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Le petit monde de Don Camillo
Publié dans L'Expression le 26 - 08 - 2010


A la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans tous les pays européens, on a pu assister à une explosion d´oeuvres littéraires de toutes sortes et de tous styles: cinq années de guerre atroces et une censure militariste avaient étouffé les inspirations et la paix signée amena comme une grande bouffée d´oxygène chez les artistes en hibernation. Ils étaient dans la situation du plongeur en apnée qui remonte à la surface de l´eau et qui ouvre grand la bouche pour aspirer le plus d´air possible. Chaque écrivain est allé de sa plume pour raconter à sa manière les années de feu: témoignages, romans et reportages fleurirent la liberté retrouvée. Ainsi, on a pu lire sur les méthodes qui transformèrent les jeunes Allemands en machines à tuer comme on a pu vivre les aventures héroïques des résistants ou les rencontres de combattants alliés dans des circonstances dramatiques et cocasses. Mais une fois que l´odeur de la poudre et des charniers commença à se dissiper dans les relents de la guerre froide qui était imposée à l´Europe, les écrivains malins changèrent de plume pour décrire la nouvelle situation et la chargèrent souvent d´humour pour railler les nouvelles contradictions. C´est peut-être l´écrivain italien, Giovanni Guareschi, qui eut la meilleure idée: transposer l´atmosphère de la guerre froide dans un petit village du nord de l´Italie à travers deux personnages sympathique et antagonistes que sont le curé Don Camillo qui défend les valeurs de l´Eglise catholique et romaine, fer de lance de l´Otan, et Peppone, le maire communiste qui défend les valeurs du monde du travail. Cet attachant duo connut un si fort succès en librairie qu´il fut adapté à l´écran avec des comédiens aussi truculents que Fernandel et Gino Cervi. Le succès continua même après la disparition des comédiens puisqu´une célèbre marque de pâtes adapta le personnage pour sa publicité. Hélas, notre petit village niché sur le piémont ne connut pas les échos de ces luttes idéologiques préparées dans les laboratoires de la grande ville où des apprentis sorciers apprennent à jouer avec le feu ou s´amusent à tirer (de loin) les ficelles des petits pantins locaux. La raison est simple: dans ce petit village, l´imam est à la mosquée, le maire à la mairie et c´est la djemaâ qui s´occupe des petits problèmes de la communauté. Le maire fait réparer les routes, l´imam conduit son office religieux lors des prières rituelles, des enterrements, des fathas célébrées à la mosquée même, ou donne un avis doctrinal, à la demande d´un ou de plusieurs citoyens pour des problèmes qui concernent la société. Jamais de mémoire de chroniqueur, il n´y eut un conflit entre la djemaâ et la mosquée. Cela ne veut pas dire qu´il n´y a pas de luttes souterraines entre les laïcs formés à l´école du progrès et des idées de la Révolution française et les conservateurs dont la majorité font partie des familles maraboutiques. Mais, jusqu´à présent, tout s´est passé sans qu´un conflit naisse entre les deux parties: le cercle qui gère la zaouïa s´occupe des dons collectés tous les vendredis pour les distribuer aux pauvres, la djemaâ s´occupe de l´organisation de Timechret, une manifestation populaire qui permet de distribuer la viande fraîche de taureaux sacrifiés pour raffermir les liens sociaux entre les villageois. Le village faillit pourtant connaître un petit problème: le quartier supérieur ne disposant que d´une petite mosquée bâtie à l´époque des Turcs, jamais le besoin d´en construire une plus grande n´effleura l´esprit des croyants qui pratiquaient leur religion dans la modération, la tolérance et l´esprit d´ouverture. Un jour, une entreprise nationale de transport voulut mettre la main sur l´immense jardin attenant à la zaouïa: d´une seule voix, les villageois ne voulurent accepter l´intrusion «d´étrangers» au village: en un tournemain, une magnifique mosquée fut construite et baptisée sur l´emplacement du jardin. Le petit monde de Don Camillo sera peut-être pour demain.

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