Alors que des syndicats sont montés au créneau pour dénoncer les nouvelles dispositions du nouveau code du travail, les syndicats autonomes, tout en dénonçant l'unilatéralité de la décision concernant cette loi, estiment qu'ils sont concernés par ce dialogue, ayant leurs propres propositions à mettre en perspective. Le mouvement de protestation est parvenu à son paroxysme durant les mois écoulés, avec deux mouvements de grève inédits dans les secteurs de l'éducation et de la santé. A l'exemple des communaux, la Société nationale des transports ferroviaires est montée au créneau cette semaine. Les syndicats autonomes se livrent à un nouveau bras de fer contre les pouvoirs publics sur le projet de loi concernant le nouveau code du travail qui est en train d'être ficelé en catimini par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Un projet de loi dont les différentes formations syndicales à vocation autonome disent ignorer le contenu, du fait que tous les partenaires sociaux sont exclus de la consultation où seule l'UGTA a été conviée. Cette situation fait réagir le mouvement syndical, dont le Satef (syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation), dont le secrétaire général, Mohamed Salem Sadali, qui signifie qu'il est vraiment désolant de voir les partenaires sociaux mis à l'écart de négociations importantes au sujet d'une loi aussi fondamentale. «On aurait donné nos avis et nos propositions» Le secrétaire général du Satef précisera qu'il aurait été préférable d'associer les parties concernées à ce débat. Son syndicat aurait émis quelques propositions importantes dans la gestion des relations de travail et le statut du travailleur algérien en général. A commencer par le processus de déclenchement d'une grève qui est très longue, selon la loi actuelle, puisqu'il s'étend sur une durée de 14 jours, pouvant entraîner le dépassement de l'objectif de la grève. Les modalités concernant la constitution en association que comporte l'actuel code ont été décriées par le Satef qui demande sa simplification. Par ailleurs, notre interlocuteur considère que les conventions actuelles concernant le travailleur sont antisociales, à l'exemple du mauvais traitement réservé aux travailleurs contractuels, précisant que son syndicat estime unilatérale la décision concernant le nouveau code du travail qui ne peut que fragiliser la paix sociale et la stabilité. Pour sa part, Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Cnapest (Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique) a déclaré qu'il est vraiment désolant de voir les syndicats autonomes mis à l'écart, alors qu'ils ont prouvé leur force sur le terrain en paralysant le secteur de la fonction publique. Néanmoins le syndicaliste souhaite que le nouveau code du travail n'effacera pas les différents acquis des travailleurs depuis 1990, et que la nouvelle loi ne fera que conforter le travailleur algérien dans ses droits. Il reste à rappeler que l'exclusion des partenaires sociaux du dialogue sur le nouveau code du travail a conduit le mouvement syndical à un sit-in de protestation du CLA et du Snapap devant le siège du département de Tayeb Louh qui n'a pas pu aboutir puisque les syndicalistes ont été empêchés par les forces de l'ordre d'approcher l'enceinte du ministère.