Les services de sécurité ont entamé une vaste enquête sur des produits qui ont disparu du magasin sous douane du port d'Oran enregistrés l'année dernière. Ces investigations interviennent alors que des sources affirment que d'autres enquêtes ciblent des opérations de vente aux enchères, frauduleuses, réalisées au niveau d'autres enceintes portuaires du pays. Ainsi, l'affaire des containers d'écrans plasma, saisis dernièrement au port d'Oran, pour une fausse déclaration sur la valeur de la marchandise n'est qu'une partie visible de l'écheveau des graves scandales actuellement sous la loupe des services de sécurité. Nos sources parlent de produits qui ont disparu du magasin sous douane incendié. Ces marchandises n'étaient même pas déclarées perdues, selon le constat du sinistre, qui avait évalué le préjudice et défini la nature des articles perdus. Il y a quelques mois, du lait en poudre importé, déclaré impropre à la consommation, a été saisi et stocké au niveau du magasin sous douane du port d'Oran. L'importateur indélicat a été écroué pour les besoins de l'enquête. Or, quelques jours plus tard, son frère avait constaté que cette marchandise, censée être placée sous le régime de saisie conservatoire, était commercialisée dans des emballages portant l'étiquette de la Sarl importatrice. L'affaire a été jugée par le tribunal d'Oran et l'agent des douanes à l'origine de cette fuite à été condamné à de la prison ferme. Les enquêtes ciblent également des lots de marchandises cédés à des particuliers, sous couvert d'opérations de ventes aux enchères publiques et parfois même au dinar au symbolique. A ce titre, un rapport d'un audit interne réalisé au port d'Alger, sous le n° 11/10, a fait ressortir que près de 20 véhicules de luxe de marques BMW et Citroën ont été vendus au dinar symbolique à des personnes dont les noms ont été enregistrés dans plusieurs opérations de vente. Nos sources révèlent qu'entre 2005 et 2010, pas moins de 22 véhicules de luxe ont disparu et les procès verbaux de présence dans le magasin sous douane ont été falsifiés pour faire croire qu'ils avaient fait l'objet d'une vente aux enchères, alors qu'en réalité ils ont été détournés et perdus dans la nature. Ces opérations frauduleuses se sont multipliées, selon nos sources, au niveau de plusieurs enceintes portuaires du pays et le cas des ports d'Alger et d'Oran, actuellement entre les mains des enquêteurs des services de sécurité, permettront de mettre au jour des scandales qui peuvent éclabousser bien des parties.
