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Publié dans L'Expression le 21 - 11 - 2010

Pour comprendre le fonctionnement d´une société plongée dans l´obscurantisme par les circonstances historiques et la rareté des ressources, il faut écouter les esprits lumineux et perspicaces qui ont observé et analysé le milieu dans lequel ils ont vécu.
Mouloud Mammeri, qui a éclairé une partie de ce siècle défunt par ses conférences, a ouvert les yeux de plusieurs générations de ses compatriotes comme il a soulevé l´ire de ceux qui ont perdu leur mémoire ou leur ombre. Dans l´une d´elles, restée célèbre pour son thème, l´auteur de l´Opium et le bâton critiquait un trait caractéristique de l´ethnie dont il était issu. Il avait remarqué que, au moment de prendre une décision importante, l´individu contemporain se demandait souvent si son acte allait plaire ou déplaire au lointain ancêtre qui avait laissé un jour quelque recommandation orale.
Le grand écrivain et anthropologue s´élevait contre cette absurdité qui faisait q´une décision qui allait engager le présent comme l´avenir d´un groupe vivant, était dépendante d´un ancêtre anonyme dont on a oublié même le nom...
J´eus à vivre moi-même cette expérience. Quand nous étions encore à l´école primaire, un camarade de classe et voisin, se prit de passion pour les lapins. Il se construisit un clapier, acheta un couple de lapins et passa le temps de ses loisirs à leur chercher des herbes tendres. Il m´en parla tant qu´il finit par me communiquer sa marotte. Quand je m´en ouvris à ma mère, elle leva les deux bras au ciel et s´écria: «Impossible! Le premier de notre famille a laissé une recommandation (daâ) importante. Il a interdit formellement aux siens d´élever les lapins et une malédiction pèse sur celui qui enfreint cette règle.» Je tombai des nues. J´ai pu vérifier cela: tous les foyers de cette nombreuse famille possédaient toutes sortes d´animaux domestiques mais aucun n´avait de lapins. Et pourtant, nombre d´autres familles élevaient ce sympathique rongeur. Les jours de marché, nombreux sont ceux qui les exposaient à la vente. Je me suis alors interrogé sur les raisons qui auraient poussé ce respectable ancêtre à bannir de son proche environnement ce lagopède.
D´autres interdits pèsent ailleurs sur d´autres animaux ou sur des pratiques professionnelles. Le métier de colporteur était le plus méprisé et celui qui est obligé de le pratiquer est tenu de changer de contrée, le colporteur est toujours considéré comme un «étranger», un intrus à la communauté. Quant au métier de boucher, il était interdit à tout montagnard digne de s´asseoir à la djemaâ. Cette occupation était réservée à ceux qui étaient considérés comme des parias: c´étaient pour la plupart les descendants des anciens serfs ou esclaves ramenés par les familles dominantes ou les Turcs. Mais si on se pose des questions sur le point de vue de l´ancêtre, sur nos pratiques actuelles, on suppose qu´il doit se retourner dans sa tombe sans discontinuer en apprenant que le sang de son sang doit se lever avec le muezzin pour acheter un sachet de lait subventionné. «Boire du lait pour commencer la journée! Pouah!», doit se dire l´ancêtre qui n´a jamais connu ni café, ni lait, ni croissant.
Le matin, il devait se contenter des restes de la veille: un couscous aux fèves sèches bien oint d´huile d´olive et arrosé de lait caillé ou de petit lait selon la fortune du pot, ou alors de quelques figues et de pain...
Le lait de chèvre ou de vache était réservé aux nourrissons. Quant au beurre, seuls les riches l´utilisaient de concert avec le miel. Ces deux produits témoignaient de l´aisance de la famille.


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