Partisans et opposants du président Saleh ont organisé hier des manifestations séparées dans différentes villes du Yémen. A Sanaa, la capitale, des centaines de milliers de protestataires ont scandé des slogans hostiles à Ali Saleh lors du «vendredi de la dernière chance». Des soldats et des officiers ayant fait défection assuraient la sécurité de ces opposants au régime. Pendant ce temps-là, devant le palais présidentiel, des partisans du président Saleh se sont rassemblés en masse, brandissant des banderoles où l'on pouvait lire : «Réconciliation du vendredi». Dans la ville de Taiz, dans le sud du pays, un foyer de l'opposition, une foule s'est formée pour exiger que le président Saleh abandonne le pouvoir. Par ailleurs, treize soldats yéménites ont été tués hier dans deux attaques séparées menées dans l'Est du pays par des activistes d'Al Qaïda et des hommes armés membres d'une tribu, ont indiqué des responsables de la sécurité. Le même jour, des affrontements ont opposé des membres d'une tribu à des soldats à Mareb. Deux soldats ont été tués, deux blessés et 30 faits prisonniers. Sur le plan politique, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, s'est déclaré hier favorable au plan de transfert du pouvoir présenté par le Conseil de coopération du Golfe (CCG), mais a estimé qu'il devait être en conformité avec la Constitution du Yémen. «Nous saluons l'initiative du CCG et nous la traiterons avec bienveillance, dans le cadre de la Constitution yéménite», a déclaré Saleh à une foule de ses partisans à Sanaa. En vertu de la Constitution yéménite, le mandat de cinq ans de Saleh expire en 2013. Le plan du CCG, sous sa forme actuelle, préconise la démission de Saleh dans un délai d'un mois après l'acceptation de son plan.