Il n'y a que le Mouloudia d'Alger pour susciter un tel engouement. Avec l'équipe nationale, peut-être. Le fait est que les deux ne sont point des habitués des exploits et des conquêtes. Le MCA court derrière un passé glorieux qu'il ne semble pas près de rattraper. L'EN, quant à elle, est endormie depuis belle lurette et ne passionne presque plus les foules. Pourtant qui oubliera un certain jour du mois de juin 1982, juste après que cette équipe nationale eut battu la grande équipe de la RFA en Coupe du monde en Espagne et un autre jour d'un autre mois de juin, celui de 1999, après que le Mouloudia d'Alger eut été sacré champion d'Algérie de football? Ces deux jours-là, Alger avait baigné dans une indescriptible euphorie et cédé ses rues à des foules en transe. Depuis l'indépendance du pays on n'avait plus vu cela. Le Mouloudia était, jusqu'à hier, un pensionnaire de la division 2. Sa descente, il y a un an, lui a certainement été profitable puisqu'elle lui a permis de reconquérir son public et de le remobiliser. On a vécu, ces trois derniers jours, des heures de folie. En effet, dès mercredi, c'est-à-dire 24 heures avant le match contre Sougueur, la capitale a vécu au rythme des concerts de klaxons et des interminables cortèges de voitures. Mais ce n'était rien par rapport à ce qu'on a connu jeudi, après la consécration. La fête a été totale et a duré jusqu'à une heure très tardive. C'était en hommage au Mouloudia, le doyen de nos clubs, qui retrouvait l'élite un an après l'avoir quittée.