C'est dans un climat plein d'émotion que le Dr Zoheir Ihaddaden est revenu sur les circonstances du drame qui a ravi la vie à son frère Hafid (1932-1961) lors d'un crash d'avion survenu dans le ciel de Casablanca un certain 11 juillet 1961. Dans la salle de conférences Aïssa Messaoudi, sise à la maison de la Radio nationale, et devant une assistance importante, le docteur est revenu sur les faits qui ont entouré cette journée du 11 juillet 1961, et comment il a pu identifier son frère Hafid à la morgue de Casablanca. Dans son allocution d'ouverture, conseiller du directeur général de la société de radiodiffusion, Mohamed Chellouche a évoqué l'importance de cet événement qui coïncide avec la Journée nationale du savoir. Le martyr est devenu le premier chercheur en physique nucléaire dans l'histoire de l'Algérie, avant qu'un complot fomenté par les services secrets français ne lui ôte la vie, alors qu'il faisait un voyage entre Prague et Bamako pendant l'été 1961. A travers cette halte, Mohand Kasmi, en sa qualité du premier responsable chargé de la préparation de l'hommage au chahid, a expliqué comment l'idée de cette manifestation a émergé, et ce, juste après la reconnaissance de la qualité de martyr de la Révolution à Hafid Ihaddaden en 1987. C'est en octobre 2009 qu'a commencé à émerger l'idée d'organiser un hommage au chahid, une idée qui n'a été concrétisée que 21 ans après. Pendant cette manifestation, deux plaquettes ont été présentées à l'assistance, renfermant des photos et des lettres du chahid à sa famille et son frère aîné Zahir. Le Dr Zahir Ihaddaden est revenu lors de son intervention sur la vie de son frère qui était l'un des premiers manifestants à brandir le drapeau algérien lors des manifestations du 8 mai 1945 dans la ville de Tahir, alors qu'il suivait ses études de secondaire. Des études qui l'ont mené à l'Ecole des arts et métiers de Paris, avant qu'il ne gagne une bourse d'études à Prague en Tchécoslovaquie en 1956. Une bourse qui lui a été attribuée par l'Union internationale des étudiants. Ce qui lui a permis de poursuivre des études en physique nucléaire, et ce, en tant que premier algérien. Pendant son séjour à Prague, le martyr a toujours travaillé au sein du FLN dont il a investi les rangs en 1956, en qualité de l'un des organisateurs de la fédération de France pour la révolution algérienne. Et ce, en procurant des armes pour la Révolution tout en servant de relais entre le FLN et quelques responsables politiques des pays de l'Europe centrale. Quarante-neuf ans après la mort de Hafid Ihaddaden, vint ce vibrant hommage pour demander une reconnaissance d'une dimension nationale pour le chahid. Ce qui peut être marqué par la commémoration du cinquantième anniversaire de sa disparition, comme le souhaite beaucoup le comité organisateur de l'hommage de ce jeudi.