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L'amour aux temps des fontaines
FLORILÈGE DE POESIES KABYLES DE BOUALEM RABIA
Publié dans L'Expression le 19 - 06 - 2011

Des poèmes qui sont le reflet de la vie quotidienne.
La Kabylie est connue pour être le berceau d´une infinité de poètes anonymes. Ils ont légué des textes oraux ayant été transmis de génération en génération en dépit d´absence totale de supports écrits. Ces textes ne sont pas que des poèmes. Ils sont aussi le reflet de la vie quotidienne de la région et recèlent des messages de sagesse, voire même un contenu à dimension philosophique où l´on se pose légitimement des questions sur la vie et ses travers, sur le sort et le destin et sur la part de responsabilité de l´individu dans ce qui lui arrive ou ce qu´il subit.
L´amour, qu´il soit une réalité ou une illusion, reste un sujet inépuisable quand il s´agit de poésie. D´ailleurs, quelque part, peut-il y avoir poésie là où l´amour n´y est pas? C´est pour préserver ces vers des anciens que l´écrivain-romancier Boualem Rabia, qui vit et enseigne dans un lycée à Azazga, a regroupé dans un livre de 250 pages des poèmes qu´il a intitulés Florilège de poésies kabyles (Editions l´Odyssée).
Boualem Rabia a traduit ces textes en langue française, ce qui permet au lecteur de les découvrir dans deux versions. Boualem Rabia parle d´un florilège de poésies anciennes glanées dans le brouillard de l´oubli, des poésies qui resteront comme d´inébranlables vérités d´être acquises d´une langue et d´une culture plusieurs fois millénaires, toutefois encore vivantes. Boualem Rabia fait sienne une pathétique citation de Jean El-Mouhoub Amrouche qui dit que «toute poésie est avant tout une voix et qu´elle est un appel qui retentit longuement dans la nuit, et qui entraîne peu à peu l´esprit vers une source cachée, en ce point du désert de l´âme où, ayant tout perdu, du même coup en a tout retrouvé».
Poésie intérieure, qui tend au silence, mais un silence peuplé de mille voix sans timbre, les voix des devenirs qui s´achèvent dans l´être vivant que nous sommes, en l´instant précis où nous nous éprouvons comme un être unique et prédestiné dans la chaîne des êtres. C´est par ce beau prélude, qui est lui-même un poème en prose, que Boualem Rabia invite le lecteur dans le monde ensorcelant des mots. Ces mots qui parviennent parfois à dire l´indicible, mais qui éloignent tant de la réalité. L´auteur rappelle que Kateb Yacine qualifiait cette poésie anonyme de génie collectif. Pour Boualem Rabia, cette poésie réveille et réfléchit l´âme et la vie de la société berbère de Kabylie, en particulier, et de la société humaine, en général: «Une voix samaritaine qui parle et prolifère dans un beau qu´ignorent les profanes, dans laquelle chacun se reconnait».
L´auteur explique que dans son livre, il s´agit d´une sagesse archaïque ancienne, qui nous précède et ouvre les chemins du dire: «Ses héritiers spirituels savent encore la perpétuer. Cet art du verbe ne nous vient guère de la lyre mystique des Grecs ou des marbres résonnants de Rome, en dépit de ce qu´avancent gratuitement ceux qui nient le génie créateur des littératures orales.»
Les poèmes présentés par Boualem Rabia sont dotés d´une substance qui a trait à tous les sujets: aubades rituelles, contes, fables, devinettes, mythes cosmogoniques, poésies épiques, hagiographiques amoureuses sur toutes incidences des hommes dont elles tiennent lieu de mémoire collective. «C´est pourquoi, nous devons parler ici d´une littérature orale réellement active et persistante, car elle s´incruste dans les divers courants de la vie sociale; présente et imposante car le verbe y a force et efficacité indubitables», souligne Boualem Rabia.
Et d´ajouter que le génie populaire, par le biais de cette mémoire collective, a su, en dépit de toutes les entraves sociopolitiques, préserver ce trésor linguistique, mais face à la suprématie des technologies, la mémoire humaine s´avère insuffisante et c´est pourquoi celles-là doivent se mettre au service de celle-ci, afin qu´elle se montre apte à engager un produit civilisationnel indigne de cette absurde folklorisation qui tend à l´épuiser, à le dévitaliser, à le frapper de sclérose. «Devra venir le jour où tout un stock, strate sur strate, de vitalité créatrice et traductrice de l´esprit humain pourra être étudié, donc reconnu comme porteur d´une sagesse qui a toujours su fertiliser la culture nationale authentique. L´avenir ne se construit que sur la connaissance et fierté du passé», conclut Boualem Rabia.
Le livre contient des poèmes sur l´amour dans le style izlan, et dans le style isefra, des poèmes sur la vie, des poèmes sur la mort, la religion et la guerre. A lire, à relire et à méditer.


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