Invité de l'émission «Canal-Foot», dimanche soir, le président du Widad de Tlemcen a fait un large tour d'horizon sur les perspectives d'un club qui incarne une véritable force tranquille malgré des moyens relativement réduits. Abdelkrim Yahla s'est exprimé sans détours ni langue de bois sur le présent et le futur du club de la cité des Zianides. Le Temps d'Algérie : Comment un club à petit budget comme le WAT arrive-t-il à s'adapter au professionnalisme ? Abdelkrim Yahla : Je dois tout d'abord dire que le professionnalisme n'est pas exclusivement une question d'argent mais plutôt un véritable projet à long terme pour un club qui s'inscrit dans ce cadre là. Pour nous le WAT l'adaptation se fait petit à petit sans tapage et avec l'aide précieuse de certains sponsors, comme le groupe La Belle et le groupe Tahkout, qui sont d'un apport considérable pour nous.Et quand je dis que le professionnalisme n'est pas seulement une question d'argent chez nous ce n'est pas de la démagogie car il faut que vous sachiez qu'au WAT, il y a des joueurs qui perçoivent des salaires mensuels de 12 millions de centimes, soit dix fois moins que le salaire minimum des autres clubs. Et comment faites-vous pour que les joueurs adhèrent à votre politique ? C'est simplement une question d'état d'esprit que nous avons instaurée et qui, avec l'entraîneur Amrani, a été très bien perçue par nos joueurs.Vous devez aussi savoir que cette saison nous nous sommes séparés de pas moins de 14 joueurs et nous avons recruté 13 joueurs, pour l'essentiel des éléments jeunes venant des divisions inférieures. Mais vous avez aussi gardé quelques anciens ? Forcément, pour que l'amalgame soit performant, il faut des joueurs d'expérience pour encadrer les jeunes et, pour cela, nous avons deux joueurs qui ont 35 ans comme Belgherri et Boudjakdji qui apportent justement ce que recherche l'entraîneur. Après un début laborieux, le WAT a réalisé une remontée spectaculaire. A quoi est due cette métamorphose ? Comme je l'ai déjà dit, l'équipe a été remodelée à 60% environ. il a fallu donc attendre quelques matches pour que notre équipe atteigne son rythme de croisière. Nous avons réalisé quatre victoires et un nul à Belouizdad avant ce match de Tizi Ouzou. Une défaite face à la JSK est venue comme un coup d'arrêt à votre formidable ascension... Vous savez, on dit quelquefois qu'il faut, à un moment donné, une défaite pour se remettre en question et se remotiver. Et j'espère que cette défaite de Tizi Ouzou sera ainsi perçue par notre équipe. Cela dit, nous avons joué dans des conditions inhabituelles et après un voyage éreintant. Moralement, on n'est pas préparés pour jouer dans de telles conditions et puis, franchement, le terrain était impraticable et très dangereux pour les joueurs. L'arbitre aurait très bien pu reporter ce mach, mais bon… la décision finale lui revenait. Votre prochain match, ce sera face au MCO, une équipe qui carbure très fort depuis quelque temps... Les matches WAT-MCO ont toujours eu un cachet particulier avec beaucoup de passion. Tout ce que j'espère c'est que ce derby ne déborde à aucun moment de son cadre sportif et que le meilleur l'emporte. Quel est l'objectif du Widad dans ce championnat ? Notre objectif en toute modestie est le maintien. Nous ne changerons pas de cap, car il n'est pas question de mettre une pression inutile sur l'équipe ou l'entraîneur Abdelkader Amrani qui est en train d'accomplir un excellent travail. En conclusion, quel est le secret du WAT ? Il n'y a pas de secret ou, du moins, notre seul secret c'est la stabilité de l'encadrement technique. En tout cas, tant que je serais président du WA, je ferai tout pour maintenir Amrani à son poste.
