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Des associations se dévouent pour un Iftar au foyer pour personnes âgées de Gennevilliers
Ramadan
Publié dans Le Temps d'Algérie le 22 - 07 - 2013

Lila, Nacera, Fatiha, Yamina, Saliha et tant d'autres. Elles étaient nombreuses à se dévouer ce dimanche soir pour offrir aux travailleurs migrants algériens, et pas seulement, pour la plupart âgées, le bonheur de vivre le temps d'une soirée, l'ambiance chaleureuse de l'Iftar qui leur manque tant dans ce foyer de l'Adoma (ancienne Sonacotra) à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) loin de leurs proches, en ce mois Sacré du Ramadhan.
Présidente d'associations, bénévoles, volontaires, elles ont renoncé à la tradition de rompre le jeûne avec leurs familles respectives, pour se mobiliser, financer et concocter un repas spécial à l'ombre d'une soirée ramadhanesque festive, à tous ceux que l'éloignement de leur environnement originel est assombri par un quotidien déjà lourd d'amertume et de morosité.
Comme des abeilles bienveillantes, le temps de rompre frugalement le jeûne d'une datte et d'un verre de lait et les voilà s'affairant à dresser les tables pour ces dizaines de retraités partis accomplir la prière du Maghreb, et servir chorba fumante et Boureks croustillants, aux premiers arrivés, émerveillés de constater que même un orchestre de musique Gnawa a été invité pour égayer leur Iftar dans une atmosphère chaleureuse ressuscitée grâce la générosité de femmes en permanence dévouées à des causes humanitaires.
Thé à la menthe servi à profusion, gâteaux orientaux circulant dans des plateaux, tout donnait le sentiment d'une fête que la convivialité ambiante confortait.
Les rires fusaient, les plaisanteries aussi parmi ces travailleurs retraités heureux de se voir choyés, même si la tristesse se reflétait parfois dans leur regard perdu bien au loin, pesant de souvenirs de la terre natale et que rien ne pourra à jamais dégommer.
Cette heureuse initiative émane de l'Association France-Euro-Méditerranée et l'Association Chaine de l'espoir pour le Maghreb, en charge d'enfants malades en provenance de l'étranger et soignés en France.
"L'idée d'organiser un repas aux migrants algériens âgés, a germé suite à la soirée organisée en juin dernier à l'Unesco en hommage aux personnes immigrées algériennes dits les ‘Chibanis', un terme que je n'aime pas du reste et nous avons décidé alors Nacera Arsouli et moi de faire un geste concrets en leur organisant, le temps d'un soir, un Iftar digne d'une ambiance familiale qui leur manque tant dans ces foyers impersonnels pour migrant en situation précaire et sans famille" a confié à l'APS Lila Boukortt présidente de l'association France-Euro-Méditerranée.
"Je suis heureuse de constater que cette initiative est une réussite et surtout contente de constater que la convivialité et la fraternité prévalent entre les locataires de ce foyer, si proches les uns des autres malgré leurs différences de langues et leurs pratiques religieuses", a-t-elle ajouté.
"Nous avons pris cette initiative de rupture de jeûne dans ce foyer pour partager ce repas avec des personnes âgées toutes nationalité confondues", a dit de son côté Nacera Arsouli, présidente de l'Association Chaine de l'espoir pour le Maghreb "Le mois sacré du Ramadhan est un mois de solidarité et nous avons tout préparé en une semaine Lila et moi pour que ce principe soit respecté. Un bonheur que nous partageons non sans fierté avec les habitants de ce foyer", a-t-elle ajouté, saluant la générosité d'autres associations ayant contribué à réaliser cette initiative.
Cette action n'est pas un geste isolé…
"Cette action n'est pas un geste isolé puisque nous allons repartir vers un autre combat, celui de procurer bonheur et joie, le jour de l'Aïd El Fitr, aux enfants malades d'Algérie hospitalisés au Centre Pierre et Marie Curie, de lutte contre le cancer. Nous en serons alors à la 7éme édition de cette action", a-t-elle dit.
Interrogés à leur tour, sur ce que leur apporte l'idée d'organiser cet Iftar au centre Gambetta de l'Adoma, ses résidents semblait contents de savoir que, tout compte fait, ils ne sont pas ces oubliés qu'ils semblaient être.
"Nous devons vivre dans ces habitations avec l'idée du partage avec tout le monde, avec toutes les cultures ici présentes. C'est ma conception de la vie", dira Jean-Luc, un français originaire de Bretagne, retraité de 62 ans qui continue à travailler à mi-temps dans une grande surface pour payer avec son très faible revenu, quelque 300 euros de loyer à l'Adoma et verser une pension à ses enfants qui vivent loin de lui.
Il s'est dit "ravi" de partager ce repas avec les résidents du centre, lui, de confession chrétienne, soulignant l'enrichissement que procure le frottement des cultures cosmopolites et la satisfaction de se sentir membre de cette communauté.
H'mida Messaoudi quant à lui est natif des Aurès (Algérie). Ce gaillard de 74 ans, à la moustache touffue, vit dans ce centre depuis 1972, avant même la création de l'Adoma. Il était ouvrier à l'usine Simca à Nanterre. Depuis cette date et à ce jour, il vit dans la même chambre, située dans le même couloir dans ce même foyer destiné à réponde aux situations de grande précarité des travailleurs migrants et autres.
"Je réside dans ce foyer avant même la construction de l'Adoma, anciennement Société nationale de construction de logements pour les travailleurs (Sonacotra). Ma famille ne vient jamais me voir. C'est moi qui me rends à Batna chaque été. Mais voilà 3 ans que je n'ai pas mis les pieds là-bas. Je traine une grave maladie qui me contraint à des séances permanentes de rééducation", a-t-il confié, lourdement appuyé sur une canne.
"Ce soir me rappelle une ambiance familiale que je n'ai pas vécue depuis bien longtemps. Rien ne vaut ce mois Sacré de piété et de pardon passé en famille. Cette chaleur que peut me procurer mes s proches me manque tellement, ici loin d'eux", avouera-t-il avec nostalgie.
Mansour réside quant à lui depuis 1998 dans ce centre, date correspondant à sa fin de fonction. Originaire de Biskra, il est aujourd'hui à la retraite après avoir travaillé de 37 ans dans ce foyer. Il perd alors son logement de fonction et loue la chambre qu'il occupe actuellement avec son épouse.
"Dans le passé, il était facile de postuler à une chambre à l'Adoma. Aujourd'hui il faut attendre longtemps avant que le centre ne donne suite à votre demande ", a-t-il révélé. " Actuellement je suis à la retraite mais je continue à travailler à temps partiel au centre pour subvenir à nos besoins ma femme et moi et payer notre loyer", a-t-il dit.
Le centre Adoma de Gennevilliers comprend 296 résidents algériens et africains, dont 25 femmes. Ces personnes souvent en situation précaire peuvent de leur plein gré quitter le centre après avoir réussi à trouver un logement avec l'aide des services de la préfecture.
L'Adoma, ancienne Sonacotra, s'est surtout développé entre 1965 et1975, en construisant et gérant des foyers destiné aux travailleurs masculins maghrébins employés dans l'industrie ou la voirie à Paris. Il s'est par la suite ouvert de plus en plus aux Africains sub-sahariens du Sénégal ou du Mali. L'appellation est restée, mais aujourd'hui, l'Adoma loge toutes les populations en difficultés.


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