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Sacrifices
Publié dans L'Expression le 10 - 12 - 2008

Sale temps pour les smicards! A peine revenus d´une coûteuse rentrée, doublée d´un ruineux mois de jeûne, voilà qu´ils se heurtent la bourse au rituel du mouton. La claque! En pleine gueule! D´ailleurs, les deux semaines qui ont précédé l´Aïd, ressemblent à s´y méprendre à celles qui ont prévalu la veille du Ramadhan.
Cela a commencé par une sournoise mais irrésistible montée des prix des légumes et des fruits: tous, sans exception, ont été saisis d´une fièvre qui n´a pas eu pour effet de décourager les consommateurs mais d´accélérer le mouvement des paniers vers les marchés où les billets neufs de 1000DA claquaient plus souvent que les vieux parchemins de 200DA, qui ne tiennent encore qu´à grand renfort de rubans adhésifs.
«De la salade à 90DA! On aura tout vu!», s´exclamait ainsi Aâmi Rabah, qui ne recevait que des échos du marché. La raison est simple: sa vue déclinant au rythme de la montée des prix, sa vieille épouse et son fils l´avaient déchargé de ce calvaire quotidien qui consistait à remplir (il est préférable dans ce cas de dire: tenter de remplir) un couffin qui avait tendance à devenir plus léger au fil des années. Finalement, Aâmi Rabah s´est senti libéré de cette corvée qui le rabaissait chaque jour: sa retraite devenait de plus en plus inconsistante. Il sentait chaque jour le poids du mépris auquel étaient exposés les gens de sa sorte. Dire qu´il avait quitté son emploi en France en 1962, pour venir jouir d´une dignité retrouvée, dans son pays meurtri! «Dignité, mon oeil!» répétait-il au fur et à mesure que les déceptions remplissaient d´amertume son orgueil blessé. Pourtant, il avait travaillé sérieusement durant toute sa vie!
Certes, il n´a eu que de modestes postes de petit employé dans une municipalité, mais il s´estime heureux: il a élevé et marié toutes ses filles et son seul souci reste celui de son dernier qui, la trentaine passée, tarde à trouver l´âme soeur.
Aâmi Rabah s´en désole car sa compagne commence à être fatiguée, elle ne fait plus de galette et il est obligé, pour retrouver les goûts de la cuisine d´antan, d´aller de temps en temps chez une de ses filles. Pour l´instant, il calme sa fringale en allant tous les jours, à heure fixe, chez le Tunisien prendre un beignet qu´il fait passer avec un thé. Il goûte pleinement ces brefs instants de plaisir et il en sort toujours avec un éclair de satisfaction qui traverse fugitivement ses yeux éteints. Il s´essuie les moustaches blanches et reprend cahin-caha, appuyé sur sa canne, son chemin vers un cercle d´amis. Pourtant, cette année, Aâmi Rabah a pris une décision révolutionnaire: il n´a pas acheté de mouton et il n´égorgera pas. Cela porte un sérieux coup à son amour- propre et déjà il se fait du souci vis-à-vis de ses voisins: «Pourvu qu´ils ne viennent pas me donner un bout de viande, en pensant que je suis nécessiteux! Si je n´ai pas sacrifié à la tradition cette année, c´est que les moutons sont trop chers! C´est de la pure spéculation. Et puis, toute cette ambiance commence à me peser! Je ne supporte plus ces airs de fausse fête, les bêlements des moutons, les meules des rémouleurs, les odeurs de fumier et de bouzelouf! Dans une semaine, les gens commenceront à s´impatienter pour toucher leur retraite!»


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