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Pillage des ressources naturelles sahraouies
Sahara occidental
Publié dans Le Temps d'Algérie le 13 - 06 - 2010

L'investisseur norvégien KLP a inscrit sur sa «liste noire» les entreprises étrangères qui ont des contrats avec le Maroc pour des activités économiques au Sahara occidental, spécialement dans les secteurs de la pêche et l'exploitation des richesses du sous-sol sahraoui.
Les Suédois ont particulièrement ciblé les groupes américains FMC Corporation et PCS pour leurs activités d'exploitation des gisements de phosphate de Boucrâa, sous occupation marocaine.
La directrice des investissements de KLP, Mme Jeanett Bergan, a expliqué hier que la rupture de tout partenariat avec ces entreprises est une question de principe car «l'exploitation des ressources naturelles des zones occupées du Sahara occidental est une activité considérée illégale selon le rapport du secrétaire général adjoint des Nations unies, Hans Corell, publié déjà en 2002».
Les Américains et le phosphate de Boucrâa
Selon Javier Garcia Lachica, membre de l'Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental, FMC exploite le phosphate sahraoui par l'intermédiaire de sa filiale espagnole FMC Foret, établie à Huelva, en Andalousie.
Cette entreprise espagnole fabrique à partir de cette matière première des fertilisants pour le compte de l'Office chérifien du phosphate.
Ce n'est pas la première fois que les entreprises des pays du Nord de l'Europe, outre la Suède, la Norvège et le Danemark, retirent leurs billes pour ne pas s'inscrire en faux par rapport au droit international qui ne reconnaît pas aux puissances coloniales le droit d'exploiter les richesses des territoires qu'elles occupent illégalement.
A la différence des Etats nordiques, les gouvernements des pays du sud de l'Europe n'observent pas cette règle de conduite fixée par les Nations unies.
C'est le cas de l´Espagne et du Portugal dont les chalutiers mouillent en permanence dans les eaux territoriales sahraouies, en vertu de l'Accord de pêche UE-Maroc. Cette question continue de susciter de vives réactions au sein de la société civile européenne et du Parlement de Strasbourg.
Les autorités marocaines ont aussitôt opposé une fin de non recevoir, cette semaine, à la mission qu'un groupe d'Eurodéputés désigné par le Parlement européen voulait effectuer sur place pour vérifier si l'Accord de pêche en question était légal et si son produit profitait ou non aux populations sahraouies.
Voilà quelques jours, le député communiste espagnol Meyer avait interpellé la commissaire européenne à la pêche sur le grave problème de l'application abusive de cet accord au territoire sahraoui que le Maroc occupe illégalement depuis 1975.
Rabat y voit la preuve de sa «souveraineté» sur le Sahara
La commissaire européenne avait promis alors que la rénovation de l'accord en question, fin 2010 ou 2011, dépendrait du respect par Rabat des engagements pris.
Une réponse qui ne satisfait pas le Parlement de Strasbourg où s'affrontent, régulièrement, sur cette question, les Eurodéputés et les gouvernements dont les chalutiers pêchent dans les eaux sahraouies avec l'accord de Rabat. Une commission d'enquête parlementaire fut alors décidée pour s'informer sur place de la mise en œuvre de l'Accord de pêche qui ramène au Maroc près de 37 millions d'euros pour moderniser sa flotte.
Mais là n'est pas, au fond, l'intérêt primordial du Maroc qui y voit plutôt la «preuve» de la reconnaissance de sa «souveraineté» sur le territoire sahraoui.
Rabat a d'abord dit «oui», ont déclaré à l'agence espagnole Efe, le député espagnol Raul Romeva et sa camarade suédoise Isabella Lövin, du groupe des Verts, qui parlent aussi au nom des communistes, des socialistes, des conservateurs et des nationalistes, toujours plus nombreux à réclamer la suspension de ce controversé Accord de pêche, «mais comme toujours il vient de dire non».
100 licences pour les chalutiers espagnols
Les parlementaires européens ont donc accueilli sans surprise la volte-face des autorités royales qui avaient dit déjà «oui», en 2007, à une enquête parlementaire de l'Union européenne sur les violations des droits de l'homme au Sahara, de se rétracter ensuite pendant deux années, pour, finalement, céder aux pressions de Bruxelles et dire un «oui» du bout des lèvres.
Au regard de l'accablant rapport des enquêteurs européens, de janvier 2009, qui avait coïncidé avec celui, plus accablant encore, de Amnistie internationale, le royaume alaouite avait de bonnes raisons de résister à ces « ingérences étrangères» inspirées ou commanditées «par l'Algérie».
Violations des droits de l'homme, rejet du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination contrarié et pillage de ses richesses nationales. Voilà les trois aspects sur lesquels les enquêteurs européens et humanitaires avaient fondé leurs accusations contre Rabat, au début de l'année dernière.
Depuis, pas mal d'entreprises, notamment pétrolières, avaient décidé de plier bagage et de cesser les prospections d'hydrocarbures en territoire sahraoui.
Les premières à le faire furent les compagnies des pays du Nord de l'Europe, le Danemark et la Suède, faisant savoir qu'elles cessaient toutes activités dans la zone tant que ne sera pas réglé définitivement le problème du Sahara occidental.
Ce n'est pas le cas dans le secteur de la pêche puisque 119 chalutiers européens, dont une centaine sont espagnols, quelques-uns portugais et très peu d'autres nationalités, ont reçu des licences marocaines pour pêcher dans les eaux sahraouies, ce qu'ils font malgré les avertissements des Nations unies rappelant que ce territoire est classé non autonome. Donc qui n'est pas sous souveraineté du Maroc.
Protestations de Resource Watch
L'Espagne dont l'économie est traversée par une crise sans précédent qui a mis à genoux son principal moteur économique, le secteur de la construction, passe outre ces avertissements pour préserver le sort des pêcheurs andalous.
L'organisation civile britannique Resource Watch s'est élevée, hier, à la fois contre le refus de Rabat d'autoriser une mission d'enquête parlementaire européenne au Sahara et l'attitude des gouvernements européens – à leur tête le gouvernement Zapatero – de prendre part au pillage des ressources naturelles sahraouies.
Le refus marocain intervient dans une conjoncture marquée par une vaste campagne, en Espagne, de soutien à la cause sahraouie. Depuis Las Palmas, ce week-end, l'acteur Willy Toledo et, simultanément depuis Madrid Winnie Mandela, ex-épouse de Nelson Mandela, tirent à boulets rouges sur le Maroc, la France et l'Espagne pour sa complicité dans l'occupation du Sahara et le pillage de ses richesses.
Outre Willy Toledo qui n'a pas hésité, vendredi à Las Palmas, à qualifier le Maroc de «petit Israël d'Afrique», des «Oscars» du cinéma mondial à l'image de Javier Barden, de sa mère Pilar Barden, figure connue du septième art, des associations civiles dans toutes les localités d'Espagne, des partis toutes tendances politiques confondues mènent une campagne permanente contre l'Accord de pêche UE-Maroc.
Ils appellent Zapatero au sens de «la responsabilité historique» de l'Espagne envers son ancienne colonie. A ne pas ramer à contre-courant, en eau trouble sahraouie, un peu à la manière d'un chalutier espagnol qui se fait prendre souvent au cours de sa «dérive» programmée dans les eaux des pays voisins.


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