Dans plusieurs quartiers d'Alger, l'ambiance qui règne en ce jeudi 29 novembre, jour de scrutin pour le renouvellement de l'exécutif communal et de wilaya, est plutôt atomisée par un sentiment général de désaffection vis-à-vis des rendez-vous des urnes. Hormis l'entourage immédiat des établissements scolaires érigés en centres et bureaux de vote où le va-et-vient d'une poignée d'électeurs requiert l'attention, l'évènement n'est perceptible nulle part ailleurs. Les citoyens en âge de voter et qui sont invités à élire leurs magistrats communaux et leurs représentants au sein de l'APW semblent branchés sur d'autres préoccupations. Les impressions récoltées ici et là laissent croire que le plus clair de la journée d'hier, chômée et payée, faut-il le rappeler, la grande majorité des Algérois l'ont consommée en diverses occupations sans aucun rapport avec l'élection. Certains ont préféré se rendre au marché et faire les boutiques, d'autres ont rendu visite à la famille et aux amis et d'autres encore ont tout simplement choisi de rester chez eux, encouragés par le climat froid et pluvieux, notamment durant la matinée. Il y en avait même qui ont choisi cette date pour enterrer leur célibat, à l'exemple de ce couple dans une Mitsubishi flambant neuf, devançant un cortège d'une quinzaine de véhicules que nous avons croisé sur le tronçon menant d'El Hamiz vers Bab Ezzouar. C'était en début d'après-midi, alors que nous étions en compagnie du lieutenant colonel Kerroud Abdelhamid, chef de la cellule de communication du commandement national de la gendarmerie qui supervisait le déploiement des éléments de cette institution dans le cadre de la sécurisation des élections. Une mission qui consiste, selon Karim Medoui, chef de compagnie d'Aïn Taya de la gendarmerie, à sécuriser notamment le transport des bulletins de vote à partir de l'imprimerie jusqu'aux centres et bureaux qui accueillent les électeurs, l'acheminement des urnes, ainsi que la sécurisation de l'opération de dépouillement. Dans cette localité, les services de la Gendarmerie nationale ont sécurisé quelque 74 bureaux, dont 8 centres de vote, a-t-il informé. Le lieutenant colonel Kerroud rappelle de son côté que le commandement de la gendarmerie a mobilisé 68 000 éléments pour sécuriser ces élections. Une participation de 50% à 13h30, dites-vous ? Dans l'un de ces bureaux de vote, en l'occurrence l'école primaire Houari-Boumediène, sise au lieudit haï R'mel, l'on a été surpris par les propos de son responsable, Rabah Touil, qui nous révèle d'entrée que parmi les quelque 2289 inscrits, plus de 1000 avaient déjà voté à 13h30, soit un taux de participation de près de 50% . Un exploit qui tranchait avec le spectre de l'abstention omniprésent dans les rues et ruelles d'Alger durant toute la matinée d'hier. Dans un autre bureau, soit à l'école Ali Hamdane relevant de la même localité, la participation en début d'après-midi avait atteint 30%, selon le responsable du bureau, Abdelhamid Benkhelif. Affirmant que ce taux est meilleur comparativement aux législatives de mai dernier, le même responsable nous apprend en outre qu'une trentaine de fiches d'orientation ont été remises aux électeurs ne disposant pas de carte de vote, pour leur permettre de se rendre dans l'isoloir. Idem pour ce qui est du bureau de vote de Hassiba Ben Bouali, où le taux de participation était de 33% à notre passage vers 14h. Ces taux de participation dépassent largement la moyenne nationale qui n'avait atteint nulle part ailleurs les 15% à cette même heure.
