La majorité des jeunes chômeurs ne trouvent pas d'issue à leur situation inextricable générée par un chômage galopant et la pression exercée à leur encontre quotidiennement par leurs familles respectives. Le manque de perspectives pousse certains d'entre eux, notamment ceux issus de familles défavorisées, à la vie de rue qui les pousse inéluctablement dans la spirale de la violence. Ces jeunes essaient de «gagner» leur vie. Notons que le laisser-aller des autorités concernées, le chômage, la promiscuité sont à l'origine de ce fléau, devenu au fil des ans inquiétant à plus d'un titre. La violence dans les milieux juvéniles à Tizi Ouzou ne cesse de gagner en ampleur. Plus grave que ça, des assassinats ont été perpétrés dans les villes de la wilaya de Tizi Ouzou à cause des altercations qui s'éclatent pour tentative de vol ou d'agression. La sonnette d'alarme est tirée. Il faut signaler que les causes de ces drames sont multiples. Certains jeunes par manque d'occupation font recours à l'usage d'arme blanche pour soustraire de l'argent aux passants. Ils trouvent là tout leur plaisir en l'absence d'une vraie couverture sécuritaire capable de les appréhender à tout moment. Dans certains quartiers, les jeunes exclus de l'école âgés entre 16 ans et 20 ans se constituent en groupes. Ils s'adonnent volontairement à la consommation de la drogue. Les victimes sont des deux sexes et de tous les âges Nous avons tenté d'avoir le maximum d'informations sur ce que les gangs prénomment la cible. Ils n'épargnent personne. L'essentiel est que leur acte leur apporte de l'argent. Les étudiants résidant au niveau des cités universitaires Bastos, M'douha et Oued Aïssi ont été de tout temps les cibles potentielles des malfaiteurs. Ils volent des micro-portables, de l'argent, des téléphones portables, et même de l'or pour les filles. «Deux individus à main armée m'ont intercepté au niveau de la Tour de la ville des Genêts et ils m'ont demandé de leur donner mon téléphone portable. Je l'ai fait. Je les ai vus de mes propres yeux. Ils ont failli tuer un étudiant sur la ruelle menant au campus Hasnaoua quand il a refusé d'obtempérer à leurs menaces. Il était7 heures du matin», racontera un étudiant en agronomie. A la cité M'douha filles, un autre stratège est utilisé. Simuler une relation amoureuse pour gagner l'estime de la fille cible et choisir le moment opportun de l'acte pour lui soustraire argent, portable, et bijoux de valeur. Les arrêts de bus et les voisinages des banques sont le théâtre de vols et de violence. Cette fureur a gagné même certains quartiers mais à degré moindre. Des villes touchées par ce phénomène Il est rare de voir des gens circuler la nuit dans plusieurs villes de la wilaya. Il est clair que le terrorisme a toujours de l'emprise et a influencé les habitudes. A Tizi Ouzou, certains quartiers sont devenus le far west. A Mechtras, il y a près d'une année, des gangs ont tué un militaire exerçant dans le campement des forces spéciales stationné à la sortie de la ville. Un gardien exerçant dans un bar a failli être tué par balle dans la même ville, il y a des années. A Draâ El Mizan, un jeune a été poignardé par un adolescent il y a à peine six mois. A Aïn El Hammam, les vols sont devenus monnaie courante pour de nombreux jeunes. Des vols à la tire sont signalés quotidiennement dans les ruelles des villes comme Azazga, Tizi Ouzou et Draâ Ben Khedda. Ces actes défraient la chronique locale. La persistance de ce phénomène de violence engendre, par conséquent, une frustration chez la population. L'implication du mouvement associatif et des responsables locaux peut anéantir ce phénomène. La récurrence de ces violences conduira inéluctablement les citoyens, et les exemples sont légion, à vouloir se défendre eux-mêmes. Là, des conséquences plus graves peuvent surgir.