Les annonces de la prise de mesures à même d'éviter des drames durant les intempéries se multiplient de la part des pouvoirs publics, sans que des pertes humaines ne soient malheureusement évitées. Pourtant, l'alerte est à chaque fois donnée et les budgets pour parer aux dangers liés aux fortes chutes de pluie ne cessent d'être revus à la hausse. Ce sont 200 milliards DA qui sont alloués à 600 communes inondables à travers le pays pour cette année, selon les pouvoirs publics. Cela n'a malheureusement pas empêché les dégâts enregistrés dès les premières pluies. Face à l'importance du budget, le constat est amer : plus de 30 000 avaloirs sont créés et abandonnés, chaque année, comme il existe, actuellement, plus de 500 points noirs au niveau national, nous confient des sources au fait du dossier. A Alger seulement, plus de 6000 avaloirs sont dépourvus de dalles, représentant un véritable danger pour les passants et renseignant sur la légèreté avec laquelle on fait face au danger des inondations. La capitale comptait 44 points noirs en 1997, et est menacée par 13 oueds. Cette situation qui renseigne, selon nos sources, sur le degré de préparation du pays face aux intempéries et inondations durant les saisons pluviales coûte chaque année cher, puisque une centaine de personnes décèdent annuellement parce que les mesures nécessaires ne sont pas prises par les autorités en charge de la lutte contre les inondations. Selon nos sources, l'anarchie a commencé en Algérie en 1985, avec la crise économique mondiale et l'abandon de la voirie. 400 nouvelles villes réalisées sans système d'évacuation des eaux pluviales La situation n'a pas pour autant été améliorée depuis dans notre pays, au contraire ! Les constructions devant des oueds, comme c'était le cas dans la wilaya de Ghardaïa, ont apporté leur lot de victimes. La déforestation a participé à l'aggravation puisque la terre n'est plus retenue en cas de glissement de terrain. Des situations auxquelles les pouvoirs publics ont assisté sans réagir. «Le pays compte 3000 oueds avec souvent des constructions à leurs abords, autorisées ou tolérées par les autorités qui, pourtant, ne peuvent ignorer que cette situation peut représenter un grave danger pour les occupants de ces bâtisses en cas de crue, expliquent nos sources. Ajouté à ce tableau le fait que, précisent nos sources, «la plupart des cités et rues sont dépourvues de système d'évacuation des eaux pluviales», et que, selon nos interlocuteurs, «la plus grande partie des 400 nouvelles villes réalisées depuis 1962 sont dépourvues de ce système». Absence de coordination entre les différentes autorités Si la maintenance des avaloirs par les autorités concernées n'est pas faite durant l'été, avant l'arrivée de la saison des pluies comme le veulent les normes, ces derniers soumettent les cités et agglomérations aux dangers des inondations. Encore pire, le vol de tampons d'avaloirs fait ravage, exposant les passants aux chutes parfois mortelles, et provoquant d'autres drames en cas de chutes de pluie. Pas seulement cela, relèvent nos sources qui font état d'absence de coordination, parfois, entre assemblées populaires communales (APC), services de l'hydraulique et archives. «Parfois, pour ne pas dire souvent, des opérations de maintenance ont lieu sans que les employés mobilisés pour ce travail ne disposent de cartes localisant les avaloirs», selon nos sources. Ces dernières notent, également, le fait que des infrastructures (écoles…) sont érigées parfois à des dizaines de kilomètres des lieux d'habitation des élèves. Ces derniers, en cas d'intempéries et d'inondations, sont exposés au danger d'être emportés par les eaux de pluies, explique-t-on.