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L'armée égyptienne,l'état d'urgence et la succession de Hosni Moubarak
Révélations de WikiLeaks
Publié dans Le Temps d'Algérie le 14 - 12 - 2010

Le site WikiLeaks s'est intéressé à l'armée égyptienne et à la position de celle-ci quant à une éventuelle «succession» de Gamal Moubarak à son père.«L'armée égyptienne, note un télégramme américain daté du 23 septembre 2008
, est une institution en déclin «mais qui reste puissante» à l'intérieur du pays en ce qu'elle «garantit la stabilité du régime» et qu'elle opère «un vaste réseau d'entreprises commerciales particulièrement actives dans les secteurs de l'eau, de l'huile d'olive, du ciment, de la construction, de l'hôtellerie et des stations d'essence», selon un mémo américain daté du 23 septembre, diffusé par le site WikiLeaks et cité par le journal Le Monde.
L'armée possède également «de larges domaines immobiliers et des terrains dans le delta du Nil et sur les côtes de la mer Rouge», ajoute cette source. Il y a trois ans déjà, notait un télégramme diplomatique de l'ambassade américaine obtenu par WikiLeaks et révélé par Le Monde, rien n'allait plus, en août 2007, entre l'armée égyptienne et les Etats-Unis. «Les généraux furent longtemps nos meilleurs alliés, mais la situation a changé», regrettait le diplomate signataire de ce document, selon cette source.
Les Etats-Unis apprécient que l'Egypte leur garantisse un accès libre au canal de Suez ainsi que son espace aérien. «Depuis 1980, écrit l'ambassadrice Margaret Scobey dans un mémo envoyé en décembre 2008 au général David Petraeus, qui s'apprête alors à se rendre au Caire en tant que commandant en chef des forces américaines au Moyen-Orient, «les Etats-Unis ont investi 36 milliards de dollars (27,1 milliards d'euros) dans les forces armées égyptiennes», est-il rapporté par le site.
Problème, est-il estimé, l'armée égyptienne ne cesse, avec ces fonds, de renforcer ses forces conventionnelles (avions, chars d'assaut) et «refuse», selon cette source, les réformes stratégiques que lui suggère son généreux donateur. Ce qui ne serait pas très apprécié par les USA. Pas moyen, par exemple, de l'intéresser à la mise en place en commun de nouveaux outils «antiterroristes» dans la région, est-il expliqué.
Mohamed Hussein Tantawi, ministre de la Défense,«obstacle numéro un»
Mohamed Hussein Tantawi, ministre de la Défense égyptienne depuis 1981, a été présenté comme l'«obstacle numéro un» par cette source. Cet homme, note la diplomate, a été (et demeure) l'obstacle numéro un à la transformation des missions (de l'armée) pour prendre en compte les nouvelles menaces qui émergent, selon le télégramme diplomatique cité par le site WikiLeaks. Depuis sa nomination, le degré de préparation tactique et opérationnelle (des armées) s'est dégradé, note cette source.
Mais Tantawi a toujours «la confiance de Moubarak et pourrait très bien rester encore en place pendant des années», estime cette source.
Américains et Israéliens, note un mémo de février 2010, se «félicitent de l'efficacité des efforts égyptiens pour contribuer au blocus de Ghaza
et combattre le flot d'armes et les fonds illicites» destinés au territoire palestinien contrôlé par le Hamas, est-il cependant noté.
Lors d'une rencontre le 31 janvier 2010, à l'ambassade américaine du Caire, entre Colin Kahl, sous-secrétaire à la défense de Barak Obama, et trois pontes du ministère de la Défense égyptienne, les généraux en retraite Mohamed Al Assar,
Ahmed Moataz et Fouad Arafa, ce dernier n'y va pas par quatre chemins, est-il rapporté d'autre part. Selon les accords de paix de Camp David signés en 1979 aux Etats-Unis entre Israéliens et Egyptiens, Washington avait promis de «récompenser» Le Caire en lui octroyant, chaque année, une aide économique et, surtout, militaire.
Considérée comme «une intouchable compensation» par l'armée égyptienne, celle-ci s'établit aujourd'hui à 1,3 milliard de dollars par an, est-il estimé.
L'Egypte demande l'alignement de l'aide américaine sur celle accordée à Israël
Cela peut paraître beaucoup, laissait entendre la diplomate, mais ce n'est, selon cette source, pas assez pour les généraux égyptiens. En 1979, rappelle le général Arafa, «le ratio» entre l'aide accordée à l'armée d'Israël et celle réservée à son homologue égyptienne s'établissait à 2 pour 3 (environ 2 milliards l'an pour Le Caire, 3 milliards pour Tel Aviv), selon le site WikiLeaks, cité par Le Monde.
«Ce ratio, note le général Al Assar, numéro deux du ministère de la Défense au Caire, est passé à 2 contre 5» en faveur de l'Etat juif. Pour le général égyptien, note un mois plus tard l'ambassadrice,
«c'est une violation des accords de Camp David». Lors de la même entrevue, est-il rapporté, le général Al Assar revient sur les propos tenus par le président Obama lors de son «adresse aux musulmans» le 9 juin 2009 de travailler à la construction d'un Moyen-Orient sans armes nucléaires.
D'après le télégramme de l'ambassadrice Scobey, le général «nous appelle à ne pas oublier le programme nucléaire israélien. Celui-ci, ajoute-t-il, fournit à l'Iran une justification pour créer le leur».
Colin Kahl ne se laisse pas démonter : «Il n'est pas possible de tracer un strict parallèle : l'Iran est le seul pays du monde à menacer d'effacer de la carte un autre pays (Israël), aurait-il rétorqué, selon le télégramme diplomatique obtenu par le site WikiLeaks et cité par Le Monde.
Quant au projet antinucléaire énoncé par Obama, ajoute l'envoyé de Washington, «cela prendra dix ou vingt ans», tandis que «la communauté internationale ne peut attendre vingt ans pour trouver le moyen de ralentir les ambitions iraniennes», est-il rapporté.
Un an plus tôt, soulignait un mémo rédigé par l'ambassadrice en avril 2009, diffusé par le site WikiLeaks, c'est «Aboul Gheit, le ministre égyptien des Affaires étrangères»,
qui mettait les points sur les «i». Washington «ne perçoit peut-être pas l'arme nucléaire israélienne comme une menace, mais nous-mêmes, et partout au Moyen-Orient, si».
Si les Etats-Unis «poussaient Israël à renoncer au nucléaire», ajoutait le ministre égyptien, «ils seraient en bien meilleure position d'exiger la fin du programme iranien», aurait-il lancé, selon le site WikiLeaks. Non que les Egyptiens cherchent à ménager l'Iran, «un cancer qui s'étend du Golfe jusqu'au Maroc», avait lâché le président égyptien, Hosni Moubarak, selon le site WikiLeaks, cité par Le Monde.
Le scénario de la succession de Hosni Moubarak
«Le scénario qui court les salles de rédaction du Caire serait le suivant : Hosni Moubarak se représente à la présidence en octobre 2011, il est évidemment élu puis, un ou deux ans plus tard, le raïs, qui aurait alors 84 ou 85 ans, se retire pour raisons de santé et veille à ce que l'armée, principale puissance intérieure, ne s'oppose pas au couronnement de son fils cadet».
Ce scénario de succession dynastique, il y a longtemps que les diplomates américains en poste en Egypte y travaillent, selon WikiLeaks. Dans un télégramme confidentiel de mai 2007, obtenu par le site et révélé par Le Monde, l'ambassadeur américain Francis Joseph Ricciardone, le seul qui ose qualifier dans ses écrits le régime égyptien de «dictature», note déjà que «la machine du PND peut très bien, le moment venu, organiser une victoire électorale» (pour Gamal Moubarak), est-il rapporté.
Certes, note l'ambassadeur américain Francis Joseph Ricciardone, selon le site WikiLeaks, l'autre candidat potentiel à la succession du raïs, Omar Suleiman, le chef des services secrets, qui espérait, il y a encore quelques années, selon Le Monde, être nommé vice-président de la République, «déteste l'idée d'un Gamal président». Il n'est apparemment pas le seul, note le journal français.
«L'armée n'aime pas Gamal Moubarak»
Un politologue égyptien, reçu anonymement par la chancellerie américaine en septembre 2008, selon cette source, explique à la nouvelle ambassadrice, Margaret Scobey, que «la base du pouvoir
de Gamal est centrée sur la communauté du business, pas sur les militaires». L'armée, dont «il ne faut pas oublier qu'elle est le véritable centre du pouvoir en Egypte», n'aime pas Gamal, «un type qui n'a même pas terminé son service militaire obligatoire», note un autre mémo, et dont les ambitions réformistes libérales, notamment les privatisations, menacent ses intérêts acquis.
Dans certaines conditions, par exemple si Hosni Moubarak mourait avant d'avoir pu consacrer son fils, «il n'est pas impossible que les militaires refusent d'adouber Gamal et préfèrent un coup d'Etat», écrivait déjà en 2007 l'ambassadeur Ricciardone, selon WikiLeaks. Rien n'a fondamentalement changé depuis, estime Le Monde.
Le 6 janvier 2008, Moubarak père évoque à la chancellerie américaine les qualités de son fils préféré : «C'est un perfectionniste, un idéaliste toujours ponctuel», affirme le raïs, selon WikiLeaks. «Ponctuel, peut-être, mais pas avec ses promesses», note Le Monde.
L'état d'urgence et la promesse du fils du président égyptien
Depuis 2005, Gamal Moubarak promet chaque année aux Américains que «l'an prochain», l'Egypte édictera une loi antiterroriste précise permettant de «mettre un terme»
au renouvellement annuel de l'état d'urgence qui offre l'occasion aux diverses forces de l'ordre égyptiennes (1,4 million d'hommes, selon un autre mémo), d'arrêter et d'emprisonner à peu près qui elles veulent et pour la durée qu'elles veulent, écrit Le Monde. Cette loi, édictée en 1967, n'a toujours pas été amendée, note le journal.


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