La circoncision des garçons en âge préscolaire est une de nos traditions arabo-musulmanes. Lors d'une petite virée durant la journée de jeudi (leilet nisfiya) au pavillon des urgences de l'hôpital de Ben Aknoun, on a pu constater la présence d'un nombre important de familles qui accompagnaient leurs enfants afin de subir l'acte de circoncision. La circoncision collective des enfants, imminente à l'hôpital de Ben Aknoun comme ailleurs à travers le pays, est désormais soumise à la surveillance du secteur de la santé, a indiqué un chirurgien. Ces opérations ne peuvent être pratiquées que par des chirurgiens, dans des blocs opératoires et sur autorisation de la Direction de la santé et de la population (DSP), a-t-il ajouté. Mohamed, 40 ans, père de deux enfants dont l'un d'eux est âgé de 4 ans devant être circoncis, a souligné : «Nous ne pouvons plus nous permettre de faire venir un médecin à domicile pour effectuer la circoncision, on se voit donc obligé de se conformer aux exigences du ministère de la Santé et de conduire nos enfants dans une structure de santé dotée de chirurgiens et de blocs opératoires. Aujourd'hui, comme c'est la nuit de la moitié du mois sacré, j'ai ramené mon fils pour être circonscris.» D'autres familles préfèrent la 27e nuit du mois de Ramadhan ou la «nuit du Destin», durant laquelle le Prophète Mohamed (QSSSL) eut la révélation de la mission dont il allait être chargé par Dieu. En Algérie, traditionnellement, Leïlat El Qadr est l'occasion de procéder à la circoncision des enfants dans une atmosphère pieuse qui caractérise ce jour béni parmi les autres. L'un des chirurgiens nous a indiqué que la circoncision peut être réalisée à n'importe quelle période de l'année, toutefois les familles choisissent le mois sacré pour effectuer ce rite dans une atmosphère festive. Généralement et durant chaque mois de Ramadhan, durant la 2e quinzaine de ce mois sacré a lieu la circoncision et la journée du 27e jour (Leilat El Qadr) est particulièrement prisée par les familles, comme c'est le cas pour aujourd'hui. Fortement sollicités, les services de chirurgie chargés d'effectuer les circoncisions étaient visiblement dépassés par l'événement et incapables de prendre en charge tous les enfants ayant des rendez-vous, encore moins la foule importante de patients venus pour une consultation. L'acte doit être pratiqué dans une structure sanitaire L'acte de circoncision soumis aux dispositions réglementaires en vigueur ne peut être pratiqué que par un chirurgien dans une structure sanitaire, a rappelé jeudi le ministère de la Santé dans un communiqué. Il a insisté sur la préservation de la santé et l'intégrité des enfants concernés. En effet, «l'acte de circoncision ne peut être pratiqué que par un chirurgien dans une structure sanitaire publique ou privée réunissant toutes les conditions de sécurité pour la réussite de cet acte chirurgical», a indiqué la même source. Le ministère fait savoir que l'acte de circoncision, à titre individuel ou dans le cadre d'une campagne collective, est soumis aux dispositions réglementaires en vigueur, notamment l'instruction numéro 006 datée du 5 juin 2006 relative à la prise en charge des circoncisions, lit-on également dans le texte. Ces dispositions exclusives procèdent du souci de préserver la santé et l'intégrité des enfants concernés et sont dictées par la nécessité d'œuvrer à éviter que «ne se renouvellent des accidents douloureux qui ont transformé en deuil un acte de foi et de joie». En quoi consiste cette prise en charge ? Cette prise en charge concerne en fait l'achat d'une tenue de circonstance pour l'enfant (gandoura, tarbouche, etc.), l'organisation d'une fête au niveau d'une salle lors de la veillée du 15e ou du 27e jour du Ramadhan et le transport par véhicule jusqu'à l'hôpital le jour de la circoncision, les frais de la circoncision étant à la charge de l'hôpital. Tous les consommables et médicaments sont pris sur le quota mensuel du service de chirurgie. Les ligatures sont également défalquées du quota mensuel du bloc opératoire, ce qui se répercute sur l'activité chirurgicale quotidienne. En outre, au niveau strictement économique, la circoncision d'un nombre d'enfants aussi élevé le même jour oblige l'équipe chirurgicale à suspendre l'activité opératoire normale, a-t-il ajouté.
