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Les Algériens fêtent yennayer aujourd'hui
Il est la traduction de leur attachement à la culture ancestrale
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11 - 01 - 2011

La célébration de yennayer, le nouvel an amazigh, est commune aux peuples d'Afrique du Nord. C'est une fête culturelle qui donne lieu à des réjouissances familiales et le partage de repas traditionnels copieux. Elle est l'occasion pour les populations berbères du Maghreb de vivre leur attachement à l'authenticité du patrimoine ancestral.
Le premier jour de yennayer symbolise le présage d'une année agraire féconde. C'est, en effet, le jour de l'an du calendrier agraire utilisé depuis l'antiquité par les Berbères à travers la Numidie. Il correspond au premier jour de janvier du calendrier julien, qui est décalé aujourd'hui de 13 jours par rapport au calendrier grégorien, soit le 14 janvier de chaque année. L'opinion veut que la date traditionnelle soit le 12 janvier.
A l'origine, le choix du 12 janvier pour fêter yennayer remonte à 1968, année où l'Académie berbère a proposé de créer une «ère berbère» et a fixé comme «an zéro» du calendrier berbère les premières manifestations connues de la civilisation berbère, au temps de l'Egypte ancienne, lorsque le roi numide Chechonq 1er (Cacnaq), fondateur de la 22e dynastie égyptienne, prit le trône et devint pharaon en Egypte.
Les régions fêtent ce jour en organisant des repas festifs différents les uns des autres mais ayant le même objectif : démarrer l'année avec l'idée qu'elle sera «féconde» et porteuse de bons augures. D'ailleurs, dans toutes les régions où on le célèbre, yennayer correspond aux activités agraires et aux cycles des saisons.
C'est le début de la saison agricole, dans certaines régions comme le M'zab, où l'on prépare, ce jour, l'«arfis», un plat traditionnel sucré, préparé en guise de dessert à base de sucre, semoule et lait, des ingrédients de couleur blanche, symbole de prospérité et de paix.
Ce plat est, également, prisé par les habitants de Skikda avec quelques légères différences d'ingrédients. «Il s'agit d'un mélange de semoule grillée, de sucre, beurre et dattes écrasés (ghers), que l'on consomme dans la soirée en l'accompagnant avec des fruits secs particulièrement dattes sèches, arachides, bonbons…», raconte un collègue originaire de cette ville.
Il explique que dans cette région, peuplée de Berbères arabisés, on égorge un coq pour préparer le «m'tawi» (des pâtes semblables aux lasagnes mais plus larges) avec une sauce aux légumes où prédomine l'oignon. En Kabylie, dans la région de
Tizi Ouzou, particulièrement à Fréha, à titre d'exemple, une habitante de la région parle de «thamekfoult», un couscous arrosé d'une sauce aux légumes secs, notamment les lentilles, fèves et haricots blancs. En Kabylie, ce jour détermine la fin des labours et marque le milieu du cycle humide. Les aliments utilisés durant ce mois sont les mêmes que ceux de la période des labours.
A Béjaïa, la nourriture prise ce jour là est bouillie, cuite à la vapeur ou levée. Les aliments augmentant de volume à la cuisson sont de bon augure. La récolte présagée sera bonne. On consomme ce jour-là différentes sortes de couscous, de crêpes, de bouillies…
Les desserts servis sont, également, les fruits secs (figues sèches, abricots secs, noix, etc.), de la récolte passée, amassés dans de grandes et grosses cruches en terre pourvues d'un nombril servant à retirer le contenu (ikufan).
Mais pour certains, le premier jour de yennayer ne s'arrête pas aux repas traditionnels, il est surtout une occasion de réunir les membres de la famille. «C'est un moment de partage qui me permet de voir toute la famille, d'une part, et de recadrer son appartenance, d'une autre part», estime un père de famille, originaire de Tizi Ouzou.
Yennayer, mythe de «laâdjouza» (la vieille)
Selon le mythe berbère, les histoires légendaires au sujet d'une vieille femme sont contées différemment. Chaque contrée et localité ont leur version. En Kabylie, l'on raconte qu'une vieille femme, croyant l'hiver passé, sortit un jour de soleil dans les champs et se moqua de lui.
Yennayer, mécontent, emprunta deux jours à furar et déclencha, pour se venger, un grand orage qui emporta, dans ses énormes flots, la vieille.
L'on raconte dans certaines régions, comme Ath Yenni, que la vieille femme fut emportée en barattant du lait. Chez les Ath Fliq, il emprunta seulement un jour et déclencha un grand orage qui transforma la vieille en statue de pierre et emporta sa chèvre.
Ce jour particulier appelé l'emprunt (amerdil) est célébré chaque année par un dîner de crêpes. Le dîner de l'emprunt (imensi umerdil) fut destiné à éloigner les forces mauvaises. A Azazga et à Béjaïa, la période de la vieille (timgharin) durait sept jours.
Le mythe de la vieille exerçait une si grande frayeur sur le paysan berbère au point que celui-ci est contraint à ne pas sortir ses animaux durant tout le mois de yennayer. Le pragmatisme a fait que les jours maléfiques furent adaptés en Kabylie à l'organisation hebdomadaire des marchés dans les villages. Cette répartition du temps de la semaine est encore d'actualité.
Entre jeux rituels et croyances
Jadis, en période du mois de yennayer, les enfants se déguisaient (chacun confectionne son propre masque) et parcouraient les ruelles du village. Passant de maison en maison, ils quémandaient des «s'fendj» (beignets) ou «lemsemmen», des feuilletés de semoule cuits pour qui les gens s'obligent de donner.
Par ce geste d'offrande, le Berbère tisse, avec les forces invisibles, un contrat d'alliance qui place la nouvelle année sous d'heureux auspices.
Le mois de yennayer est marqué par le retour sur terre des morts porteurs de la force de fécondité. Durant la fête, les femmes kabyles ne doivent pas porter de ceinture, symbole de fécondité.


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