Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Algérie Télécom, Algérie Poste, ERMA, APC et OPGI risquent d'être plongés dans le noir La filiale de Sonelgaz SDA réclame des factures impayées s'élevant à plus de 64 milliards de centimes
La Société de distribution d'Alger (SDA) de l'électricité et du gaz, une filiale de Sonelgaz, menace de couper l'alimentation en énergie électrique à plusieurs de ses clients parmi l'administration, dont Algérie Télécom, Algérie Poste, l'OPGI et la Seaal. La cause sont des créances s'élevant à des dizaines de milliards de centimes, a annoncé, hier, Loucif Lakehal, directeur de la SDA, au cours de l'exposé du bilan pour l'année 2011, suivi d'une conférence de presse. Le responsable cite, parmi les administrations concernées par le non-paiement de factures, l'Erma (EPIC de la wilaya d'Alger chargée de l'éclairage public), Algérie Poste, et OPGI. «Les factures impayées par les administrations totalisent, en 2011, plus de 644 millions DA, ce qui représente environ le tiers du chiffre d'affaires de notre société», dira-t-il. «Je ne dis pas qu'ils ne payent pas, mais nous trouvons des difficultés à entrer en possession de notre argent», lance-t-il. Selon les chiffres communiqués dans l'exposé du directeur de la SDA, les particuliers sont moins endettés, pour la même année, que les administrations. «Les abonnés ordinaires (ménages) totalisent plus de 493 millions DA», selon Loucif Lakehal. «Si pour les particuliers, il est indiqué dans la facture que faute de paiement, l'alimentation pourrait être coupée au bout de quinze jours, il n'en est pas de même pour l'administration», souligne-t-il. Les Assemblées populaires communales ne sont pas en reste puisque elles totalisent des factures s'élevant à plus de 390 millions DA, ajoute le directeur de la SDA. «Nous sommes en train de financer les APC», dira Loucif Lakehal, expliquant que «si cette situation perdure, la SDA risque d'entrer en faillite». «Nous possédons l'arme fatale» «Pour l'administration, nous allons opter pour un plan d'action consistant à renforcer les démarches auprès de nos clients endettés, et s'ils ne payent pas, nous recourrons à la coupure de l'alimentation en énergie, puis nous constituerons un dossier judiciaire et déposeront plainte au niveau de la justice», dira le directeur de la SDA, concernant plusieurs sociétés et administrations, dont Algérie Télécom, Algérie Poste, l'OPGI, la Seaal, Erma et les APC. «Nous possédons l'arme fatale contre les abonnés industriels qui ne payent pas leurs factures. C'est la coupure, puis la constitution d'un dossier contentieux et ensuite la justice», ajoute Loucif Lakehal. Il est à noter que la SDA alimente 11 communes d'Alger, qui sont El Achour, Draria, Birkhadem, Baba Hassen, Saoula, Gué de Constantine, Kharaïcia, Baraki, Birtouta, Ouled Chebel et Sidi Moussa. 220 plaintes déposées en 2011 Le directeur de la SDA ajoute que 220 plaintes ont été déposées par la société qu'il dirige, en 2011. C'est ainsi qu'il détaille que 32 plaintes ont été déposées pour «fraude de courant», 72 plaintes pour «chèques sans provisions», 3 plaintes pour «agressions d'agents», 60 plaintes pour «agressions d'ouvrages», et 53 plaintes pour «vol de toute nature». «Il y a des plaintes programmées pour être déposées avant 2011, ça n'a pas été fait mais seront déposées en 2012», ajoute-t-il. «Pour les 220 plaintes déposées, seulement 22 ont été jugées», selon Loucif Lakehal. Le directeur de la SDA évoque, par ailleurs, «l'absence de coordination entre les différents services intervenants» lors de travaux effectués sur la chaussée ou autres espaces relevant du domaine public. «Nous ne sommes pas consultés pour ces travaux et, souvent, les autres services intervenants ne possèdent même pas de carte situant nos installations électriques ou de gaz et causent, ainsi, à coups de pioches, des dégâts considérables à nos installations», selon le directeur de la SDA. Pour ce qui est des piratages des câbles électriques, Loucif Lakehal tire, là aussi, la sonnette d'alarme. Il dira que «non seulement ça existe mais ça évolue d'année en année».
