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Un ver à l'intérieur du fruit
El harrach
Publié dans Le Temps d'Algérie le 21 - 12 - 2010

Une mère de famille manque à ses occupations à l'intérieur du domicile familial où travaille aussi la femme de ménage. A un moment de la journée, la mère de famille s'aperçoit du vol du lot de bijoux d'une valeur qui frise les trois cent millions de centimes. La mère n'a pas un seul suspect : la bonne.
La bonne est suspectée avec beaucoup de conviction surtout que Djamel, le beau-frère de la victime, avait vu le frère de la femme de ménage rôder du côté de la fenêtre du domicile, la fenêtre qui donne sur la rue. Ce qui va laisser supposer que la frangine a dû s'emparer des bijoux mis dans un sachet vite remis au frangin, que seul Djamel, le beau-frère de madame, a vu.
Or, en justice, il faut beaucoup plus pour incarcérer quelqu'un que rien ne «mouille». La juge d'El Harrach a cependant beaucoup d'arguments pour arriver à la vérité, elle avait sa petite idée, surtout après les rudes témoignages qui ont fait l'objet d'un carambolage.
fahima était occupée à faire le bouillon de la petite poupée âgée de quatre mois, elle était loin de penser qu'à ce moment de la mi-journée, une ombre s'était glissée dans la chambre à coucher pour ouvrir l'armoire, s'emparer de l'écrin plein de bijoux, en vider le contenu et s'évaporer dans la nature.
Un peu plus tard, elle prend la résolution de se diriger vers l'armoire remettre un peu d'ordre en pliant les vêtements d'été et retirer ceux de l'automne frais en ce mois de fin novembre 2010.
A un moment donné elle pousse les piles de chemises de monsieur et s'aperçoit que l'écrin qu'elle avait frisé du dos de la main droite était vide. elle sursaute, un frisson lui parcourt l'échine, elle crie de désespoir, elle sort de la chambre à coucher et tombe nez à nez avec la femme de ménage employée chez elle depuis près d'un semestre, elle pleure, elle crie, elle s'écrie ; elle se prend les cheveux comprenant par là qu'elle venait de perdre à jamais tous ses bijoux.
La bonne à tout faire ne comprend d'abord pas. fahima lui crie à la face : «Tu m'a ruinée. Tu m'a volée. Tu m'as pris toutes mes économies. Tu n'as pas honte ?» Ce tapage est indescriptible. Madame sort, ferme à clé et se dirige vers le commissariat en vue de déposer plainte contre la femme de ménage qui crie elle aussi à l'innocence.
«C'est elle la voleuse, elle était là depuis le matin, les bijoux aussi étaient dans l'écrin qui se trouvait dans l'armoire de la chambre à coucher dont la porte était ouverte», avait-elle raconté aux policiers de dar el beïda (Alger). ses soupçons se feront plus précis lorsque djamel, son beau-frère, lui fait part de son anxiété née d'une rencontre le matin avec le frère de la femme de ménage que les policiers écoutent avant de la présenter devant le procureur d'el harrach (cour d'Alger).
Elle est inculpée et bénéficie de la liberté provisoire, un vol sans témoins. Un délit sans preuve une casse sans bris ni dégâts matériels font que les éléments constitutifs du vol ne peuvent être réunis pour ordonner la détention préventive. Madame fahima est affolée, elle sent le ratage de l'enquête, elle estime que l'enquête a été bâclée, elle constitue rapidement une avocate qui s'empare du dossier, elle le consulte, elle fait la moue.
Devant selma bedri, la présidente de la section correctionnelle du tribunal d'el harrach de la cour d'Alger, il est difficile d'aller à la vérité : qui croire ? Madame la maîtresse de maison ? La femme de ménage ? Dur, dur le problème qui se pose. Il faudrait toutefois rappeler que hayet F., la femme de ménage, était revenue la nuit informer la maîtresse de maison qu'elle n'y était pour rien dans le vol des bijoux.
Fahima était la dernière personne à croire ces propos, elle criera en pleine nuit et à la face de la bonne : «Dégage, en attendant de nous revoir au tribunal.» Le retour de hayet sera pénible, elle connaît le mot «tribunal» et ses tracasseries, elle a dû alors voir un proche qui s'y connaît dans ces cas d'espèce.
Et ce proche lui conseillera alors de prendre un avocat en cas de convocation car l'affaire n'est pas si grave, il n'y a ni témoin, ni relève d'empreintes digitales, rien, rien de rien. Entretemps, la pauvre fahima laissera son époux s'occuper de son boulot lui laissant le soin de courir pour ester hayet en justice.
Et à la barre, selma bedri, la juge, allait juger sur pièces et comme la plus belle femme ne peut donner que ce qu'elle a... Elle allait aligner tous les ingrédients de cette soupe «salée» où la frangine et le frangin avaient préparé un coup si parfait, qu'il ne pouvait, qu'échouer à cause d'un impondérable.
Et cet impondérable est venu lors de la coïncidence qui faisait que djamel, le beau-frère de la victime avait vu le frangin passer sous les fenêtres de la chambre cambriolée. Et en droit, la coïncidence a ses limites.
Et ce qui n'a pas échappé à la magistrate qui a eu le privilège de bien mener les débats, c'est la panique qui s'était emparée de l'inculpée et de son frère et des témoins à décharge. Des témoins à décharge qui se sont entremêlé les pinceaux et donc permis à la justice de se fixer sur le délit et d'être guidée sur la voie du cri désespéré de la victime désespérée par le seul fait que sa fortune a fondu comme neige au soleil et pour cause.
C'est pourquoi, en mettant le verdict sous examen et ce, sous quinzaine, la présidente a fait preuve de mesure, estimant que ce dossier contenait trop de zones d'ombre, que la victime attendait beaucoup de la justice et par conséquent, si le ver était dans le fruit dans cette affaire, cela demandait beaucoup de réflexion avant de se prononcer.
En attendant, l'inculpée et son frangin ne vont pas fermer l'œil car le verdict cache soit une relaxe et la paix, soit une condamnation et la ... damnation. ce qu'ils veulent à tout prix éviter.


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