Comme un fait du hasard, la journée de dimanche a mis en relief la nécessité qu'il y a de reformer l'arbitrage en football. Ce n'est pas une mais deux décisions d'arbitres qui sont venues étayer les arguments des tenants de la révolution qu'il convient d'instaurer en ce domaine. Si ces décisions étaient intervenues dans un banal match de championnat même de grande envergure, elles n'auraient déclenché que quelques contestations qui n'auraient, en rien, la puissante Fifa. Mais là elles ont eu lieu en Coupe du monde, qui plus est dans deux matches comptant pour les 8e de finale que la planète entière était en train de voir. Et elles se sont produites sur deux actions où des buts ont été inscrits et dont la non-validation de l'un et la validation de l'autre ont eu une incidence sur le résultat des deux confrontations. On pourra, certes, dire que le but refusé à Frank Lampard n'avait pas d'importance vu que l'Allemagne avait fini pas battre l'Angleterre sur le très large score de 4 buts à 1. De même, malgré le but hors jeu de Carlos Tevez, la victoire et la qualification de l'équipe d'Argentine face au Mexique ne souffre d'aucune contestation. Il y a, toutefois, en football des situations qui font qu'un match peut basculer même si la supériorité d'une équipe sur son adversaire est manifeste. Le but refusé à Frank Lampard est celui qui aurait permis aux Anglais de revenir à 2 à 2 face aux Allemands. Comment ces derniers auraient réagi face à un tel scénario alors qu'ils semblaient sur une voie royale en menant 2-0 quelques minutes auparavant ? Qui dit que ce n'est pas le refus de valider le second but anglais qui aurait remis en selle des Allemands qui commençaient à perdre de leur verve après la réduction du score par Upson ? De la même façon les Mexicains n'ont-ils pas été déconcentrés par le fait que l'arbitre ait accepté de valider le but de Tevez inscrit sur un hors jeu flagrant ? La Fifa n'a pas voulu apporter de réponses à ces questions. Elle est restée figée dans son appréciation qui est de refuser toute idée de contrôler les erreurs d'arbitrage par les images vidéo. Lors de son point de presse quotidien qu'il tient en Afrique du Sud, le porte-parole de la Fédération internationale de football, Nicolas Maringot, a refusé d'ouvrir le débat sur l'arbitrage avec les journalistes qu'il avait devant lui. Il a, pour cela, indiqué que le refus de la Fifa de recourir à l'arbitrage vidéo était lié à la position de l'International board, garant des lois du jeu. Le président de la Fifa, Jospeh Blatter, soutient, quant à lui, que recourir à un tel système ne ferait que hacher le jeu. «Il y aurait trop de coupures dans un match», affirme-t-il. Pour ce qui est de l'International board, il avait fait entrevoir une issue favorable lors de sa réunion du 6 mars mais au dernier moment il avait décidé de laisser les règlements du football en l'état. La question de l'arbitrage vidéo en football va occuper pendant un bon moment les discussions d'autant que la Coupe du monde n'est pas finie et qu'il faut s'attendre à de nouvelles bourdes des arbitres. De là à croire qu'elle va faire infléchir l'International board et la Fifa il y a un pas qu'on n'osera pas franchir, du moins pour les semaines à venir. Mais sachant que le but refusé à Lampard était anglais et que l'International board est composé de Britanniques, les chances de voir les choses évoluer dans le bon sens sont réelles. On peut être sûr que devant la recrudescence d'erreurs d'arbitrage le recours à la vidéo dans le football aura bien lieu un jour.