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Une mafia bien organisée
Stratégie du pillage du corail
Publié dans Le Temps d'Algérie le 08 - 05 - 2010

Durant l'année en cours, les gardes-côtes ont fait avorter plusieurs opérations de pillage du corail et ont saisi plusieurs kilos de coléantres et plusieurs croix de Saint André, qui permettaient aux pilleurs de braconner l'or rouge des profondeurs, dont le kilo vaut 150 000 DA au bas mot.
Afin de faire une évaluation des ressources en corail et lui permettre une régénération, sa pêche a été interdite depuis 2001 par décret présidentiel. En dépit de la surveillance accrue des gardes-côtes, le braconnage s'est multiplié, notamment du côté de la zone maritime d'El Kala.
Cette dernière est le lieu de prédilection de la mafia du corail, puisqu'il faut noter que son plateau continental est d'une très faible profondeur et très riche en coléantre de meilleur qualité. Le contrôle de la façade maritime porte notamment sur le large de Cap Roux, frontière maritime avec la Tunisie, un endroit où le pillage bat son plein.
La dernière opération de lutte contre le braconnage effectuée par les vigiles de la mer remonte au mois de juillet de l'année écoulée, où quelque 60 kg de corail ont été saisis. Selon un responsable de la circonscription maritime de Annaba, qui regroupe les stations de Annaba, El Kala, Skikda, Jijel, Collo et Béjaïa, le pillage du corail est opéré à 90% par les marins pêcheurs de poissons au niveau de la zone d'El Kala.
Effectivement, une flotte de quelque 300 bateaux pêcheurs sur lesquels activent plus de 1500 marins pêcheurs d'où la difficulté de pouvoir les surveiller et les contrôler régulièrement, notamment avec l'apparition du phénomène de l'immigration clandestine, qui puise dans les forces et la vigilance des gardes-côtes.
D'où le seul moyen de lutte demeure le renseignement et les contrôles inopinés des embarcations se trouvant en pleine mer. D'ailleurs, c'est ce qui a permis de faire des saisies de plusieurs embarcations non seulement algériennes, mais aussi tunisiennes, ainsi que la saisie des croix de Saint André et plusieurs quantités de corail braconné.
Le pillage du corail ou plutôt ce vol qualifié est tout simplement l'œuvre de véritables réseaux organisés, qui portent atteinte aux richesses marines du pays en utilisant certes des moyens archaïques mais efficaces, ils parviennent la plupart du temps à déjouer la vigilance des gardes-côtes, notamment avec la stratégie des croix de Saint André, qui sont difficilement détectables, surtout en haut mer.
La croix de Saint André, un moyen d'échapper au contrôle
Le métier de plongeur corailleur est le seul et unique métier dangereux qu'exercent les gens de la mer. Cette profession nécessite une condition physique robuste, une technicité parfaite, une expérience à rude épreuve, une formation théorique et pratique de longue haleine et un équipement spécifique fonctionnel. N'étant pas suffisamment équipés et informés en la matière, les pilleurs ont inventé un stratagème qu'est la croix de Saint André, un système qui ne permet la récupération que des 20% du corail arraché des tripes de la mer.
La croix de Saint André est tout simplement une machine sous forme de croix, dont la longueur varie de 80 cm à 3 m. Elle est dotée d'une partie transversale qui comporte des anneaux, auxquels sont accrochés plusieurs filets de pêche ordinaire. Cette croix est véhiculée par un cordeau long d'environ 200 m. Les pêcheurs accrochent ce dispositif ravageur de braconnage à bord de leurs embarcations censées pêcher du poisson. Une fois au large du plateau continental d'El Kala, ils lâchent leurs croix de Saint André, lesquelles emportées par leur poids peuvent descendre jusqu'à plus de 100 m de profondeur.
Les filets attachés à une sorte de râteau permettent d'arracher de grandes quantités de corail, dont les 80% sont abandonnés dans les profondeurs et donc endommagés.
Cette forme de pillage porte un grand préjudice à la régénération de la coléantre, car elle est cueillie avant maturation. Par ailleurs, en ce qui concerne ces filets, bien que les gardes-côtes en aient saisi un grand nombre comme ils sont de fabrication artisanale, ils pullulent à travers la rade d'El Kala, car ils sont fabriqués aisément juste le lendemain. Car ces pilleurs de corail sont tenus de satisfaire des commandes.
Ces pseudo-pêcheurs traitent avec des acheteurs, qui se trouvent de l'autre côté du pays, en l'occurrence la Tunisie. Les meilleurs acheteurs sont des Italiens,
des Espagnols et même des Français. Ces réseaux mafieux non seulement exploitent les ressources maritimes du pays au détriment de l'économie nationale, mais profitent aussi des conditions sociales et économiques des fournisseurs, qui ne sont autres que de simples pêcheurs. Sur ce volet, on notera que, dans la plupart des arrestations opérées par les gardes-côtes et les douaniers, les mis en cause sont toujours des Algériens qui servent d'intermédiaires entres l'acheteur et le pilleur du corail.
Vide juridique ou défaut de réglementation ?
La pêche dans les eaux algériennes renseigne sur la qualité du corail. Il est l'un des meilleurs au monde de par l'absence de porosité et sa couleur rouge vif. Il est essentiellement utilisé pour la fabrication de bijoux. Cette richesse sous-marine est très prisée dans les pays à vocation touristique comme l'Espagne, la Grèce ou encore l'Italie, le Maroc et la Tunisie, où les bijoux faits de corail coûtent le même prix que l'or.
C'est ce qui fait que ce don de la nature est très convoité par les braconniers de tous bords. La ville d'El Kala est parmi les villes du pays où les récifs coralliens ont fait l'objet d'un massacre massif par des braconniers italiens, aidés par certains habitants de la région. Ces braconniers que l'on appelle communément «les plongeurs».
Malheureusement, en l'absence d'une réglementation juridique rigoureuse et répressive pour l'exploitation du corail, la richesse est restée à la portée des réseaux mafieux qui en ont fait un commerce lucratif et qui s'en sortent à très bon compte, malgré l'énorme préjudice apporté à cette ressource naturelle qui, avec une exploitation rationnelle réglementée, pourrait être un apport économique inestimable pour le pays.
La plupart des pilleurs de corail appréhendés par les gardes-côtes s'en sortent souvent avec une peine de trois mois avec sursis assortie d'amendes, ce qui évidement ne dissuade pas les braconniers, qui reviennent à la charge et reprennent le braconnage de cette richesse maritime.
Cette situation rend difficile la tâche des gardes-côtes qui jouent continuellement au chat et à la souris avec les braconniers, qui sont en majorité des marins pêcheurs, détenteurs de fascicules en bonne et due forme leur permettant ainsi de sillonner en toute liberté le plateau continental d'El Kala, sous prétexte qu'ils sont des pêcheurs de poisson. Autre corps d'Etat luttant sans merci contre la mafia du corail, les services des douanes, notamment sur le relief montagneux d'Oum Tboul, dans la ville d'El Kala, et Bouchebka, dans la wilaya de Tébessa.
Ces deux lignes frontalières relient respectivement la façade est du pays à notre voisin la Tunisie, où l'acheminement clandestin du corail s'effectue surtout la nuit. A ce titre, on retiendra les dizaines d'opérations d'arrestation effectuées en montagne par les éléments des douanes algériennes et la récupération de centaines de kilos de corail.
La toute dernière opération en date du mois écoulé a été estimée à plus de 6 kg. Pour l'heure, le braconnage continue en l'absence de textes de loi pouvant mettre fin à ce pillage destructeur en toute impunité.


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