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Chemini Shamy, ou la Kabylie en toute liberté
LES UNS ET LES AUTRES
Publié dans L'Expression le 04 - 08 - 2001

Lui, c'est bien sûr Chemini Shamy, le cofondateur des Abranis, un groupe musical performant des années 70.
Lui, c'est bien sûr Chemini Shamy, le cofondateur des Abranis, un groupe musical performant des années 70. Il n'a pas cassé sa guitare depuis, mais en mettant la plume au service d'un imaginaire, tel que libéré par une idée de Kateb Yacine, il commettra un ouvrage en plusieurs tomes où il racontera la Kabylie des années1940-1990. Le roman en question ne parle pas de la guerre, avertit son auteur. Il y traite des us et coutumes sans pour autant donner dans les mœurs ou le sociologisme. C. Shamy met l'accent sur le fait que ce n'est là qu'une illustration d'un mode de vie, celui de nos ancêtres avec tous les ingrédients qui ont meublé leur quotidienneté à travers les affres, les joies, les petites peines, les drames atténués par des pointes d'humour, celui farceur des écoliers ou ironique des personnes âgées. Bref des ingrédients pluriels qui permettent à la Kabylie éternelle de jaillir des tréfonds de l'âme d'un barde soucieux plus que jamais de libérer l'orgueil de toute une communauté à la faveur d'une explosion chorale où la musicalité de l'énoncé et des non-dits fait voler en éclats toute velléité de fatalité.
Orgueilleuse Kabylie, est le titre générique très révélateur s'il en est d'une œuvre composée de cinq tomes où son auteur couvre une période d'un demi-sièclee environ Ecrite dans le but d'apporter un témoignage simple d'une époque largement occultée, l'œuvre en question se veut une contribution à mieux faire connaître la spécificité kabyle. Tenant compte des événements historiques, culturels et migratoires, basée qu'elle est sur des faits réels, cette saga romancée, souligne son auteur, retrace sans complaisance ni misérabilisme la vie quotidienne caractérisée le plus souvent par des contradictions, la négation et les nombreuses opportunités de s'en sortir.
Pour notre confrère Rabah Mezouane, ce roman est d'une brûlante actualité car ceux qui ont remplacé le colonisateur n'auraient fait que poursuivre la même œuvre : «Les conséquences en sont visibles. Après l'avoir soumis à la diète, le peuple dont on voulut idéologiquement faire un seul héros, est entraîné dans une spirale de violence. On saura gré à Shamy de n'être pas tombé dans la facilité de l'autobiographie pleurnicharde pour donner à lire une chronique du temps qui passe et à familiariser son lecteur à des tranches de vie dans lesquelles on pourrait tous se reconnaître.»
Né en 1944 à Itbrahem, en Basse-Kabylie, C. Shamy, de son vrai nom Abdelkader Chemini, était un enfant berger initié très tôt aux métiers de la terre. Torturé en 1957 par l'armée française, il est témoin, sur la place même de son village, de viols et d'exécutions publiques. Les séquelles physiques de la guerre le poussent à se rendre en France où il est soigné dans un hôpital de la région parisienne. A la suite de sa convalescence, il travaille dans le bâtiment avant d'entreprendre de suivre des cours d'alphabétisation, et d'obtenir un CAP de monteur en chauffage central, de plombier, de dessinateur industriel et un brevet d'électronicien Un accident de travail le rend inapte à l'exercice de son métier Il ne pouvait en être autrement à la suite de trois interventions chirurgicales au poignet droit. C'est le moment qu'il choisira pour partir à la découverte de la musique occidentale plus exactement, air du temps oblige, celle portée par les Beatles, les Rolling Stones, Otis Redding. Nous sommes en 1967, et c'est justement cette année qui lui donnera l'occasion de cofonder le groupe Abranis. A partir de cette date rien ne peut arrêter son engouement pour l'art, en général, et la musique, en particulier. Il dépose huit chansons à la SACEM ( organisme français des droits d'auteur ) et fait la connaissance de Jimmy Hendrix, des Catharsis, de Magma, Le Bonheur des Dames, Orange…C'est avec Les Abranis que C. Shamy connaîtra des moments forts surtout que ce groupe kabyle forcera très vite l'admiration en Algérie comme au Maroc, en Tunisie, en France, en Italie et en Hollande. Infatigable, pour ne pas dire insatiable, il contribuera à la création, en France, de plusieurs radios libres parmi lesquelles il est aisé de citer Radio-Afrique, qui deviendra tout à tour Radio-Berbère puis Radio-Sud, et Radio-Tiwizi.
Il entamera sa carrière d'écrivain, en 1994, avec le premier tome de sa saga Orgueilleuse Kabylie pour le compte des Editions l'Harmattan auxquelles il confiera les trois autres, successivement en 1996, 1998 et 2000.
Après la musique et la littérature, l'un des principaux animateurs des Abranis nourrit intensément l'espoir de contribuer un jour à l'adaptation à l'écran de son œuvre littéraire. Il y pense grandement malgré le scepticisme affiché par certains esprits chagrins qui considèrent cette démarche sinon loufoque, du moins fantaisiste. Ce qui lui fera dire : «Ces gens, comme les appelle Jacques Brel, n'ont que du venin à cracher au lieu de proposer et de créer pour faire avancer notre société. Ils sont comme nos gouvernants. Ils parlent au nom du peuple qu'ils ne connaissent pas et qu'ils musèlent pour mieux l'exploiter.» Pourtant, le message qu'il se propose de transmettre est simple. Sa préoccupation cardinale consiste à faire prendre conscience aux peuples africains en général, et aux habitants de l'Afrique du Nord en particulier, de la nécessité de passer de la culture orale, plusieurs fois millénaire, à celles de l'écrit et de l'image en vue de faire évoluer cette région du monde en adéquation avec sa spécificité identitaire et historique, invitant en cela les intellectuels de la région à dépasser le stade de leurs contradictions, à tenir compte de leur sensibilité et à leur façon d'être au quotidien. C'est certainement pour cette raison qu'il a opté, par ailleurs, pour un travail tous azimuts en direction des enfants auxquels il a offert de nombreux titres.


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