Le Bayern, déjà champion d'Allemagne, a roulé sur la Juventus mercredi en quart de finale de la Ligue des champions et file vers le triplé, porté par sa puissance collective et athlétique, et par la rage de l'avoir complètement raté l'an dernier. Les larmes de 2012 ont séché, le géant bavarois est en course pour une triple couronne que personne n'a jamais coiffée en Allemagne. Triomphateur en Bundesliga, déjà gagnée à six journées de la fin, le Bayern a surclassé la Juve (2-0/2-0) en quart de finale et attend son adversaire des demies, vendredi. Ce sera un "derby" contre le Borussia Dortmund ou un Allemagne-Espagne contre un des deux monstres, Real Madrid ou FC Barcelone, pour une revanche des défaites contre la "Roja" en finale de l'Euro-2008 et en demi-finale du Mondial-2010. En Coupe, le Bayern est aussi arrivé à l'avant-dernière marche, d'où il devra déloger Wolfsburg mercredi pour rester sur la route du triplé. La saison dernière, les Bavarois ont tout perdu en fin de saison, laissant le titre à Dortmund pour la seconde fois d'affilée, perdant la finale de Coupe d'Allemagne contre le même rival (5-2), et surtout manquant la finale de la C1 à domicile contre Chelsea, dans une dramaturgie comme le football sait en réserver: rejoint par Chelsea à la dernière minute sur le seul corner obtenu par les "Blues", contre 20 au Bayern, les hommes de Jupp Heynckes se sont inclinés aux tirs au but, après un penalty raté par Arjen Robben dans la prolongation. Le Bayer Leverkusen aussi avait vécu une telle saison en 2002, deuxième de Bundesliga, finaliste de la Ligue des champions et de la Coupe d'Allemagne. "Pas au bout du chemin" Longtemps inconsolable, le Bayern est reparti en campagne. Pour atteindre sa troisième finale de Ligue des champions en quatre ans, il s'appuie sur un système parfaitement rôdé, qui a fait l'admiration des commentateurs italiens. "Ils jouent ensemble depuis longtemps, il n'y a pas de superstar, la star c'est leur jeu collectif", dit Gianluca Vialli. "Ils n'ont ni Lionel Messi ni Cristiano Ronaldo, mais c'est une équipe très bien construite, avec au moins quatre grands joueurs, Robben, (Thomas) Müller, (Franck) Ribéry et (Bastian) Schweinsteiger", renchérit Paolo Rossi. Les Bavarois se sont complimentés eux aussi, mais sans s'endormir sur leurs lauriers. "On a joué intelligemment, on est resté calme et on a marqué le but, a noté le buteur Mario Mandzukic. Mais on n'est pas arrivé au bout du chemin". L'entraîneur, Jupp Heynckes, souligne: "la Juventus nous a mis en difficulté en première période par son pressing, nous avons perdu trop de ballons et nous n'étions pas bien dans l'organisation défensive". "En seconde période nous avons retrouvé nos qualités, ajoute-t-il. Attendons le tirage au sort, on prendra ce qui viendra. Mais je pense que personne n'a envie de tomber sur le Bayern: nous sommes arrivés deux fois en finale ces trois dernières années, tout le monde nous respecte". Mais si Heynckes réussit le triplé, comment Pep Guardiola, le futur entraîneur, pourra-t-il faire mieux?
