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La cité des gourbis en étages
Climat de France (Oued Koriche)
Publié dans Le Temps d'Algérie le 01 - 03 - 2010

A partir d'une terrasse, un regard vers le bas nous fait découvrir un véritable ghetto construit sur les terrasses des immeubles en contrebas et non loin du cimetière El Kettar.
Certaines familles vivent dans des conditions miséreuses. La promiscuité et l'exiguïté des F2 dans lesquels s'entassent des familles nombreuses (entre 12 et 15 personnes) sont la source de tous les maux qui gangrènent notre société. Les odeurs insoutenables émanant des habitations précaires donnent un aperçu de l'absence d'hygiène et mettent en évidence l'insalubrité qui y prévaut.
«Si la population de Climat de France s'insurge c'est parce que les habitants de Bab El Oued vivent pour la plupart dans les mêmes conditions d'insalubrité sociale que leurs frères de Diar Echem's», rage un des jeunes pour exprimer son désarroi et dénoncer le laxisme des autorités communales vis-à-vis des habitants de cette cité vivant dans la promiscuité et l'exiguïté.
Toutes les personnes que nous avons approchées éprouvaient de la méfiance à notre égard. Figer des images était périlleux pour le photographe tant la suspicion était visible et perceptible chez les jeunes et moins jeunes. A un moment, des jeunes se sont approchés de lui pour lui demander de s'arrêter de photographier. Il fallait dans ces moments faire preuve d'un sens aigu de la repartie dans le but de gagner leur sympathie.
Chose faite. Ces derniers qui ressentaient de la révulsion à l'évocation des autorités nous ont accompagnés dans notre virée. C'est grâce à ces jeunes mais également à des personnes âgées que nous avons pu accéder aux F2 où s'entassent des familles dont le nombre excède parfois les 15 personnes.
«Ici dort mon fils aîné. Là-bas, c'est le plus jeune et à côté de lui c'est la place de ma bru (la femme de son grand fils, ndlr) et entre ces derniers trois autres enfants dorment serrés sur la seule surface restante», indique un père de famille dont le visage et le regard laissaient transparaître la honte.
Nous sommes sidérés de constater les conditions miséreuses dans lesquelles vivent des centaines voire des milliers de familles dans les sous-sols des immeubles et dont une bonne partie n'ont rien trouvé de mieux pour agrandir leur espace que de creuser le sol pour y façonner des pièces contiguës.
Dans cette cité, l'extension est visible aussi sur les terrasses. «Je me suis marié pour fonder un foyer et satisfaire, par la même, la volonté de mes parents et au bout d'un moment j'étais dans l'obligation de squatter une partie de la terrasse pour y construire un petit chez moi», tangue un des locataires qui n'hésite pas à fustiger les responsables de la commune qui, dira-t-il «n'ont jamais eu le temps de venir s'enquérir des conditions scandaleuses dans lesquelles évoluent les familles».
En effet, nous apprenons qu'au sein de cette cité, construite durant l'époque coloniale et composée uniquement de F2, lesquels étaient destinés aux jeunes couples colons, des familles y vivent entassées à 15 et plus. Des conditions de promiscuité qui, de l'avis d'un vieil homme, «concourent à l'émergence de tous les vices et la prolifération de divers maux sociaux.
Si j'ai un conseil à vous donner, ne vous rendez pas dans cet endroit car il est fréquenté par des jeunes délinquants qui risquent de vous confondre avec les services de police et vous prendre à partie». Après avoir pris connaissance de notre mission, il nous exhibe une carte d'ancien moudjahid, invalide de surcroît, pour nous faire visiter son «petit logis».
«Dans cet espace d'à peine 36m2 vivent 12 personnes depuis l'indépendance et toutes les tentatives entreprises en direction des autorités communales en vue d'obtenir un logement ont été vaines», affirme ce dernier qui ajoute que «des centaines de familles vivent dans les mêmes conditions d'indécence».
La grande place, une aire de sport et de commerce
Environ 2000m2,constituant la surface de la place appelée «Marchi Lekbir» (grand marché) sont dotés, sur plus de la moitié, de buts de football.
«De grands derbys contre les gars de BEO, de la carrière Jobert, de Diar El Kef ou autres quartiers avoisinants se déroulent ici», nous révèle un jeune qui explique que « le football est le meilleur exutoire pour la grande majorité des jeunes de mon âge».
L'autre moitié de cet espace est occupée par un marché proposant des produits de consommation achalandés sous des tentes de fortune ou à même le sol.
Les arcades entourant la place sont des coursives qui profitent aux milliers de magasins et autres artisans. «Nous suffoquons parfois lorsque la carrière Jobert met en branle son concasseur», indique un autre jeune tout en nous montrant du doigt le mont grignoté qui surplombe la cité.
Même constat fait par une mère de famille qui, sur un ton grave nous lance «nous respirons des tonnes de poussière et cette situation est plus grave lorsqu'il vente».
Que dire des lamentations émises par cette femme asthmatique qui déplore «l'absence de considération de la part des autorités». Plus loin et en dehors de la place, plusieurs espaces sont squattés et certains sont configurés en enclos pour les moutons de l'Aïd.
Nous sommes sidérés par la vue d'un des versants de la cité laquelle est recouverte de milliers de paraboles. De la terrasse, un regard en contrebas nous fait découvrir un véritable ghetto construit sur les terrasses des autres immeubles situés à côté du cimetière El Kettar.
«Là-bas, les gens qui y sont allongés n'ont pas les mêmes soucis que nous les vivants», martèle un des locataires qui plus grave parle de la mort comme une délivrance «de l'enfer dans lequel il vit en compagnie de ses parents et sa femme dans un petit espace situé au rez-de-chaussée».
La gorge nouée, ce père de famille est forcé de ramasser les eaux usées que laissent échapper les conduites obsolètes et pourries et ne répondant plus aux normes. L'insalubrité constatée en plusieurs endroits de cette cité et plus précisément au sein des logements est choquante.
L'hygiène est un vain mot pour cette catégorie de population qui, à l'usure, se résigne bon gré mal gré à survivre en attendant que les autorités veuillent bien y faire attention.
Scandaleux, révoltants, sont les mots qui nous viennent à l'esprit pour résumer les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les locataires de cette cité qui, pourtant, lors de la période coloniale et durant la guerre de libération, était un foyer de résistants et de moudjahidine. Il est révoltant de constater que cette cité qui a marqué l'histoire par de hauts faits de guerre soit laissée à l'abandon par les autorités.
Fin de non-recevoir des autorités communales
Devant le constat lamentable inhérent aux conditions de vie des locataires de cette cité de même que devant l'absence flagrante d'hygiène au sein de cette cité, nous avons tenté de prendre contact avec l'administrateur de cette commune (Oued Qoriche).
La réponse à notre demande d'audience était cinglante. «Le P/APC est en réunion mais laissez-moi votre numéro de téléphone et il vous appellera», nous répondra le chef de cabinet a qui nous avions fait part de notre désir de recueillir les déclarations du maire à propos des mesures prises pour mettre fin au calvaire des locataires de «Climat de France».
A l'heure où nous mettons sous presse, le P/APC n'à malheureusement pas donné signe et encore moins fait savoir les décisions prises en direction de cette population. On nous expliquera que ce dernier était affairé à la tâche de gestion du relogement des locataires de Diar El Kef.


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