorée des années 80. C'est de là qu'ont commencé les tensions que nous connaissons actuellement, au plan sportif, entre les deux pays. Tout le monde veut aller en Coupe du monde, mais qui remplit vraiment les critères pour y aller ? C'est la question qu'il faut poser. Pour jouer en Coupe du monde, il faut des joueurs de niveau, que ce soit au niveau local ou international, et qui soient supérieurs à leurs concurrents. C'est le débat qu'il faut ouvrir plutôt que d'écouter et alimenter les divagations que nous entendons et lisons dans les médias égyptiens et algériens.
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Vous connaissez donc le football algérien depuis 40 ans. Qu'est-ce qui a été à l'origine, selon vous, des tensions au plan sportif entre les deux pays ?
La précision est de taille : il s'agit d'une rivalité purement sportive car, sur les plans politique, social et historique, l'Egypte et l'Algérie sont au-dessus de tous verbiages. Cela dit, je pense que ces tensions sont dues à l'entêtement de chaque équipe à se montrer supérieure à l'autre, même lorsqu'elle ne le mérite pas. C'est une manière de compenser une défaillance sportive. C'est propre à tous les pays. Chez nous, cela se passe même au niveau des clubs. Il y a un chauvinisme terrible entre le Ahly, El Masry, le Zamalek, Tersana… Cela existe même entre des frères d'une même famille lorsqu'il s'agit de sport. Ce chauvinisme touche à présent les sélections car chacune d'elle chercher à avoir ou à maintenir le leadership. Résultat : alors que le football en Afrique subsaharienne a connu d'énormes progrès ces dix dernières années, nous, Nord-Africains, nous sommes endormis sur nos lauriers. L'Egypte a été la première à se réveiller et à se replacer en remportant les deux dernières CAN, alors que l'Algérie se reconstruit petit à petit, comme en témoigne ses dernières performances. Je suis également témoin des grandes avancées du football algérien puisque je l'ai affronté en 2001. Le problème est que les médias, en tête desquels les chaînes satellitaires et les sites Web, ont proliféré ces dernières années et ont contribué à raviver les tensions et à ajouter de l'huile sur le feu, alors qu'il ne s'agit que de football. C'est pour ça que je dis : que le meilleur gagne sur le terrain et les relations égypto-algériennes n'en pâtiront jamais.
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Selon vous, c'est une course vers le sensationnalisme ?
C'est exactement cela ! Et le plus grave, c'est que nous sommes devenus, à cause de cette guerre médiatique, la risée du monde entier. Cela s'apparente à une guerre alors que ce n'est que du sport. Si une équipe ne se qualifie pas cette fois-ci, il y aura d'autres Coupes du monde à l'avenir. Avec tout le respect que je dois aux gens, je dirais que ce qui se passe reflète que nous sommes des arriérés. On ne peut pas transposer un match de football dans les gradins.
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Lorsque le tirage au sort avait mis l'Egypte et l'Algérie dans le même groupe, vous attendiez-vous à ce que la qualification se joue lors d'un match décisif entre les deux sélections ?
Au début, non. Comme je vous l'ai dit, la sélection d'Algérie est en plein reconstruction et était absente de la scène africaine lors des trois dernières années. Cependant, après l'avoir vue lors du match aller contre l'Egypte à Blida, je me suis rendu compte que c'est une bonne équipe. Cette impression s'est confirmée en regardant le match Zambie-Algérie. J'ai bien vu que les Algériens maîtrisent l'art de la contre-attaque. Les Zambiens avaient dominé, mais on sentait que les Algériens étaient confiants et déterminés. Le résultat ne reflète peut-être pas le cours du match, mais les Algériens ont fait preuve de maturité, en plus d'être efficaces dans le jeu long. Là, je me suis dit que l'Algérie est un postulant légitime pour la qualification en Coupe du monde, tout comme l'Egypte. Je me suis dit aussi que le dernier match allait être décisif. Le grand mérite des Egyptiens a été de prendre leurs matches l'un après l'autre, sans penser tout de suite au match de l'Algérie, et c'est ce qui leur a permis de gagner au Rwanda et en Zambie.
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De par votre expérience en tant que joueur et entraîneur, pensez-vous que, vu le niveau montré par l'Egypte et l'Algérie, les deux sélections se seraient qualifiées toutes deux si elles avaient été dans deux groupes différents ?
Incontestablement, oui. Elles se seraient qualifiées toutes deux. C'est d'ailleurs dommage qu'elles soient dans le même groupe. Cela me rappelle les éliminatoires du Mondial-2002. Nous étions trois sélections arabes dans la même poule : l'Egypte, l'Algérie et le Maroc. Tout le monde avait cru que c'est l'une d'elles qui allait se qualifier, mais c'est le Sénégal qui est passé, profitant du fait que nous étions en train de nous entretuer. Les Sénégalais se sont qualifiés aussi parce qu'ils ont gagné en Namibie, là où ni l'Egypte, ni l'Algérie et ni le Maroc n'avaient gagné. En marquant combien ? En marquant 5 buts ! Alors que les Algériens et les Egyptiens s'entretuaient à Annaba, le Sénégal a «réglé» son match en Namibie.
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En toute franchise, les Egyptiens ont-ils été déçus ou se sont-ils sentis trahis en voyant les Algériens, pourtant déjà éliminés, jouer avec une grande motivation face à eux et les accrocher, leur barrant ainsi le chemin vers le Mondial ?
Non, je ne raisonne pas comme ça, car il s'agit de sport. Si les Algériens nous avaient donné un coup de pouce, le monde aurait dit que les Arabes sont des tricheurs, car ils se sont entraidés. Nous ne voulons pas être comme les Allemands et les Autrichiens qui avaient combiné pour que l'Algérie ne passe pas au second tour lors du Mondial-82. Cela avait été un scandale mondial à l'époque et les Arabes ne doivent pas se rabaisser à pareil niveau. Donc, je ne dis pas que les Algériens devaient donner un coup de pouce aux Egyptiens. Ce que je regrette, c'est qu'une minorité de supporters ait provoqué des incidents dans les gradins, ce qui a porté préjudice à l'Algérie et à l'Egypte. Tout cela parce que cette minorité n'avait pas accepté la défaite 5-2 concédée par l'Algérie au Caire. Pourtant, à y voir de près, le score ne reflète pas la physionomie du match.
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Comment cela ?
Le match a été très, très serré. Nous avions ouvert le score, mais l'Algérie avait égalisé. Nous avions repris l'avantage, mais les Algériens avaient égalisé de nouveau. Ce qui nous avait sauvés, c'est que nous avions ajouté un troisième but sur coup franc deux minutes avant la mi-temps. Si le score avait été nul à la mi-temps, nous n'aurions peut-être pas gagné. Puis, en deuxième mi-temps, l'Algérie a jeté toutes ses forces pour égaliser et s'est découvert en défense, ce qui nous avait permis d'ajouter deux autres buts dans les dix dernières minutes sur des contre-attaques. C'est dire que le match a été très serré. Il suffit de regarder la vidéo du match pour s'en rendre compte. Donc, les Algériens ne doivent pas avoir honte de cette défaite. Les matches entre l'Egypte et l'Algérie ont de tout temps été serrés.
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Comme en 2004 où l'Algérie avait gagné à Sousse à dix contre onze alors qu'elle avait de jeunes joueurs…
Exactement. Ce jour-là, les Egyptiens avaient sous-estimé les Algériens et l'avaient payé. C'était la même chose à Blida : après la première mi-temps, les Egyptiens avaient cru que les Algériens étaient à leur portée, mais ils se sont fait surprendre.
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Pour vous, qui a le plus de chance de l'emporter le 14 novembre ?
Statistiquement, les chances de l'Algérie sont plus grandes car il y a plusieurs scores qui l'arrangent : tous les nuls, quel que soit le score, toutes les victoires, toutes les défaites par un but d'écart… L'Egypte, elle, doit gagner au moins par deux buts d'écart afin d'espérer un match d'appui et par trois buts d'écart pour passer. Sa marge de manœuvre est donc réduite. Les supporters égyptiens oublient aussi qu'il y a trois points et deux buts de différence à rattraper. Il faut donc penser à inscrire un but avant de penser à inscrire le deuxième, alors que le public parle de marquer trois ou quatre buts comme si c'était facile. Personnellement, je pense que les joueurs des deux équipes seront très fougueux durant les dix premières minutes et que les Algériens joueront l'attaque pour intimider les Egyptiens. Ce n'est qu'après le premier quart d'heure que nous pourrons voir du vrai jeu. Je pense également que le sort du match se jouera dans le dernier quart d'heure.
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Pour terminer, avez-vous une anecdote à nous raconter en rapport avec le football algérien ?
Oui. Lorsque j'étais joueur en 1969, il y a Lalmas comme meneur de jeu de l'Algérie. Au match aller au Caire, notre sélectionneur avait remarqué son poids dans le jeu et il m'a demandé de le marquer durant le match retour au stade du 20-Août à Alger. Alors que je l'avais taclé le plus normalement du monde, Lalmas est tombé à terre et le public a grondé. L'arbitre s'est alors retourné et, devant le mécontentement populaire, il m'a brandi un carton jaune. Deux ans plus tard, pour le compte de la Coupe de la Palestine, j'ai affronté de nouveau l'Algérie et Lalmas en Libye. Je l'ai taclé de nouveau et l'arbitre, un Libyen, m'a cette fois-ci expulsé ! Décidément, il n'est pas bon de marquer Lalmas (rire).
Entretien réalisé par Farid Aït Saâda


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