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Assistance à femmes en danger
TIARET
Publié dans Liberté le 27 - 04 - 2009

Combien sont-elles ces femmes et ces jeunes filles, parfois mères, ces parias de la société ? Dès lors, autant regarder la vérité en face quand on sait que le chômage, la condition dramatique de la femme rurale, l'exode rural, l'analphabétisme et… la misère ont malheureusement eu raison de la chasteté de ces êtres où la décadence sociale, voire le mal-vivre, qui ne cesse de s'exprimer de diverses façons, a anéanti tous les bons sentiments
et idéaux.
Assister les femmes en danger moral est l'objectif noble et fondamental que s'assigne l'association Insertion, promotion et droits de la femme de Tiaret, créée en 1994 et présidée par Mme Belmokhtar Nacéra. “Ecartées par leurs proches et impitoyablement montrées du doigt par une société cruelle, ces filles, généralement retirées de l'école, exploitées, battues et incitées à la débauche, cultivent en secret, au plus profond de leur âme meurtrie, l'unique rêve de retrouver leur vie normale et retourner auprès des leurs. À peine sorties de l'enfance, pour ne jamais connaître ce qu'est l'adolescence, ces dernières ont franchi, corps et âme, le milieu de l'intolérable en quittant le domicile familial sans mesurer, à aucun moment, les risques et les dangers encourus dans la rue, à savoir une vie d'errance hasardeuse, soulignée d'accolements malsains et nuisibles, en plus du risque d'être enrégimentées dans des réseaux de prostitution”, souligne-t-elle qui se dit profondément hantée par cet espoir de voir un jour toutes les femmes et les enfants du pays, voire du monde entier, célébrer dans la liesse les 8 mars et 1er juins, Journées mondiales de la femme et de l'enfant, en passant par la Fête des mères, célébrée de par le monde le 31 mai de chaque année. Cependant, au niveau du bureau de l'association, où Mme Belmokhtar a eu la bienveillance de nous recevoir, nous avons rencontré quelques-unes d'entre elles qui nous ont livré, dans un bref entretien, les raisons qui les ont incitées à vivre une telle situation.
Nora, Warda, Radia, Zohra, Lynda et Amina, auxquelles nous avons attribué des prénoms d'emprunt afin de préserver leur anonymat, ont témoigné chacune de son cas, non sans faire l'éloge de la présidente qu'elles considèrent, et à juste titre, comme une marraine et une protectrice avérée tant ses efforts en leur direction ont été jugés plus que bénéfiques en parvenant à réhabiliter socialement la majorité d'entre elles.
Issue d'une famille démunie, Nora, aujourd'hui âgée de 25 ans, avait à peine quitté l'adolescence le jour où, voulant contribuer aux besoins de sa famille qui sombrait dans la précarité, elle ira trouver un job, en qualité de femme de ménage, chez une famille fortement aisée durant quatre bonnes années.
“Après cette période sereine où je gagnais fièrement de quoi aider ma famille, le diable m'a côtoyée en me faisant des amies qui ont fini par me convaincre que l'envie de migrer n'est pas liée uniquement à la difficulté socioéconomique, mais plutôt à une volonté de pouvoir circuler en toute liberté, de découvrir d'autres sociétés et d'acquérir de nouvelles expériences professionnelles”, dit-elle. Et d'enchaîner : “L'une de mes amies m'a présentée son frère qui m'avait promis, contre une somme d'argent, de me procurer un visa d'entrée en Espagne. Aveuglée par cette proposition qui me faisait croire au paradis, j'ai dû voler à la maîtresse des lieux pour laquelle je travaillais ses bijoux avant d'être arrêtée et emprisonnée durant vingt mois.”
À sa sortie de prison, Nora ne trouvera autour d'elle que sa solitude et ses remords, avec, pour seul témoin son teddy-bear qui, du moins lui, ne peut porter le moindre procès sur sa conduite.
Mais comme le seigneur fait bien les choses, Mme Belmokhtar, ou Nacéra comme voulait l'appeler intimement Nora, est venue la récupérer pour lui rendre espoir en la plaçant dans une famille en attendant des jours meilleurs. “Aujourd'hui, avant de rendre hommage à cette dame pour tout le bien qu'elle m'a fait, je dois vous avouer que je suis devenue très méfiante et je me sens profondément frustrée en sachant que beaucoup de jeunes filles ont vécu et continuent à vivre le même calvaire que celui que j'ai enduré”, tenait-elle à conclure en souhaitant à présent tout gommer et effacer un passé gênant.
Au demeurant, un autre phénomène plus alarmant, car inaccoutumé dans une société imprégnée par la religion musulmane : les suicides de jeunes.
À défaut de statistiques disponibles, le nombre de récits publiés dans la presse sur ces tragédies montre un incontestable fait. Warda, 21 ans, a échappé de justesse à ce sinistre fléau en tentant de mettre fin à ses jours, car ne pouvant plus supporter la rupture conjugale et le divorce de ses parents. “Après le divorce de mes parents, j'ai dû quitter prématurément les bancs de l'école pour côtoyer, quelque temps après, la formation professionnelle pour, croyais-je, combler ce vide familial. Néanmoins, mes tourments intérieurs ne faisaient que s'aggraver de jour en jour et ma vie allait balancer lorsque j'avais tenté un suicide, duquel j'ai été sauvée in extremis”, nous révèle-t-elle. Aujourd'hui, grâce au soutien moral de Mme Belmokhtar qui l'avait présentée à un psychologue qui la suit, Warda a repris le cours normal de la vie et se trouve actuellement en stage de formation pour l'obtention d'un diplôme en comptabilité. Pour Radia, la vie n'avait aucun sens durant de longues années en supportant, tel un fardeau, son ancien statut de mère célibataire.
“J'étais loin de me douter de ce qui me guettait au moment où j'entretenais une relation intime avec cet homme qui n'est autre que le fils de ce couple riche pour lequel je travaillais en qualité de femme de ménage. En apprenant que j'étais enceinte, il n'avait pas trouvé mieux que de me jeter dans la rue pour subir silencieusement mes souffrances en me culpabilisant, à tel point que je sentais en moi une honte avec toutes ses formes malsaines”, avouait-elle en soulignant que son accouchement avait eu lieu à Oran, car rejetée par sa propre société qui devenait une menace pour elle.
Mais, tant bien que mal, sa patience n'a pas été vaine puisque, grâce au concours de Nacéra, elle a renoué, quatorze longues années plus tard, avec le père de son enfant qui est revenu à de meilleurs sentiments pour officialiser son mariage avec elle et reconnaître ce bambin qui porte, lui aussi, un patronyme et une identité.
Par ailleurs, au terme de notre entretien avec ce groupe de jeunes femmes dont on ne peut citer tous les exemples, tant elles sont nombreuses, Mme Nacéra bondit en suggérant que “si la société était moins hypocrite, ces femmes pourraient vivre décemment dans le giron familial au lieu de la rue qui les accueille avec ses fléaux allant du mépris au viol en passant par l'exploitation sexuelle qui fait ravage de nos jours”. Dans ce contexte, cette dernière finira par rassurer que son association continuera toujours à œuvrer positivement au profit de cette catégorie sociale en tablant sur une série d'ambitions dont, principalement, celles consistant à épargner aux femmes les pires sévices de la prostitution et du proxénétisme, à leurs enfants d'être jetés dans la rue ou en prison et réhabiliter les parents “indignes”.
Dans ce sillage, elle soutient avoir un programme assez consistant portant sur la sensibilisation, l'intervention directe ou indirecte auprès des parents, des conjoints et de l'autorité locale afin de solutionner certains problèmes. Pour conclure, cette dernière n'a pas manqué de lancer un appel aux pouvoirs publics qui doivent s'impliquer pour trouver des issues à chacun des problèmes qu'endurent toutes ces femmes qui sont, au bout du chemin, victimes de leur innocence ou de leur situation éducative ou matérielle.
R. SALEM


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