Encore une fois, c´est le président de la République, promoteur de la réconciliation nationale qui est responsable devant l´Histoire de tous les chantiers qui sont entrepris en Algérie depuis 1999 jusqu´à la fin de son dernier mandat. Encore une fois, prend fin la polémique stérile de l´opportunité ou non du jumelage d´élections qui, apparemment, ne sous-tendent aucunement l´intérêt du citoyen, dont l´attention est accaparée quotidiennement par le prix de la pomme de terre qui ne veut pas décrocher, de la publication de la liste finale des heureux bénéficiaires des largesses de mécènes déguisés en banquiers, du sort final de l´Aadl dont le destin semble jumelé à celui de la Cnep, de la persistance des coupures d´eau malgré la bonne santé des barrages et la multiplication des stations de dessalement, de la gestion des transports publics qui sont confiés au plus pur des hasards, de la cherté de l´Adsl et de la télévision par fibre optique qui tarde à venir et qui attend, paraît-il, la dernière livraison de la dernière tranche de la dernière station de métro qui reliera le Club des Pins à Bentalha...Il faut dire que tous les espoirs sont permis si, d´ici là, il n´y a aucun tremblement de terre, un faux pas du pouvoir, un virus dérivé du H1N5 ou d´un coup d´éventail donné à un quelconque touriste américain venu chercher quelque souvenir perdu par l´«homo habilis» qui hanta, jadis, le Tassili des Ajjer. C´est pour toutes les raisons évoquées ci-dessus que les futurs élus de la nation, sont appelés à remplacer ceux qui ont failli voter la loi sur la privatisation de Sonatrach puis son contraire. Enfin... Il faut rendre hommage aux députés qui ont essayé de faire entendre une voix discordante dans l´océan de l´unanimité, et souhaitons que les futurs ex-députés ne soient pas cités dans les affaires fangeuses, dont l´actualité est si prodigue. Cependant, il n´est pas superflu de donner quelques conseils aux futurs élus qui sortiront des urnes, dont on nous assure une transparence sans pareille: d´abord, il faut éviter de crécher au Club des Pins. Tout le monde sait que la proximité du lieu de travail et du logement est un facteur essentiel pour la qualité de la tâche qui attend. Il faut éviter de circuler en 4x4 de luxe: cela provoque des coups d´oeil meurtriers de la part des citoyens moyens qui sont obligés de se lever à cinq heures du matin pour prendre un hypothétique bus qui fait Aïn Taya-Alger et qui risque de les laisser sur le bord de la route, à l´insu des fonctionnaires du ministère des Transports qui font encore de doux rêves à cette heure-là. Le député représentatif doit avoir une ligne impeccable: faire de l´aérobic afin de faire fondre la masse graisseuse qui enveloppe une panse qui a une fâcheuse tendance vers une inflation incontrôlable. Dans ce cas, cela produit un néfaste effet sur l´électorat sous-alimenté qui attend avec inquiétude le nouveau prix du lait, dernier produit à être encore bradé suivant le barème fixé avant les grandes privatisations qui ont suivi les licenciements massifs, les ponctions salariales et les procès de cadres intègres... Enfin, le député doit être à l´écoute de «ses» électeurs, ouvrir son bureau à heures fixes, ouvrir un site Internet pour permettre à ceux qui sont trop timides de lui crier les quatre vérités en face, de s´exprimer, de participer de temps en temps à une marche interdite, au lieu de faire du jogging dans le quartier hautement sécurisé, fleurant le pin et l´air marin, et assister un gréviste de la faim qui vient soutenir la Centrale syndicale dans sa sieste prolongée. Il faut surtout qu´il se fasse délivrer par un taleb assermenté un talisman et une khamsa, histoire de se prémunir contre le mauvais oeil qui frappe tous ceux qui touchent un salaire mirobolant.